Un écrivain, dont on fera bien de consulter le travail, que nous venons de relire avec profit, M. […] Cependant la recette du mercredi ne fut pas considérable ; les gens du bel air n’y vinrent point ; il s’agissait d’élever une statue à un homme de théâtre, à un écrivain que l’Académie française avait admis seulement en effigie et après sa mort. […] Il en a la franchise, la verve, la bonté, le rire clair, la netteté de pensée et de langage ; il descend en droite ligne de ces écrivains sans alliage qui gardent dans leurs veines le sang même de notre vieille Gaule, les Rabelais, les Montaigne, les anciens conteurs des temps passés. […] (Voir le fac simile autographié de l’acte découvert par Beffara, dans l’édition des Grands écrivains français de M. […] Eugène Despois, la prépare depuis plusieurs années pour la magnifique Collection des grands écrivains, entreprise par la librairie Hachette.
Et vous dont l’esprit de faction proscrit ou dénature les ouvrages, vous qu’on repousse du sanctuaire des lettres au nom des intérêts du trône, écrivains qui êtes chaque jour en butte à la haine des libellistes ou à la colère des hypocrites de royalisme et de religion, écoutez ce qu’ils publiaient contre le grand poète auquel la postérité décerne d’unanimes couronnes. […] L’écrivain frénétique n’ose attaquer le roi, il commence même par en faire un pompeux éloge. […] Quelques écrivains, et entre autres Grimarest, auteur d’une Vie de Molière que Voltaire traite avec raison de fabuleuse, ont prétendu que Molière avait été presque entièrement découragé par les persécutions auxquelles l’avait exposé le Tartuffe ; qu’il en avait conçu un profond chagrin, et qu’on lui avait entendu dire au sujet de cette pièce : « Je me suis repenti plusieurs fois de l’avoir faite. »Rien ne paraît moins vraisemblable, rien n’annonce que Molière ait songé un seul instant à abandonner le terrain à ses ennemis ; on l’a vu au contraire ne perdant jamais de vue son œuvre de prédilection, faisant jouer tous les ressorts de son esprit, et traitant pour ainsi dire de la représentation du Tartuffe avec tout l’art et toute la dextérité du négociateur le plus habile. […] La scène deuxième du cinquième acte paraît avoir été composée par Molière après la représentation de L’Imposteur ; du moins l’écrivain qui en a donné une si fidèle analyse n’en fait aucune mention : c’est la scène où le bouillant Damis, apprenant la trahison du scélérat, veut absolument lui couper les deux oreilles, et même l’assommer pour sortir d’affaire.