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90. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Les romantiques faisaient alors grand bruit ; on les recherchait, et beaucoup de nos généraux de l’empire mis à la retraite, retrouvant sans doute dans les spéculations de la Bourse quelques-unes des émotions des champs de bataille, s’y livraient avec la plus vive ardeur. […] S’il suffisait, pour mériter ce titre, de détester le vice ou de déclamer contre les vicieux, en vérité on l’obtiendrait sans beaucoup de peine. […] Molière, en nous en montrant toute la fausse vertu, toute la fausse sagesse, ne pouvait pas donner de leçon plus utile ; car, pour n’être, si l’on veut, qu’un défaut de l’esprit, la misanthropie exerce peut-être sur les mœurs une influence plus lâcheuse que beaucoup de nos vices dont la laideur même est un puissant préservatif contre leur imitation. […] Ainsi, pour en donner une juste idée, il ne faudrait pas, à l’exemple de beaucoup de comédiens, débiter certains passages du rôle avec cet accent tendre et véhément que d’ordinaire on emploie au théâtre pour exprimer les élans d’un amour honnête. […] On le concevrait de la part de Tartuffe si, dans une circonstance moins critique, et en présence beaucoup de personnes, il avait intérêt à produire sur elles une certaine impression ; mais ici rien ne l’oblige à faire du dramatique et à se poser de la sorte.

91. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Cette nouvelle façon de traiter en détail nos foiblesses ne pourroit manquer d’attirer beaucoup de monde au spectacle, parcequ’il suffiroit d’avoir vu une premiere piece, pour ne pouvoir résister à la tentation de connoître la suite.

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