« Carcassonne, neuvième octobre 1647 » Le second document, qui complète le précédent, est un extrait du Compte des frais de l’entrée de monseigneur le comte d’Aubijoux, lieutenant général pour le Roi, en la province du Languedoc : « La troupe des comédiens de Mgr le duc d’Épernon étant venue exprès de la ville de Tholoze, en cette ville, avec leurs ardes et meubles, et demeurée pendant le séjour de Mgr le Comte, il leur fût accordé pour le dédommagement la fortune de 500 livres payées et avancées par la susdite ville d’Albi, résultant par la quittance concédée par sieurs Charles Du Fresne, René Berthelot et Pierre Rebelhon, retenue par Me Bernard Bruel, notaire, le 24e Octobre dudit an 1647. » Quelle est cette troupe du duc d’Épernon, dont font partie Du Fresne, René Berthelot et Pierre Rebelhon, sinon celle des Béjart, débris de l’Illustre Théâtre qui, parti de Paris en 1646, a représenté à Bordeaux La Thébaïde de Molière, puis est venu à Toulouse, où le jeune Poquelin a connu le vieux poète Goudouly ? […] Le Roi tenait, on le voit, la balance égale entre les deux troupes, et je ne disconviens pas que ce rapprochement ne diminue quelque peu la marque de considération accordée à l’auteur de L’École des femmes. […] Le roi lui payait une pension de 15 000 livres, plus du double de celle qu’il accorda plus tard à la troupe de Molière38. […] De plus, comme il était encore meilleur acteur que bon auteur, il eut grand soin d’accorder ses sujets, ses caractères et ses personnages à son geste et à son visage, qu’il avait, comme on dit, dans ses mains.
Elle me touche assez pour m’en charger moi-même ; & sans autre docteur, je vous dirai que l’honneur d’être votre gendre est une faveur glorieuse que je vous prie de m’accorder.