Ils ont remarqué que depuis deux cents ans, « les dévots » n’ont pu enlever à Molière sa réputation de grand poète et de « grand homme de bien » ; car on le loue à ces deux titres. […] Il n’est pas hors de propos de remarquer que, même en littérature, le salon de la grande dame l’a emporté sur le tréteau du comédien. […] Remarquons seulement qu’ils ne pouvaient ouvrir la bouche devant Louis XIV sans se rappeler que toute puissance vient de Dieu et que les rois sont les ministres de Dieu pour le bien. […] Sa capacité permit de l’employer promptement dans les classes, où parmi ses élèves les plus remarqués figura Louvois. […] Ceux-ci, ayant remarqué l’applaudissement que le public avait donné à quelques sermons d’essai, résolurent de l’appliquer uniquement au ministère de la prédication.
Parceque Granger, qui connoît l’amour de son fils pour Génevote, doit nécessairement se douter du tour qu’on lui joue, & qu’il n’est pas dans la nature qu’il signe réellement, tandis qu’il pourroit se contenter de le feindre ; c’est tout ce qu’un acteur de comédie est obligé de faire : au lieu que Sganarelle, ne connoissant pas le faux Médecin pour l’amant de sa fille, ne doit pas se méfier de lui : remarquons même qu’il ne signe réellement que lorsque Lucinde l’a pressé de signer.
« J’ai remarqué une chose, disait cette femme spirituelle, c’est que ceux qui parlent le plus des règles et qui les savent mieux que les autres, font des comédies que personne ne trouve belles290. » S’il fallait accepter les oracles de William Schlegel et sa définition du comique, force nous serait bien de convenir que Le Roi de Cocagne est plus parfait que Le Misanthrope. […] Car, remarquez-le bien, elle ne se borne pas à dire : Cette comédie est fort belle ; je la trouve fort belle ; n’est-elle pas en effet la plus belle du monde ?
Toutes les troupes comiques (il y en avait alors quatre à Paris) voulurent avoir et eurent en effet leur Festin de Pierre comme celle des Italiens; car il faut remarquer que ce sont toujours les ouvrages faits pour la multitude qui ont de ces prodigieux succès de mode, attachés à un nom qui suffit pour attirer la foule à tous les théâtres. […] On a remarqué, il y a longtemps, que les méprises sont une des sources de comique les plus fécondes; et comme il n’y a point de méprise plus forte que celle que peut faire naître un personnage qui paraît double, aucune comédie ne doit faire rire plus que celle-ci : mais comme le moyen est forcé, le mérite ne serait pas grand, si l’exécution n’était pas parfaite. […] Remarquons encore que Tartufe, tout amoureux qu’il est d’Elmire, est en garde contre elle autant qu’il peut l’être.
Remarquez cependant, une fois que son héros est lâché dans ce monde trop étroit pour ses vastes désirs, comment s’y prend Molière pour le suivre, afin que ce bandit ne cause pas trop de ravages ; comment il muselle cette bête fauve ; comment enfin il parvient à faire une comédie véritable, de la biographie ardente de ce fatal Don Juan. […] Pas n’est besoin de vous faire remarquer que Shakespeare, pour l’unité de son drame, aussi bien que Molière, a recours à un mort qui revient au monde, et qui raconte aux vivants ce qu’il a vu chez les morts. […] C’est ce méchant petit Italien, arrivé on ne sait d’où, dans les cuisines de la grande Mademoiselle, et qui déjà se faisait remarquer par le bruit harmonieux qu’il savait rencontrer dans le choc de deux casseroles de cuivre et de leurs deux couvercles ! […] remarquait Bensérade), ce fut de ne pas rester trop au-dessous des mascarades du Palais-Cardinal.
Piron a surement senti mieux que moi ce que je fais remarquer à mes lecteurs.
. — Remarquez que le Misanthrope est de 1666, les Femmes savantes sont de 1672, et l’Art poétique ne fut achevé qu’en 1674.
À quoi servirait-il de remarquer que Molière a plus ou moins souvent enfreint les règles du langage, si par là on ne voulait empêcher le lecteur de les enfreindre à son tour ? […] On l’a remarqué souvent, les époques de troubles et de catastrophes sont favorables aux esprits, qu’elles exercent et fortifient, qu’elles agrandissent et fécondent : mais ces temps où le génie fermente et se développe intérieurement, ne sont pas ceux où il produit. […] Il est difficile, on Fa déjà remarqué, qu’un seul homme, en un seul jour, fasse autant de traits d’avarice que Molière en a rassemblé dans Harpagon. […] On pourrait remarquer que Molière signa, tonte sa vie,Jean-Baptiste, et qu’ainsi il pourrait bien ne pas être l’enfant qui fut baptisé sons le nom deJeanseulement. […] Après avoir essayé inutilement de plusieurs moyens discrets pour se faire remarquer de madame Molière, il l’aborda, laissa d’abord échapper quelques reproches timides, et, comme on refusait de le reconnaître, finit par éclater en propos injurieux, et même par se porter à certaines voies de fait.
On remarquera d’ailleurs que, tout Autrichien qu’il est, M. […] ……………………………………………………………………………… « Et ce Molière, qui n’avait en vue, comme nous l’avons fait remarquer, que la création de types essentiellement français, a réussi de la sorte à en former qui sont de tous les pays et de tous les temps. […] Régnier, l’éminent comédien, nous faisait remarquer avec beaucoup de justesse qu’il doit y avoir là exagération, car Baron, le premier des grands acteurs tragiques français, j’entends le premier en date, était élève de Molière. […] Dès la première scène de l’acte premier d’Élomire hypocondre, Élomire dit à sa femme (Isabelle) : N’as-tu pas remarqué que depuis quelque temps Je tousse et ne dors point ? […] « Mais ce qui n’a été remarqué par aucun commentateur et ce qui m’a frappé à la lecture, c’est que ce vers, et même la finale du précédent, se retrouvent mot pour mot dans la 6e scène du 5e acte de Sertorius de Pierre Corneille. — Il est très probable que Molière, qui jouait le rôle d’Arnolphe, a reproduit cette apostrophe véhémente pour imiter ou même parodier le comédien du théâtre du Marais qui y faisait effet*.
On a sans doute remarqué que j’ai souvent affecté de comparer Regnard à Moliere, & de faire connoître combien il lui est inférieur en tout.
Cette image fidèle qui ne copie point ce qu’elle représente, cette satire générale sans fiel et sans aigreur, comme Boileau l’a si bien remarqué, nous instruit sans nous blesser, parce que si nous venons, par bonne foi accidentelle, à nous y reconnaître, nous pouvons profiter tacitement de la leçon sans avoir été pris à partie et humiliés.
On ne saurait trop remarquer quel enseignement pratique résulte de la peinture de l’amour mal placé et du funeste résultat des passions contre nature.
Comme presque toutes les regles du poëme dramatique concourent à rapprocher par la vraissemblance la fiction de la réalité, l’action de la comédie nous étant plus familiere que celle de la tragédie, & le défaut de vraissemblance plus facile à remarquer, les regles y doivent être plus rigoureusement observées. […] Il est des caracteres trop peu marqués pour fournir une action soûtenue : les habiles peintres les ont groupés avec des caracteres dominans ; c’est l’art de Moliere : ou ils ont fait contraster plusieurs de ces petits caracteres entre eux ; c’est la maniere de Dufreny, qui quoique moins heureux dans l’oeconomie de l’intrigue, est celui de nos auteurs comiques, après Moliere, qui a le mieux saisi la nature ; avec cette différence que nous croyons tous avoir apperçu les traits que nous peint Moliere, & que nous nous étonnons de n’avoir pas remarqué ceux que Dufreni nous fait appercevoir.
Remarquons, en passant, que ce merveilleux justifie la ressemblance des personnages, et qu’elle paraît ici moins étrange que dans d’autres ouvrages, par exemple, que dans Les Ménechmes de Regnard. […] La même variété se fait remarquer dans ses rôles de raisonneur.
Remarquez bien que par barbarisme je n’entends pas des expressions, ou des paroles tirées des autres Langues, & inconnues à la Françoise ; j’entens un arrangement qui choque les regles, & que nos bons Grammairiens regardent comme barbare.
Il est cependant un écueil que je suis obligé de faire remarquer à ceux qui voudroient mettre le Misanthrope par air sur la scene.
Je ne citerai point ceux de nos Auteurs qui laissent passer devant eux dans la société des choses naturelles, pour ne recueillir que deux ou trois mots à la mode, & quelques tournures de phrase dont on se moquera bientôt ; ceux qui ne voient rien de pittoresque dans les hommes tels qu’ils sont, & s’en forment d’imaginaires ; ceux qui ne remarquent aucune situation plaisante dans le cours de la vie humaine, dans le train du monde, & voient tout du côté noir ou larmoyant : c’est encore Scarron qui va nous servir de preuve convaincante.
Il s’aime, il se contemple, il court dans une glace Admirer de son port l’élégance & l’audace ; Il nous fait remarquer sa jambe, son mollet : « S’ils étoient emportés, dit-il, par un boulet, La... sérieusement ce seroit bien dommage : Eh bien, j’aurois la croix, oui la croix à mon âge.
Puisque j’ai commencé à examiner comparativement les différents étages de la société, j’en prendrai occasion de faire remarquer ici que Molière, presque toujours, donne aux enfants des expressions plus élégantes, des idées plus raffinées, et même des sentiments plus élevés qu’à leurs parents.