ce serait seulement avilir le cothurne ; ce serait manquer à-la-fois l’objet de la tragédie & de la comédie ; ce serait une espece bâtarde, un monstre né de l’impuissance de faire une comédie & une tragédie véritable......
Si l’on suppose que la derniere de ces trois pertes empêche un amant d’être sensible aux deux autres, c’est donner à son amour le dernier degré d’impétuosité, & par conséquent rendre encore plus terrible la douleur de s’en voir arracher l’objet.
S’il avait eu l’intention d’enseigner quelque chose, il faudrait lui reprocher d’avoir dissimulé son enseignement avec tant d’habileté, qu’il y a telles de ses pièces où les critiques n’ont pas su se mettre d’accord pour deviner son opinion, comme le Misanthrope, par exemple, objet de tant d’interprétations, de louanges, de blâmes et même d’anathèmes12.
Je me dispenserai aussi de faire des remarques grammaticales sur le style de Thomas Corneille : Molière est l’unique objet de mon travail ; et de simples accessoires ne doivent pas être traités à l’égal de ses ouvrages.
Il voile le sein de Dorine ; il n’est point bon, quand on cause, d’avoir de pareils objets à portée de la main. […] Je ne sais pas, le père Bernard n’ayant pas trahi le secret de la confession, s’il fut athée, comme Tétait son maître Lucrèce, le cher objet pourtant de ses études.
Sganarelle, qui se croit l’objet aimé, et déjà le mari, dans le transport de sa vanité satisfaite, donne sa main à baiser à Isabelle : Oui : tiens, baise ma main12… mot sublime, qui n’a d’égal que cet autre à Valère, au moment où celui-ci, cachant sa joie, sort pour se préparer à recevoir Isabelle : …Pauvre garçon ! […] Emportés par une action, ils n’ont pas le temps de s’écouter parler ; ils ne parlent que pour attaquer ou se défendre ; et ce feu d’esprit de la conversation oisive, où l’on n’a d’autre objet que de plaire en pariant, et de laisser à l’interlocuteur quelque impression de son mérite, n’est pas plus d’usage dans cette comédie que dans la vie dont elle est l’image.
Cela n’empêcha point que Molière ne conservât de nombreux fidèles parmi tout ce qu’il y avait d’esprits distingués en France et que son œuvre ne fût l’objet d’un travail suivi et considérable. […] Si les Anglais goûtent Molière à la scène, surtout quand d’habiles comédiens français le leur apportent chez eux, il ne paraît pas que le poète comique soit, de leur part, l’objet de recherches comparables à celles qu’il provoque en Allemagne. […] Une paysanne travaillait dans les champs, elle couvrit de la rotondité de ses jupes l’objet tombé à terre. […] Dans la préface qu’il composa pour la circonstance, Molière s’exprime ainsi : « J’aurais voulu faire voir que les plus excellentes choses sont sujettes à être copiées par de mauvais singes qui méritent d’être bernés ; que ces vicieuses imitations de ce qu’il y a de plus parfait ont été de tout temps la matière de la comédie, et que les véritables précieuses auraient tort de se piquer lorsqu’on joue les ridicules qui les imitent mal64. » Enfin, il fit jouer sur son théâtre, en 1660, une comédie de Gilbert intitulée La Vraie et la fausse Précieuse, que nous ne connaissons pas, mais qui eut sans doute pour objet de faire ressortir avec éclat les intentions parfaitement innocentes de sa devancière. […] C’étaient là de ces insinuations qui pouvaient, à cette époque, avoir des suites dangereuses pour celui qui en était l’objet.
Ce qu’on appelle trait d’esprit, défigure les caracteres, en affoiblit le ridicule, & substitue à des traits naturels, si essentiels pourtant, des bons mots, des pensées brillantes, qui fixent l’attention du spectateur à tout autre objet que l’action de la comédie ; aussi les Auteurs se dispensent-ils d’en mettre.
Non seulement les pères de Molière sont tous objets de moquerie ou de mépris, mais les gens qui ne sont pas pères ont par contraste toutes les qualités que ceux-ci devraient avoir.
Là, dans l’être divin tonte déifiée, Vide du monde entier, et désappropriée, Une âme s’enveloppe en son état passif, Et, sans pouvoir produire un acte discursif, Des objets d’ici-bas arrête l’imposture, Et de ses facultés serre la ligature.
La couronne de fer des rois Lombards est encore au trésor de l’empereur d’Autriche, et cette même Autriche en est réduite à faire tambouriner, avec les objets perdus, la couronne des rois de Hongrie… elle était d’or et de diamants ! […] Enfin, dans cette vie active, occupée, en plein bruit poétique, elle n’avait qu’une seule crainte, c’était d’être prise, à la fin de ses jours, par une de ces longues agonies qui font de votre cœur un lambeau, et de la femme la plus charmante un lugubre objet de pitié et de dégoût.
Pensez donc à ce qu’on aurait dit, à tous les cris que l’on aurait poussés, à toutes les huées dont il aurait été l’objet, s’il avait voulu faire œuvre de penseur et de réformateur !
Molière manquait son objet, et, pour donner mal à propos une froide leçon, peignait à faux la nature.
L’objet est enterré!
Quelle confiance aurait-il pu avoir dans une morale philosophique, lorsque la doctrine dominant alors dans les écoles et soutenue par arrêt du parlement, l’aristotélisme, avait été, de la part de son maître Gassendi l’objet de si fines, amères et victorieuses railleries796 ?
. — On pourrait multiplier à l’infini ces rapprochements dont le caractère d’Alceste a été l’objet depuis Molière jusqu’à nos jours.
La Nature et les ridicules de son siècle lui parurent une source inépuisable ; il en tira cette foule de tableaux si différents entre eux, et si ressemblants avec les objets qu’il avait voulu peindre. […] Ce qui regarde les Comédiens de l’Hôtel de Bourgogne*, peut avoir été dicté par l’esprit de vengeance ; mais du moins le bon goût l’a-t-il réglé, et l’utilité publique en pouvait être l’objet, puisque dans l’imitation chargée du jeu de ces Acteurs, on découvrait le ton faux et outré de leur déclamation chantante. […] La Nature et les ridicules de son siècle lui parurent une source inépuisable ; il en tira cette foule de tableaux si différents entre eux, et si ressemblants avec les objets qu’il avait voulu peindre.
Il est orgueilleux, car il se donne sans façon le titre de sage, et ne voit, dans tout le reste du monde, qu’objets de mépris et de colère.
Fernand ne perd pas son objet de vue : il fait entrer le Médecin dans la maison pour embrasser son frere.