D’honnêtes et riches bourgeois, désespérant de devenir nobles de leur chef, voulaient du moins s’allier à des familles nobles : les uns donnaient leur fille à quelque gentilhomme obéré, qu’une grosse dot affranchissait de la poursuite de ses créanciers ; les autres, en plus petit nombre, épousaient eux-mêmes quelque fille de qualité, dont les parents recevaient, pour prix de cette mésalliance, de quoi rétablir leurs affaires délabrées. […] Plaider leur cure, courre le lièvre, vider ou arranger quelques affaires selon toutes les règles du point d’honneur, telles étaient leurs occupations, leurs amusements, leur existence entière. […] Les amants dont on fait les affaires par de tels moyens, ne peuvent intéresser en aucune manière ; et il y a du bonheur s’ils n’en sont pas un peu avilis.
Il est en tête de la troupe ; il prend la plus grosse part de responsabilité, et subit les plus graves conséquences de la défaite, défaite d’autant plus cruelle qu’elle avait la famille pour témoin, et qu’il dut, en somme, pour se tirer d’affaires, recourir à son père Jean Poquelin, qui du reste ne lui fit pas défaut. […] Sur toute cette affaire, les pièces documentaires n’ont pas été produites jusqu’à présent. […] Molière comptait avoir affaire à un autre public et voulait le servir à son gré. […] Si nous en voulons croire Homère, Ce fut la plus terrible affaire Qu’eut jamais le grand Jupiter. […] Molière, dans la vie infernale de travail et d’affaires qu’il menait à la fois, ne disputait guère avec elle.