Il ne faut pas confondre avec l’hôtel de Rambouillet qui appartenait à la famille d’Angennes, la maison de campagne que fit bâtir le nommé Rambouillet, riche financier, père de Rambouillet de la Sablière, le mari de cette dame de la Sablière célébrée par La Fontaine, Perrault, Fontenelle, Bayle, dont la maison était fréquentée par les hommes les plus aimables de la cour, les Lauzun, les Rochefort, les La Fare, les de Foix, les Chaulieu.
Tous les personnages de l’Ecole des maris sont des bourgeois : Sganarelle, Ariste, Isabelle, Léonor, Valere, peuvent fort bien s’entretenir dans les rues de Paris, & y avoir de légers démêlés, sans blesser leur rang & la vraisemblance ; mais il est très peu naturel qu’Amphitrion, un Général d’armée, ait, dans une rue, avec sa femme une explication aussi vive, aussi sérieuse, aussi délicate & aussi longue que celle qui suit.
Voyons d’abord le Philosophe marié, ou le Mari honteux de l’être.
Cidalise méprise les volontés de son époux : Philaminte a le même dédain pour celles de son mari.
La femme de George Dandin, dit La Harpe, trouve moyen d’avoir raison contre son mari.
Mari de Francischina ou père d’Olivette, il est généralement malchanceux, trompé et dupé, quoiqu’il ait grande envie de tromper et de duper les autres.
Valere voit Harpagon qui revient, & s’écrie : Oui, il faut qu’une fille obéisse à son pere ; il ne faut point qu’elle regarde comme un mari est fait ; & lorsque la grande raison de sans dot s’y rencontre, elle doit être prête à prendre tout ce qu’on lui donne.
On voit la raison de cette différence : le roi, fatigué de madame de Montespan comme eut pu l’être un vieux mari, commençait à cédera l’attrait de madame de Maintenon.
Qui ne connaît les Femmes Savantes, l’École des Maris, l’École des Femmes, Turcaret, l’École des Bourgeois, le Chevalier à la Mode ?
XIII ; le Mari confondu, act.
il en faut rabattre quelque chose : Dorine le dit bien fait ; mais c’est qu’elle -raille : elle l’a assimilé plus haut à certains maris faits d’un certain modèle , et plus bas, elle va dire : Il faut qu’une fille obéisse à son père, Voulut-il lui donner un singe pour époux. […] Elmire n’a pas d’amour sans doute, son mari pourrait être son père, mais elle a pour lui une amitié loyale, pleine de ménagements et de bonne grâce ; point de passion, point de froideur non plus.
Il rit tout haut et de toutes choses : de la vertu des hommes, de la pudeur des femmes, de l’honneur des maris, de la chasteté des religieuses ; il profane le couvent, il souille l’autel, il insulte les morts dans leur tombeau ; il promène son libertinage dans les bois, dans les villes, sur le bord des fleuves, fatigué quelquefois, jamais assouvi. […] Toutefois, quand Molière fut mort à son poste, quand sa veuve, femme indigne d’un si illustre et si excellent homme, eut brûlé les papiers de son mari, le Théâtre-Français eut enfin cette admirable idée qu’il fallait remettre en lumière, non pas le Don Juan, mais Le Festin de Pierre. […] D’autre part, on est si fort persuadé que rien ne peut atteindre ce damné Don Juan, — ni la colère des maris poussés à bout, ni l’épée des frères déshonorés, ni les larmes des femmes au désespoir, ni les prières d’un père épouvanté, qu’il faut bien que la justice divine intervienne enfin ! […] Ne savons-nous pas en effet qu’il faut absolument que Don Juan soit châtié, et comme rien ne peut l’atteindre, ni la colère des maris poussés à bout, ni l’épée des frères déshonorés, ni les larmes des femmes au désespoir, ni les prières de son propre père parlant au nom d’une mère qui se meurt, nous sommes sûrs que la vengeance divine ne peut pas tarder davantage !
Je donne la préférence à la cinquieme scene du premier acte de l’Ecole des Maris.
Ma mere, dans son temps, passoit pour assez belle, Et naturellement n’étoit pas fort cruelle : Feu votre pere alors, ce Prince genéreux, Sur la galanterie étoit fort dangereux ; Et je sais qu’Elpénor, qu’on appelloit mon pere, A cause qu’il étoit le mari de ma mere, Comptoit pour grand honneur aux pasteurs d’aujourd’hui, Que le Prince autrefois étoit venu chez lui, Et que, durant ce temps, il avoit l’avantage De se voir saluer de tous ceux du village.
Ce nouveau dessein de moraliste réformateur déjà sensible dans Les Précieuses ridicules, qui sont l’École des salons, se montre plus clairement encore dans la fable et dans le titre même des deux pièces qu’il composa ensuite et coup sur coup : L’École des maris et L’École des femmes.
On rencontre à la ville, le beau Narcisse qui se lève le matin pour se coucher le soir ; le nouvelliste dont la présence est aussi essentielle au serment des lignes suisses, que celle du Chancelier et des lignes même ; il y a Théramène qui est très riche, et qui a donc un très grand mérite ; Théramène, la terreur des maris. […] disait-elle, nous sommes venus de bien loin, mon mari et moi, pour vous voir jouer une fois encore, mais nous sommes arrivés trop tard !
Par elle il voit d’abord vos cœurs aliénés, Le mari dérangé, la femme malheureuse, Et peut-être moins vertueuse...
Laissons aux âmes communes (et madame de Montespan était du nombre, malgré la distinction de son esprit la satisfaction de penser, ou de le dire, que madame de Maintenon mit en œuvre tous les manèges de la coquetterie pour se faire aimer du roi, et elle qui, pouvant devenir sa maîtresse, le ramène à ses devoirs de mari.
Grimarest raconte que, la femme de Molière s’étant brouillée avec celle d’un médecin chez qui elle logeait, les maris prirent parti dans la querelle avec beaucoup de chaleur ; il ajoute que Molière, pour venger sa femme et lui-même, composa L’Amour médecin, et que, depuis ce temps, il ne négligea aucune occasion de décrier la faculté.