Arnolphe a quarante-deux ans, la petite fille n’en a que seize. […] Il se nomme Arnolphe, et Arnolphe était, chez nos pères, le patron des maris malheureux. […] Ce mot obsède la pensée du pauvre Arnolphe. […] Et vous voyez qu’Arnolphe en vient à cet excès de désespoir. […] Arnolphe s’en aperçoit, et l’idiot qu’il est !
Arnolphe, aveuglé par cette passion, s’est imaginé que le moyen le plus sûr de n’être pas trompé par sa femme est d’épouser une sotte. […] Une seule pensée poursuit Arnolphe : la satisfaction des éléments instinctifs, bizarres, extravagants, qui composent son affreux caractère, sans tenir compte du bonheur de sa pupille. […] C’est en vain qu’Arnolphe, après s’être aliéné le cœur d’Agnès, cherche à le saisir par des protestations amoureuses. […] Arnolphe, à son propre point de vue, ne peut pas dire autre chose. […] Avec cette science, la jeune Agnès donne à Arnolphe une excellente leçon en lui disant que, pour être aimé, il faut se faire aimer.