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4. (1871) Molière

L’École des maris fut, tout d’abord, la revanche éclatante de Don Garcie, et le roi, cette fois, s’amusa d’un bout à l’autre de la comédie. […] Ainsi, l’amoureux Sganarelle est un pantin dont cette aimable fillette, en riant, tient tous les fils ; et jugez de l’étonnement de ce triste sire, en voyant comme on s’est amusé de sa vaine sagesse ! […] Après la ville, on vil la cour s’amuser de ces aimables leçons. […] et, comme à vingt-deux ans qu’elle pouvait avoir, s’amusait la jeune reine, un peu sérieuse, et se tenant à l’écart des tumultes dont le roi était entouré. […] Le roi, ingrat comme tous les rois, s’inquiéta peu du grand poète qui ne pouvait plus l’amuser.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Outre cela, Moliere n’a pas la maladresse d’y prévenir, comme Plaute, le public sur tout ce qui doit arriver dans le courant de la piece, & ne s’amuse pas à demander de la part de Jupiter qu’on coupe la robe & qu’on fasse des incisions au visage de l’acteur qui aura fait cabale pour se faire applaudir plus que son camarade. […] Le Sosie François fait à la lanterne, comme le Sosie Latin, un récit de la bataille qui comble Amphitrion de gloire ; mais il le fait en lâche qui s’est caché dans le temps qu’on se battoit, & qui s’est amusé à boire pendant ce temps-là. […] Chez Moliere comme chez Plaute, Mercure s’amuse à rosser Sosie, à lui voler sa ressemblance, à lui prouver qu’il est le vrai Sosie, à le renvoyer au port sans le laisser entrer chez Alcmene ; mais Moliere se garde bien de leur faire débiter toutes les mauvaises plaisanteries que le Comique Romain a mises dans leur bouche. […] Elle trouve Amphitrion couché sur sa porte, tant il a été alarmé par le tonnerre ; elle lui raconte tout ce qu’elle nous a déja dit, & l’amuse ensuite en lui racontant l’histoire du gros garçon qui a étouffé deux serpents venus par les gouttieres. […] Nous ne nous amuserons pas à prononcer là-dessus ; nous ferions une faute bien plus essentielle que celle qui est reprochée par Despréaux, puisque nous deviendrions aussi minutieux qu’il l’est dans cette occasion.

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