Sous le règne de Louis-Philippe, lorsque l’on élevait un monument public à Molière, l’idée vint de placer la statue de Bourdaloue sur la fontaine de la place Saint-Sulpice. […] On raconte qu’à la première représentation des Précieuses ridicules, un vieillard placé au parterre éleva la voix et cria : Courage, Molière, voilà de la bonne comédie ! […] On ne peut guère le placer à une autre époque ; car Bourdaloue y parle clairement de la marquise de Brinvilliers, suppliciée en 1676, et des autres empoisonneurs, pour la recherche et le jugement desquels fut instituée, en 1680, 1a chambre ardente. […] et fit placer ces grilles restées fameuses dans l’histoire. […] Cléante lui-même, s’il voulait continuer de placer ses belles maximes, serait noté de Tartufferie.
Il l’a placée entre deux autres qui ne peuvent qu’ajouter à son mérite.
L’éloge de Louis XIV, placé à la fin de la piéce, dans la bouche de l’éxemt, ne peut justifier, aux yeux des critiques, le vice du dénouement. […] Des notions aussi confuses que superficielles sur les sciences, des termes d’art jettés sans choix, une affectation mal placée de pureté grammaticale, composent, quoiqu’avec des nuances différentes, le fonds du caractére de Philaminte, d’Armande & de Bélise.
Ces vers sont beaux pour la plupart : on y reconnoît le grand Corneille ; mais ils sont aussi mal placés dans une comédie, qu’ils le seroient bien dans une inscription.
Il est admirable dans sa loyauté en amour139, dans son indignation contre les mensonges du cœur140, dans sa bonté à pardonner une tromperie d’autant plus indigne qu’elle s’adresse à un homme comme lui141 ; mais il exprime ridiculement un amour mal fait pour une âme comme la sienne, et mal placé sur une femme incapable de le comprendre142.
Par un vieux Corsaire d’Alger De chaînes je me vois charger, Ainsi conduit droit eu Turquie, Où je croyois passer ma vie Dans le serrail du Grand Seigneur, Où je fus placé par bonheur, Pour y coeffer toutes les belles, Et même pour veiller sur elles.
Rome et la Grèce nous opposent des poètes qui soutiennent la comparaison avec Corneille, Racine et Boileau, mais elles n’ont rien à placer légitimement en regard de Molière et de La Fontaine.
Veut-on placer une intrigue galante entre ces deux époques ? […] Grimarest donne clairement à entendre que cette affluence de populaire était inoffensive et que, si la veuve en fut épouvantée, c’est qu’elle « ne pouvoit pénétrer son intention. » Dans l’incertitude, Armande employa un moyen infaillible de tourner à la bienveillance déclarée des dispositions douteuses : elle fit répandre par les fenêtres un millier de livres « en priant avec des termes si touchans le peuple amassé de donner des prières à son mari, qu’il n’y eut personne de ces gens-là qui ne priât Dieu de tout son cœur. » Sur la tombe elle fit placer une large pierre, et, deux ou trois ans après, durant un hiver rigoureux, on y alluma par son ordre un grand feu, auquel vinrent se chauffer les pauvres du quartier.
En voici le précis : Sur la requête présentée au Roy en son Conseil, par Josias de Soulas, écuyer, sieur de Floridor, contenant qu’il a été assigné par devant les sieurs commissaires généraux, députés par Sa Majesté à la suite de son Conseil, pour la recherche des usurpateurs de noblesse de la ville et fauxbourgs de Paris, pour représenter les titres en vertu desquels il prend la qualité d’écuyer ; et bien qu’il soit véritable que Lazare-Victorin de Soulas, écuyer, sieur d’Iolata, son bisayeul, capitaine d’une compagnie de chevau-légers allemans et faisant profession de la religion prétendue réformée, fut envelopé dans la disgrâce de l’amiral de Chastillon, duquel il avoit été nourri page, dans la maison duquel il fut massacré et tué avec ledit sieur amiral, par le malheur que personne n’ignore dans le royaume ; que Jean de Soulas, son fils, lors cornette de cavalerie, ayant apris la mort de son père, fut obligé de se retirer à Gênes, et depuis à Lauzane, au canton de Berne, avec sa famille, où il a toujours depuis vécu noblement ; que Georges de Soulas, son second fils, père du supliant, après avoir achevé ses études à Bâle en Suisse, vint en France au commencement du regne de Henry-le-Grand, où il eût l’honneur d’être placé auprès de Madame la duchesse de Bar, sœur de Sa Majesté, en qualité de ministre de la R. […] R., après le décès de laquelle il se maria en la province de Brie, où il embrassa la vraie religion, et quelque temps après plaça ledit supliant, son fils aîné, dans les gardes du Roy Louis XIII, père de Sa Majesté, où il porta le mousquet dans la compagnie de M. de la Besne, et depuis servit en qualité d’enseigne dans le régiment de Rambure, et après, la réforme de quelques compagnies de ce régiment lui fit prendre le parti de la comédie, dans laquelle il a servi depuis vingt-cinq ans, comme il fait encore à présent, au divertissement de Sa Majesté.
Arnolphe, dans cet état d’esprit que vous lui voyez résolu cependant à se mettre en ménage ; plus préoccupé, je viens de vous dire qu’il est désintéressé, des garanties que lui donnera sa femme que de la dot qu’elle pourrait lui apporter, a jeté les yeux sur une fillette, presque une servante, qui se trouve placée près de lui dans des conditions particulières.
Il imagine de placer auprès du Prince un homme qui puisse lui rendre compte de tout ce qu’on entreprendra contre lui : pour cet effet, il ordonne à son valet Arlequin de contrefaire le muet.
C’était tout uniment un pendant à l’École des Maris : et même, sous peiné de refaire ce dernier chef-d’œuvre, Molière ne pouvait placer l’action de l’École des Femmes dans le mariage.
», vers faible, substitué sans doute par nécessité à celui que nous plaçons aujourd’hui dans le texte, et qui est venu jusqu’à nous par tradition : « Ô ciel, pardonne-lui comme je lui pardonne !
Ainsi, dans Molière, un homme placé entre deux femmes qui l’aiment et les trompant sous les yeux l’une de l’autre par de belles paroles. […] Sans quoi, la scène ne peut plus se détacher des circonstances qui l’accompagnent et se trouve, en quelque sorte, rivée à la situation où le poète l’a placée. […] Il est impossible, au contraire, d’imaginer qu’un séducteur placé entre deux femmes, puisse jamais, en aucun siècle et en aucun pays, parler autrement que ne fait don Juan, entre Charlotte et Mathurine. […] Mais où vouliez-vous qu’il le plaçât ? […] On lui plaçait des pétards sur la chaise où elle allait s’asseoir, et les gentilshommes, qui étaient une fleur de courtoisie, s’esclaffaient à la voir sauter en l’air.
Un jour qu’on jouait par ordre, à Versailles, une pièce de Mme de Villedieu, — une aventurière fameuse par ses deux maris bigames et par ses duels, et qui avait été, en un temps, de la troupe même de Molière, — ce jour-là donc, Molière en verve improvisa à la pièce un prologue, où il fit un marquis ridicule qui voulait prendre place sur le théâtre malgré les gardes, — j’ai dit que chez le roi cela n’était pas toléré ; — et il eut une conversation comique avec une actrice qui fit la marquise ridicule, placée au milieu de la noble assemblée. — Quel dommage que ces impromptus n’aient pas été recueillis, comme ces autres fantaisies, aux titres affriolants, le Fagoteux, le Grand Benêt de fils aussi sot que son père, qui sont mentionnées dans le même temps, et où nous eussions surpris l’invention de Molière en déshabillé, et sa muse, comme dit la chanson, un pied chaussé et l’autre nu ! […] Je pense qu’il s’est placé plus haut.
Les Français placent celles-ci infiniment au-dessus des premières50. […] parce que le poète a eu bien soin de ne nous intéresser à aucun des personnages de sa comédie, et que dans le monde purement idéal où ils sont placés, nous savons qu’ils ne manqueront jamais d’expédients pour se tirer d’affaire.
La Poète Comique s’avisa donc de faire des vers dans le goût de ceux de Benserade*, à la louange du Roi qui représentait Neptune dans une fête, et qu’il plaça à la fin du Prologue des Amants Magnifiques. […] Molière l’a placé dans cette Scène si naïve, et si ingénieuse en même temps, où Cléonte22, Amant de Lucile, s’imagine qu’elle lui est infidèle, et se croyant assez fort pour l’oublier, ne peut se résoudre à la trouver laide sur le portrait que lui en fait Covielle23, et prête des charmes à tous les défauts que ce Valet relève dans le portrait de sa Maîtresse. […] Les progrès qu’il lui fit faire la décidèrent à le placer auprès du jeune roi, de 1652 à 1660.
Oui, le coup de maître fut ici de donner à cet ami de la vertu le travers d’un amour mal placé qui va mettre le philosophe en contradiction avec ses principes, et, par un secret mécontentement de lui-même, provoquer les explosions de son humeur. […] « Voulez-vous, dit Rousseau, voir un personnage embarrassé, placez un homme entre deux femmes ; il sera gêné. Mais placez une femme entre deux hommes, et elle ne sera point embarrassée. » Voilà bien Célimène. […] Jean-Jacques Rousseau nous semble devenu misanthrope par rancune de déclassé, par timidité, par orgueil, et aussi par un parti pris littéraire, pour avoir l’occasion de placer des tirades vertueuses et sentimentales.
selon le rang où le sort l’a placé.