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72. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Non content de la similitude parfaite de deux frères, Shakespeare y a ajouté celle de deux esclaves, et s’il avait voulu que tous les personnages se ressemblassent, son art nous l’eût fait encore accepter. […] Dans Le Misanthrope, c’est Philinte qui prêche Alceste, et dans le Tartuffe, c’est Cléante qui prêche tout le monde : les dévots et les libertins, les hypocrites et les dupes, Orgon qui chérit Tartuffe plus que frères, enfants, mère, femme et lui-même, Tartuffe qui fait chasser Damis de la maison, et Damis qui veut lui couper les deux oreilles. […] Les personnages sensés de la pièce, le maître de la maison et son frère, la fille et son amant, et jusqu’à une servante qui ne sait pas le français, tous cherchent à se faire honneur de ce qu’ils ne sont pas, de ce qu’ils n’ont pas et de ce qu’ils ne savent pas, comme de tout ce qu’ils cherchent à ne pas être, à ne pas avoir et à ne pas savoir.

73. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

« Va, nous partagerons les périls en frères ; et trois ans de galère de plus ou de moins ne sont pas pour arrêter un noble cœur. » Et plus loin : « Les périls ne m’ont jamais arrêté, et je haïs ces esprits pusillanimes qui, pour trop prévoir les suites, n’osent rien entreprendre. » Voilà bien ce que pense le criminel ou celui qui, par le fait de l’anomalie morale dont il est affecté, est apte à le devenir. […] « Mon frère, vous seriez charmé de le (Tartuffe) connaître ; et vos ravissements ne prendraient point de fin. […] C’est en vain que Cléante conseille à Orgon de se méfier de son fatal entraînement : ce passionné reste réfractaire aux considérations les plus sensées de son frère. […] Belise, toujours dominée par sa passion romanesque, cherche à convaincre ses frères que la demande de la main d’Henriette faite par Clitandre la regarde personnellement et non point Henriette. […] Je me réjouis fort de chimères, mes frères ; et je ne savais pas que j’eusse des chimères.

74. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

La scène cinquième du deuxième acte, où Ménechme envoie au diable Araminte et Finette qui le prennent pour son frère ; la scène de M.

75. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

A l’appel du frère de done Elvire, il répond : « Vous savez que je ne manque point de cœur et que je sais me servir de mon épée quand il le faut.

76. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

L’autre est un mariage pour mon frère.

77. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Père, frères, beau-frères, oncles, cousins, grandes tantes, tous se scandalisèrent. […] Après ces cinq années de courses, en 1650, il reparaît à Paris, et s’y essaie de nouveau par quelques représentations chez le prince de Conti, frère du grand Condé et son ancien condisciple. […] mon frère, arrêtez Et ne descendez point à des indignités. […] Molière voulut, pour marraine de cet enfant, la belle Mlle Mignard, et pour parrain le frère de son ami Despréaux, Boileau Puimorin.

78. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Voilà comme je parlerais à mon frère si j’en avais un.

79. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

. — J’omets, comme étrangère, une pièce traduite de Kotzebue, Les Deux Frères. — Voilà quel gros de comiques sépare les grands classiques, à jamais admirables et aimables, des contemporains.

80. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

La duchesse de Bouillon et le duc de Nevers son frère protégeaient Pradon.

81. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Le dix-septième et le dix-huitième siècle sont remplis de la querelle des anciens et des modernes, qui ne fut, je le soupçonne, si acharnée et si longue que parce que c’était une lutte de frères ennemis. […] — Le frère de l’habile critique que le Chevalier et moi nous aimons tant à citer, M.  […] Le séducteur indifférent de done Elvire, de Charlotte et de Mathurine, le grand seigneur à la main si légère et si gracieuse quand il soufflette Pierrot, cet impertinent qui ose trouver mauvais que l’on caresse son accordée, est le frère aîné du comte Almaviva ; il représente tout un ordre de choses qui fut conduit aux abîmes par la main du Commandeur441.

82. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Sans doute, il a fait voir çà et là un père indulgent659, une mère dévouée660, une fille respectueuse661, un frère affectueux662 : mais nulle part, dans ses œuvres’, on ne trouve une famille.

83. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

L’un d’eux, Robert Poquelin, qui logeait rue de la Chanvrerie, fut même un des premiers directeurs de la Compagnie des Indes, sous le protectorat de Colbert, dont le frère avait été son compère : il avait tenu sur les fonds un des vingt et un enfants de Robert Poquelin. […] Il tenait la charge, dont il était si fier, de son frère cadet, Nicolas Poquelin, qui, bien qu’il l’eût vendue à beaux deniers, s’obstinait à en garder quelque chose, c’est-à-dire la survivance, et avec elle le droit de porter toujours le titre de tapissier du roi. Il y eut, sur cela, dispute entre les deux frères, pendant plus de six ans ; puis enfin, un accord en 1637, de telle façon que Jean Poquelin eut désormais, sans conteste ni partage, toute la charge, survivance comprise. […] Les Béjard, famille de procureurs, et qu’on eut cru, par conséquent, peu prédestinée au comique, s’y distinguait presque au complet : on y voyait la mère, les frères, les sœurs. […] Puisque le frère, M. de Conti, avait été l’Orgon de ce Tartuffe, pourquoi la sœur n’en aurait-elle pas été l’Elmire ?

84. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

[Note] Mon frère, Cher ami, j’imprime cette petite chose pour que tu puisses la lire, n’ayant pu l’entendre.

85. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

mon frère, arrêtez, Et ne descendez point à des indignités ; À son mauvais destin laissez un misérable, Et ne vous joignez point au remords qui l’accable.

86. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Qui ne connaît la lettre qu’elle écrivît à son frère dont le zèle pour les dragonnades l’affligeait ?

87. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Une partie de la pièce est un guignol, c’est-à-dire une pièce à travestissements burlesques : Sganarelle, faux médecin est surpris par le père de famille sans habit de médecin, il dit qu’il est le frère du médecin et qu’il lui ressemble comme deux gouttes d’eau se ressemblent (souvenir de cela dans le Malade imaginaire) ; il se présente au père de famille tantôt en habit de médecin, tantôt en habit bourgeois, avec une grande rapidité de changement de costume, pour faire croire à l’existence réelle de deux personnages ; il se présente même, du haut d’une fenêtre, sous l’aspect des deux personnages, étant en habit bourgeois mais tenant de sa main et du coude le chapeau, la fraise et la robe du médecin, etc. […] C’est précisément pour cela que son frère, en bon dialecticien, combattant sa passion par sa passion même, lui représente qu’en se droguant comme il fait, il risque d’abréger ses jours : Une grande marque que vous vous portez bien et que vous avez un corps parfaitement bien composé, c’est qu’avec tous les soins que vous avez pris, vous n’avez pu parvenir encore à gâter la bonté de votre tempérament et que vous n’êtes point crevé de toutes les médecines qu’on vous a fait prendre […] Si vous n’y prenez garde, Monsieur Purgon prendra tant de soin de vous, qu’il vous enverra en l’autre monde . […] Orgon dit de lui : Qui suit bien ses leçons goûte une paix profonde, Et comme du fumier regarde tout le monde… Il m’enseigne à n’avoir affection pour rien, De toutes amitiés il détache mon âme ; Et je verrais mourir frère, enfants, mère et femme, Que je m’en soucierais autant que de cela. […] À son frère qui vient de lui dire cette chose bien insignifiante : « Monsieur Tartuffe se bat la poitrine d’avoir tué une puce avec trop de colère. — Vous moquez-vous de moi et c’est un badinage… » il répond, scandalisé et terrorisé : Mon frère, ce discours sent le libertinage : Vous en êtes un peu dans votre âme entiché ; Et comme je vous l’ai plus de dix fois prêché, Vous vous attirerez quelque méchante affaire.

88. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Critiques, nos frères, apprenez donc à ne pas trop compter sur les petits maîtres et les petites maîtresses de la lecture de chaque matin, mais songez à plaire aux lecteurs sérieux ; alors vous parlerez comme des hommes, sinon vous gazouillerez comme des oiseaux : Nam neque adhuc Varo videor, nec dicere Cinna Digna, sed argutos inter strepere anser olores ! […] Seulement on comprend fort bien que Sganarelle, ce brave homme qui ne s’est jamais mêlé de tenir une épée, aime encore mieux se marier avec la sœur que de se battre avec le frère, mais le chevalier de Grammont, surpris à Douvres par les frères de mademoiselle Hamilton, au moment où il allait passer en France, et retournant en Angleterre pour accomplir à la pointe de l’épée un mariage qu’il fuyait, me paraît un peu plus ridicule que ce bon Sganarelle. […] Allons, ouvrons la porte aux enfants ; entourons de miel les bords de la coupe, mouchetons le poignard, modérons la clarté du lustre, que tout ceci se passe en famille, que le père, les frères, les sœurs, les amis, les coreligionnaires soient seuls admis dans ce temple auguste ; que la mère d’actrice, ce type éternel de l’enthousiasme à volonté, fasse entendre tout à l’aise ses sanglots et son gros rire ; et toi, critique, ma mie, tu n’as rien à voir dans ces scènes d’intérieur, va te promener.

89. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

En ce moment, un faux rapport lui persuade que Rodrigue est son frère.

90. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Les trois premiers actes en furent joués à la cour le 12 mai 1664, mais, sauf une seule représentation, il ne devait paraître librement sur la scène française que cinq ans plus tard, après d’autres chefs-d’œuvre, Le Festin de Pierre et Le Misanthrope, ses frères puînés. […] Il existe, pour n’en citer qu’un exemple, une pièce intitulée, La Farce des brus, dans laquelle deux frères ermites, frère Anselme et frère Ancelot, rencontrent deux jeunes filles dans les champs, et leur tiennent un langage qui rappelle celui de Tartuffe à Elmire : FRÈRE ANCELOT. […] L’École des maris met en scène deux frères, tuteurs de deux jeunes filles. […] Du côté de la barbe est la toute-puissance, Bien qu’on soit deux moitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n’ont point d’égalité : L’une est moitié suprême, et l’autre subalterne; L’une en tout est soumise à l’autre qui gouverne; Et ce que le soldat, dans son devoir instruit, Montre d’obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, À son supérieur le moindre petit frère, N’approche point encor de la docilité, El de l’obéissance, et de l’humilité, Et du profond respect où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître. […] Ils sont frères; parfois ils sont complices.

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