J’imagine que Corneille et Molière riraient bien, s’ils pouvaient connaître les intentions qu’on leur prête et les influences qu’ils sont censés avoir subies. Ils verraient leurs inspirations interprétées par des causes tour à tour grandioses ou mesquines, également chimériques, toujours subtiles et raffinées ; les secrets les plus intimes de leur conscience littéraire exposés avec une intrépidité sans égale par des gens qui, vivant à deux siècles de distance, ne les connaissent que par leurs œuvres et par quelques anecdotes plus ou moins authentiques. […] Bossuet fut nommé précepteur du dauphin, mais seulement à la mort de M. de Périgny (qui le connaît ?) […] Les écrivains ont agi, ont souffert ; ils ont vu les grandes catastrophes, ils ont connu les passions qui vivifient l’intelligence et l’expérience qui l’éclaire.
je ne le connois point ; & c’est là le comble de mon malheur ! […] Je connois ces polypes, qui retiennent pour eux tout ce qu’ils ont touché. […] Mais je vous connois bien, vous autres gens à qui l’opulence donne du crédit & du pouvoir ; vous trouvez toujours quelque moyen de nous embarrasser : notre accord, direz-vous, n’est pas tel que vous le prétendez ; notre marché ne doit pas se prendre dans un sens absolu, précis, & indépendant de tout incident : enfin, quand l’envie vous en prend, vous ne manquez jamais de chicane ni de détours. […] Je suis votre valet, & tu ne connois pas encore le Seigneur Harpagon. […] Les Italiens ont une comédie très ancienne, que Moliere n’a vraisemblablement pas connue, puisqu’il n’en a pas tiré une scene qui, selon moi, est de toute beauté, & qui auroit surement ajouté un nouveau mérite à sa piece.