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65. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

À l’inverse de la plupart des grands hommes du XVIIe siècle, dont l’éducation philosophique eut pour base les systèmes scholastiques ou les doctrines cartésiennes, il commença, en compagnie de Chapelle, de Bernier et de Hesnaut, par les leçons du philosophe qui fut l’adversaire le plus décidé de Descartes, et que Descartes accusait de représenter les intérêts de la chair. […] On nous a conservé un entretien qu’il doit avoir eu sur ce sujet avec son ami l’épicurien Chapelle; c’est un morceau un peu long et assez connu, mais trop précieux pour qu’on nous fasse un reproche de le donner de nouveau, sans y rien retrancher, au moins de ce que dit Molière : « Molière rêvait un jour dans son jardin d’Auteuil, quand un de ses amis, nommé Chapelle, qui s’y venait promener par hasard, l’aborda, et, le trouvant plus inquiet que de coutume, lui en demanda plusieurs fois le sujet. […] Chapelle, qui le croyait au-dessus de ces sortes de choses, le railla de ce qu’un homme comme lui, qui savait si bien peindre le faible des autres hommes, tombait dans celui qu’il blâmait tous les jours, et lui fit voir que le plus ridicule de tout était d’aimer une personne qui ne répond pas à la tendresse qu’on a pour elle. « Pour moi, lui dit-il, je vous avoue que si j’étais assez malheureux pour me trouver en pareil cas, et que je fusse fortement persuadé que la personne que j’aimerais accordât des faveurs à d’autres, j’aurais tant de mépris pour elle qu’il me guérirait infailliblement de ma passion... » Molière, qui avait écouté son ami avec assez de tranquillité, l’interrompit pour lui demander s’il n’avait jamais été amoureux. — « Oui, lui répondit Chapelle, je l’ai été comme un homme de bon sens doit l’être... — Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé, lui répondit Molière, et vous avez pris la figure de l’amour pour l’amour même.

66. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

. — Intérieur d’une chapelle, le tonnerre, les éclairs, la nuit, etc. […] » Ces amoureux petits discours, si jolis et si bien placés dans cette chapelle des carmélites et dans une circonstance si solennelle, ne touchent pas, le moins du monde, la sœur Louise de la Miséricorde. […] Le Commandeur repose dans sa chapelle funèbre, son marbre se montre à la clarté des lampes, l’orchestre joue doucement quelque lamentation de Mozart.

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