que l’on écoute le professeur de philosophie lui-même ; qu’on l’écoute… une heure ou deux, et l’on saura… une foule de choses ; l’on saura… « que l’R se prononce en portant le bout de la langue jusqu’au haut du palais ; de sorte qu’étant frôlée par l’air qui sort avec force, elle lui cède, et revient toujours au même endroit, faisant une manière de tremblement : R, RA (13). »— Que si l’on hésite encore à s’écrier avec M. […] Car si l’on peut lui reprocher de n’avoir pas même toujours su se maintenir à cette modeste hauteur, et d’être tombé plus bas encore dans telle ou telle scène justement blâmée, — hâtons-nous de le reconnaître, il a voulu, disons mieux, il a dû parfois s’élever plus haut et faire entendre quelques-uns de ces aveux qui suffiront toujours pour lui gagner les sympathies des esprits les plus sévères. — On dirait en effet à certains moments que, fatigué de se traîner toujours dans cette atmosphère plus ou moins énervante de nos instincts et de nos passions, il a senti lui aussi le besoin de prendre son vol vers ces cimes sublimes de la conscience et du devoir, où l’air est toujours pur, et la lumière d’en haut toujours rayonnante.
Il sait donner à l’amour un si bel air de galanterie, et de cette façon il fait de la passion quelque chose de si facile à avouer tout haut, que bien peu de femmes pourraient dire, avec cette effronterie naïve, les plus secrets sentiments de leur cœur. […] Voilà comment, de chute en chute, depuis la retraite de mademoiselle Mars, et quand elle ne fut plus la reine de ce théâtre abandonné, pour donner le ton du beau langage et l’air du beau maintien, cette femme élégante, et quand une révolution nouvelle eut envahi ce monde à grand peine rétabli sur sa base fragile, il arriva que nous vîmes un beau jour, dans une cave étroite, naguère consacrée aux plus vils funambules, s’établir en gloussant… ô monstruosité du haillon vide et de la parole creuse, une incroyable réunion intitulée — eh ! […] noble vie, animée des plus correctes passions, rentre dans l’air immense où se perd le souffle supérieur… Ad ventos vita recessit.