/ 86
42. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Il s’était joué lui-même sur cette incommodité dans la cinquième Scène du second Acte de L’Avare, lorsque Harpagon dit à Frosine « Je n’ai pas de grandes Incommodités Dieu merci, il n’y a que ma fluxion qui me prend de temps en temps ; » À quoi Frosine répond, « Votre fluxion ne vous sied point mal, et vous avez grâce à tousser. » Cependant c’est cette toux qui a abrégé sa vie de plus de vingt ans.

43. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Il ne s’agit plus désormais pour le parterre, de rire et d’applaudir dès qu’Arlequin ou Pantalon entre en scène ; il s’agit de connaître un Arnolphe et un Harpagon, dont les laits et gestes ne sont nullement impliqués par leur costume, ni tracés d’avance par leur légende. […] Il existe peu de Tartufes, d’Alcestes ou d’Harpagons ; mais nous avons tous en nous, à quelque degré, des germes d’Harpagon, de Tartufe ou d’Alceste. […] Mais que fait-on des autres personnages, et en particulier d’Orgon, qui, sans doute, a bien son importance, puisque ce n’était pas, pour le dire en passant, le personnage de Tartufe, mais celui d’Orgon, que Molière interprétait dans sa pièce, comme il faisait Arnolphe dans l’Ecole des Femmes, Alceste dans le Misanthrope, et Harpagon dans l’Avare ? […] « Le seigneur Harpagon est, de tous les humains, l’humain le moins humain »,etc., ou relisons George Dandin.

/ 86