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37. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Il faut ajouter que si l’on a le nez fin, on s’aperçoit vite de sa méprise et du trouble qu’on apporte, et qu’on trouve aisément quelque moyen ingénieux de se retirer, sans même avoir laissé croire aux gens qu’on s’est aperçu de la gêne où ils se trouvaient. […] Arnolphe s’en aperçoit, et l’idiot qu’il est ! […] Elle n’est pas assurément sans s’être aperçue que Tartuffe avait douceur de cœur pour elle. […] Mlle Devoyod ne s’en est point aperçue ; mais le public lettré a goûté, en dépit d’elle, comme il devait, cette mesure et cette grâce. […] Le dieu vient au-devant d’elle : elle l’aperçoit, et soudain la voilà frappée.

38. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Le philosophe grec a-t-il aperçu entre la comédie et la tragédie je ne sais quelle profonde et secrète identité ? […] Si l’âme ne se fait belle, elle n’aperçoit point la beauté, a dit Plotin ; j’ajoute : Si l’âme ne se fait poétique, elle n’aperçoit point la poésie. […] Non, Molière, la philosophie « n’apprend point à bien faire un potage », mais elle aurait dû vous apprendre à respecter le savoir, et à ne point faire de petits jeux de mots contre le raisonnement, qui, bien loin de « bannir la raison », lui fait apercevoir par la voie des conséquences logiques tant de choses qu’on n’aurait jamais soupçonnées ! […] Mais, en sortant du temple, il aperçoit un esclave qui en sort aussi, et il entend chanter un corbeau à gauche.

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