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137. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

On reconnaît ici les manœuvres de celle qui, dans sa lettre à Oronte, s’est arrangée de telle sorte qu’on peut la croire écrite à une femme66. […] Mlle de Scudéry ne louait-elle pas Montausier de « savoir écrire, en vers aussi bien qu’en prose » ? […] Aussi La Bruyère écrivait-il en sa préface : « Je rends au public ce qu’il m’a prêté. » Mais il est superflu de démontrer que Molière, ici comme ailleurs, fait un tableau fidèle de la cour et de la ville. […] On jugera de leur violence par un pamphlet écrit le 13 août 1664, sous ce titre : Le Roi glorieux au monde, ou Louis XIV le plus glorieux de tous les rois du monde. […] Molière n’est pas de ceux dont Goethe écrivait, qu’ils ne peuvent représenter qu’eux-mêmes, ce qui est un signe de faiblesse.

138. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Et le style, cette partie si essentielle de l’art d’écrire, le style qui est le garant du succès d’un ouvrage, ne se ressentira-t-il pas de la disette de l’auteur ? […] Après ce que nos grands maîtres ont écrit sur cette matière, il est impossible d’en parler sans s’exposer à répéter leurs idées. […] Le tact que la nature lui avait accordé s’est trouvé émoussé ; il n’a pu le remplacer par la lecture, la méditation de ces auteurs qui, au-dessus des mœurs, des usages des nations, ont peint, ont représenté la nature telle qu’elle est, et ont écrit pour tous les temps.

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