Depuis le paradis terrestre, où le serpent joua la première comédie, les femmes font le succès et sont le succès. […] Parce que c’est la note la plus haute, à mon sens, la parole la plus sombre d’une école dramatique qui joue témérairement avec une plaie cruelle, qui l’exaspère en croyant peut-être la guérir, et qui n’a su trouver jusqu’ici d’autre remède à la fièvre que le chaud-mal. […] peut jouer un instant avec cela comme avec autre, chose, et inoculer l’enthousiasme des prosélytes aux badauds qui ne comprennent pas; mais, malgré des efforts généreux, très élevés et auxquels j’applaudis pour ma part de toute mon âme, la tragédie est morte.
Aussi-tôt qu’il se sentit en cet état, il tourna toutes ses pensées du côté du ciel : un moment après il perdit la parole, & fut suffoqué en demie heure par l’abondance du sang qu’il perdit par la bouche. » Pour ne rien dissimuler, j’avertis ici mon Lecteur, que si l’on en croit d’autres Ecrivains, Moliere n’eut pas la force d’assister à la representation jusques à la fin ; il falut l’emporter chez lui avant que toute la piece eût été jouée. […] Moliere épousa la petite Bejard quelque tems après avoir établi sa troupe à Paris ; il fit quelques pieces de theatre, & entre autres la Princesse d’Elide, où sa femme qui joua la Princesse, d parut avec tant d’éclat, qu’il eut tout lieu de se repentir de l’avoir exposée au milieu de cette jeunesse brillante de la Cour.
Dans le Légataire universel, Crispin joue si bien les rôles de campagnard, de veuve & d’agonisant dictant son testament, que Géronte & les Notaires s’y méprennent. […] Voilà encore trois on qui jouent un vilain tour à l’Auteur.
En tous les pays, on le joue, tantôt en français, tantôt en l’adaptant plus ou moins heureusement au goût local. […] On peut sans crainte jouer devant n’importe quels spectateurs n’importe laquelle de ses comédies : gens du commun et gens du monde, ignorants et lettrés, collégiens et hommes mûrs, tous, dès le rideau levé, sont pris, conquis aussitôt jusqu’au moment prochain où un éclat de rire général fait résonner la salle, de l’orchestre à l’amphithéâtre.
Enfin leur discussion amena une explication en regle ; & ils découvrirent qu’ils étoient tous deux joués indignement. […] La preuve en est qu’on n’y prend pas des mots, du jargon, du persifflage pour des choses ; & qu’on y siffle impitoyablement les acteurs qui jouent les Princes tragiques en petits-maîtres, & les petits-maîtres en pages ; ceux qui veulent donner de l’emportement & de la pétulance pour du sentiment, & de la taquinerie pour de la tendresse.
Tout au contraire, quand, dans le Philosophe marié, Géronte arrive, qu’il voit son neveu occupé à égayer sa philosophie sur la joue de Céliante & de Mélite, & qu’il lui demande qui sont ces créatures, il n’est pas naturel qu’Ariste fasse une réponse claire, positive & breve à son oncle : le plaisant de la scene consiste au contraire à voir les efforts que fait le neveu pour éluder la fâcheuse question de l’oncle. […] Le sieur Duchemin, comédien, qui savoit faire un bon usage des leçons qu’il avoit reçues dans sa jeunesse des compagnons de Moliere, nous a dit que Raisin avoit toujours joué le rôle d’Harpagon tel que nous l’avons imprimé, & que lui-même il seroit fort embarrassé s’il étoit obligé d’écouter tout ce qu’on fait dire à Maître Jacques contre toute vraisemblance.
C’est la premiere piece de Moliere : il la fit d’abord jouer à Lyon par la troupe qu’il avoit en société avec la Béjart ; il la donna ensuite à Paris sur le théâtre du petit Bourbon le 3 Décembre de l’année 1658. […] L’Amant indiscret, ou le maître Étourdi, Comédie en cinq actes & en vers, jouée à Paris quatre ans avant celle de Moliere.
Riccoboni fit jouer, le 8 Février 1717, un canevas italien qui ressemble encore beaucoup au Fils naturel. […] Cette piece intéressante fut jouée avec beaucoup de succès, & on en fit imprimer l’argument dont on a tiré cet extrait.
Purgon vient le menacer de mille espèces de maux ; la quatorzième, où Toinette joue le médecin, et devine toutes ses maladies : voilà les traits les plus comiques de cette pièce, qui fut la dernière de l’inimitable Molière. […] La scène neuvième, où Léandre raconte à Trigaudin le tour qu’il veut lui jouer, et lui demande son avis par écrit, est très comique.
Enfin il entre ; il est bien décidé à faire une scène terrible ; je parierais qu’il a préparé son rôle pour être plus certain de ne pas faiblir ; mais Célimène joue avec son éventail. […] Il se joue une partie terrible pour l’un, indifférente pour l’autre ; Alceste y met pour enjeu son cœur, son sang, sa vie, sou âme ; Célimène, une demi-heure de plaisir ou d’ennui.
Et qu’on ne dise pas que Molière s’est laissé aller à cette indulgence dans les débuts de sa carrière, aveuglé par l’exemple de ses prédécesseurs et de ses contemporains, entraîné par la nécessité de nourrir sa troupe et de faire rire à tout prix : c’est en 1669, quand il a donné le Misanthrope, le Tartuffe, l’Avare, après Amphitryon, que l’imitation antique peut excuser un peu ; c’est enfin quand il est maître et roi de la scène, qu’il joue devant le roi la désopilante farce de M. de Pourceaugnac, chef-d’œuvre comique où, par malheur, les deux personnages intéressants, spirituels, actifs, les deux chevilles ouvrières de la pièce, sont la Nérine et le Sbrigani, qui se font réciproquement sur la scène cette apologie digne des cours d’assises : NÉRINE Voilà un illustre. […] C’est encore lui que joue Brécourt dons l’Impromptu de Versailles (sc.I, III) > et lui que fait Ergaste dans les Fâcheux : on le retrouve, plus jeune, dans le Cléonte du Bourgeois gentilhomme (act.
Il prie Arlequin de jouer le personnage de Lucindo. […] Pantalon paroît avec Arlequin, prêt à jouer le personnage de Lucindo. […] Dans un Canevas Italien en cinq actes, intitulé Rebut pour rebut, & joué en 1717, Flaminia se fait apporter tous les billets doux que Pantalon, Mario & Lelio, ses trois amants, lui ont adressés, les relit pour s’en moquer, & les brûle en leur présence.
On joue toutes les semaines cette piece, & tout le monde la sait par cœur.
Le Sicilien ou l’Amour Peintre ne fut joué à Paris, sur le théâtre du Palais Royal, que le 10 Juin de la même année.
Rien ne joue mieux, sans outrer aucun caractère.
Je demande présentement s’il ne joue pas un plus beau rôle que l’étourdi qui a décidé si lestement. Indépendamment du mauvais personnage qu’un homme, peu instruit des regles de la comédie, doit faire nécessairement dans un temps où tout le monde parle spectacle, où les cercles, les toilettes, les boudoirs même retentissent des mots pompeux de comédie larmoyante, comédie bourgeoise, comédie sérieuse, haut & bas comique, &c. indépendamment, dis-je, du rôle insipide qu’il joue en se voyant forcé de se taire ou de montrer son ignorance, je crois très agréable pour la propre satisfaction d’un homme, quel qu’il soit, de connoître toutes les finesses d’un art que nous faisons contribuer à notre amusement, puisque notre plaisir suit nécessairement le progrès de nos connoissances.
Après ses caravanes en province, lorsqu’il est de retour à Paris en 1659, Molière partage encore avec les acteurs italiens la salle du Petit-Bourbon ; ils jouent alternativement sur les mêmes planches, un jour les uns, un jour les autres.
Harpin pour lui offrir des vers de quinze syllabes et des poires de bon chrétien, pour jouer tour à tour l’amant langoureux et l’amant emporté 297 ; le beau style lui a si bien tourné la tête qu’elle ne sait plus parler français, excepté quand le naturel revient au galop 298 avec son vocabulaire trop peu précieux 299. […] Après avoir jour la précieuse ridicule, il osa jouer la vraie précieuse 302.
Grichard, doit lui jouer plusieurs tours sous divers déguisements : on lui dit : ACTE II.