Il faut avouer que Molière est un grand Poète comique. […] Mais enfin Molière a ouvert un chemin tout nouveau. […] Ainsi malgré l’exemple de Plaute, où nous lisons : cedo tertiam, je soutiens contre Molière, qu’un avare, qui n’est point fou, ne va jamais jusqu’à vouloir regarder dans la troisième main de l’homme qu’il soupçonne de l’avoir volé. Un autre défaut de Molière, que beaucoup de gens d’esprit lui pardonnent, et que je n’ai garde de lui pardonner, est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu. […] Despréaux, que Molière, qui peint avec tant de beauté les mœurs de son pays, tombe trop bas, quand il imite le badinage de la Comédie italienne : Dans ce sac ridicule, où Scapin s’enveloppe,Despr.
Tout est dit et il ne reste plus rien à dire sur Molière depuis si longtemps qu’on épuise à son propos la louange et le blâme. […] Malheureusement, ce personnage est rare dans Molière. […] C’est un trait du génie de Molière et la leçon même de la comédie. […] L’exacte raison de Molière est bien éloignée d’une pensée si désolante et si fausse. […] Molière, École des Femmes, I, 1.