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142. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

L’affiche dit deux heures : mais vous n’ignorez pas que l’heure du dîner retarde le spectacle ; on ne commence plus qu’après quatre heures, d’autant que c’est l’usage d’attendre que la salle soit remplie ; si bien qu’on ne sort guère qu’à sept, et cela fait crier. […] Il ne croit pas si bien dire : et l’étourneau de blondin lui confie avec admiration Un trait hardi qu’a fait cette jeune beauté Et qu’on n’attendrait point de sa simplicité. […] Les deux enfants — ils le sont par la confiance et la pureté de cœur — se font de touchants adieux, qu’Arnolphe abrège en tirant Agnès par la manche… Horace s’en va ; et la grande scène, que Molière a si bien su faire attendre, commence enfin, admirable de vérité humaine et de force comique.

143. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Cependant il serait bien fâcheux de faire attendre trop longtemps des écrivains tels que Pascal, La Fontaine et Boileau. […] Au reste, on doit s’attendre que M.  […] Dans ce sermon dont on ne sait pas exactement la date, mais qui ne doit pas être très éloignée de la représentation publique de Tartuffe, c’est-à-dire dans les environs de 1669, Bourdaloue a pris pour sujet l’hypocrisie ; mais avec une habileté qui témoigne qu’il appartient bien à son ordre, au lieu de prendre à partie, comme on s’y attendait, l’hypocrisie elle-même, il trouva moyen de parler contre ceux qui l’attaquent : « Au lieu d’employer mon zèle, dit-il, à combattre l’hypocrisie, j’entreprends de combattre ceux qui raisonnent sur le sujet de l’hypocrisie, ou en tirent de malignes conséquences, ou en reçoivent de fausses impressions, ou s’en forment de fausses idées au préjudice de la vraie piété. » Développant ces trois idées, Bourdaloue distingue trois sortes de personnes dans le christianisme : « les mondains et les libertins », qui en sont les ennemis déclarés ; « les chrétiens lâches », qui ont peur de professer leur foi ; et « les ignorants et les simples », qui se laissent séduire.

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