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118. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

ne craignez rien, lui répondit un de ses amis ; l’homme qui veut rire se divertit de tout, le Courtisan, comme le Peuple. […] Plusieurs autres, qui ne craignaient pas moins que lui, furent de même avis. […] ―  Mon pauvre Molière, répondit Chapelle, tous ces ennemis seront mes amis dès que je voudrai les estimer, parce que je suis d’humeur, et en état de ne les point craindre. […] ―  Mais, Monsieur, lui repartit Molière, qu’aviez-vous à craindre ? […] Mais le Grand Seigneur avait les sentiments trop élevés, pour que Molière dût craindre les suites de son premier mouvement.

119. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Et c’est encore dans Don Garcie de Navarre que Ton rencontre ce délicieux complet d’élégie que les critiques citent partout sans créer, ce semble, dire qu’il est de Don Garcie ; mais sans craindre de le décréditer en disant qu’il est de Don Garcie, je prétends réhabiliter Don Garcie en disant qu’il en est. […] Or il n’y a rien comme craindre de ne pas ressembler à tout le monde qui soit contraire à la vraie morale qui consiste précisément à vouloir être meilleur que les autres et à vouloir entraîner les autres à sa suite. […] Craignez d’être trompé, dit-il à Arnolphe, surtout parce que vous vous êtes infiniment moqué des maris trompés… Qui rit d’autrui Doit craindre qu’en revanche on rie aussi de lui. […] Elle demande seulement à Tartuffe, pour s’offrir le spectacle de sa figure, s’il ne craint pas qu’elle ne fasse confidence à son mari des désirs dont Monsieur Tartuffe veut bien l’honorer, et comme Tartuffe la supplie d’être assez bénigne pour n’en rien faire, elle l’assure qu’elle n’en fera rien en effet, à la condition qu’il renonce à son projet de mariage avec Mariane. […] Cet autre, à l’inverse, est timide comme un chien battu à l’extérieur, tremblant devant ses chefs et même parmi ses égaux, toujours effacé comme s’il craignait une affaire.

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