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140. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. M. DE CHAMFORT. » pp. 420-441

(La scene est à Smyrne, dans un jardin commun à Hassan & à Kaled, dont les deux maisons sont en regard sur le bord de la mer.)

141. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Jettons un coup d’œil impartial sur notre siecle ; nous y verrons une infinité de grands hommes ne sortir de la foule commune, ne s’élever au sublime de leur art que par les bontés du meilleur des Princes.

142. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20

  Que Molière ait quelquefois prétendu que ses comédies avaient un but moral9, soit par nécessité, soit par une de ces illusions communes aux auteurs, qui sont facilement entraînés à s’exagérer la portée de leurs œuvres, soit plutôt par une réflexion après coup sur l’influence morale qu’elles pouvaient avoir10, il n’est pas moins vrai qu’il se faisait une opinion plus modeste de ce que peut être la bonne comédie au point de vue de la morale : « J’avoue, dit-il, qu’il y a des lieux qu’il vaut mieux fréquenter que le théâtre ; et si l’on veut blâmer toutes les choses qui ne regardent pas directement Dieu et notre salut, il est certain que la comédie en doit être, et je ne trouve point mauvais qu’elle soit condamnée avec le reste.

143. (1739) Vie de Molière

Cette façon de traiter le Misanthrope est la plus commune, la plus naturelle, et la plus susceptible du genre comique. […] C’est ce naturel grossier qui fait le plaisant de la comédie ; et voilà pourquoi ce n’est jamais que dans la vie commune qu’on prend les personnages comiques.

144. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Chose étrange dans cette œuvre commune ! […] Ainsi Pascal, ainsi Molière, dans cette œuvre commune de destruction dont ils ne pouvaient savoir toute la portée l’un ni l’autre, se sont sauvés justement, celui-ci et celui-là, par les mêmes raisons qui devaient les perdre tous les deux. […] Rousseau devait dire plus tard à l’archevêque de Paris : — « Qu’y a-t-il de commun entre vous et moi, Monseigneur ?  […] les conduire avec un sang-froid imperturbable, jusqu’à la limite fatale où la vieille monarchie et la vieille société vont finir, pour faire place au peuple de 89, en un mot, faire le premier, et tout d’un coup, dans ce monde nouveau qui va s’ouvrir, sur les débris de l’ancien monde, la comédie de mœurs, la comédie déclamatoire, furibonde, pédante, mais enfin, malgré tout, une véritable comédie, voilà pourtant ce qui a été accompli avec une audace peu commune, avec une verve intarissable, avec une éloquence souvent triviale, mais moqueuse et puissante, par ce comédien manqué, par ce tribun manqué, par ce législateur sans pitié, par ce furibond déclamateur, qu’on appela Fabre d’Églantine, mauvais comédien comme Collot d’Herbois, et, pour tout dire en un seul mot rempli de toute exécration, le digne secrétaire de Danton ! […] » ajoutait le roi Louis XVIII ; à plus forte raison, pour représenter Alceste, ne prenez pas un bonhomme, sans façon, commun, vulgaire et trivial ; un homme en un mot aux antipodes du rôle d’Alceste, un pareil homme ne sait pas, et comment voulez-vous qu’il le sache dans ce pêle-mêle de toutes choses ?

145. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Alceste s’avise de dire ce qu’il pense du sonnet d’Oronte : voilà son travers 44. » Si la comédie veut une fable, c’est donc en vain qu’on la cherche ici ; on y trouvera des incidents de la vie commune, mais pas un de ces procédés qui sont ordinaires au genre ; ni confidents, ni figures de fantaisie45, ni monologues, ni coups de théâtre, ni combinaisons d’intrigue ; car on peut à peine appeler de ce nom le fil ténu qui relie entre elles ces scènes ingénieuses dont chacune semblerait une satire de Boileau, si une fine logique ne les faisait toutes concourir à l’expression de la pensée maîtresse qui les enchaîne, je veux dire à la peinture d’un caractère, celui d’Alceste qui sert de centre à l’action. […] Aussi ne doit-on pas voir en lui un original pour qui la manie de censurer tout ce qui l’entoure ne serait qu’une attitude adoptée par un secret désir de se distinguer du commun, et d’attirer les regards51. […] Il faut convenir que ce manège est plus pratique, et plus voisin des conditions communes. […] Sa copie honore l’original, ou le fait oublier ; et son théâtre mérite ainsi d’être à son tour une source commune où les maîtres de la scène ne cesseront pas de puiser l’inspiration147. […] Tous ont ceci de commun qu’ils concourent à faire valoir la figure d’Harpagon, et jouent en quelque sorte près de lui le rôle d’agents provocateurs.

146. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

C’est le devoir qu’a l’état de veiller à la conservation de certains chefs-d’œuvre qui sont le plus glorieux lot de notre patrimoine commun.

147. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Leurs intérêts et ceux de madame de Sévigné étaient liés, leurs goûts étaient communs.

148. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Comme il croit à sa science, il en tire vanité ; il se flatte, le fat, et comme il arrive à qui s’en croit, méprise trop le commun des hommes, et s’expose à donner, par trop de confiance en lui, dans le piège le plus grossier. […] Cependant la famille, unie contre l’ennemi commun, fait un suprême effort.

149. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Qui ne sent tout d’abord, avant d’avoir ouvert le volume, que ce ne sont pas là deux hommes à rapprocher l’un de l’autre, qu’ils n’ont point de commune mesure, et que de cette comparaison, si habilement qu’elle soit poursuivie, il ne peut sortir aucun enseignement utile ? […] La renommée accuse juste, en contant ce que vous valez, et vous allez faire pic, repic, et capot tout ce qu’il y a de plus galant dans Paris », la note suivante jetée au bas de la page : «  La métaphore serait aujourd’hui assez commune ; elle était distinguée au temps de Molière. » Rien de plus juste. […] Rien de plus commun que ces situations. […] ce sont celles d’un pantin exceptionnel, que nous savons, dès le début, fait pour être bafoué et moqué ; ses malheurs n’ont rien de commun avec ceux qui peuvent atteindre l’humanité moyenne… Et, plus loin, poursuivant son analyse et le développement de son idée, M.  […] Un de ses amis, très amoureux d’une maîtresse, femme du monde et veuve, est obligé de faire un long voyage, et ; par un concours de circonstances où il est inutile d’entrer, il se trouve amené à la confier à un ami commun, qui avait été le confident de cette passion.

150. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Boileau n’a fait qu’exprimer le jugement de Molière sur le métier d’écrivain : Soyez plutôt maçon, si c’est votre talent, Ouvrier estimé dans un art nécessaire, Qu’écrivain du commun et poète vulgaire184.

151. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Que peut-on trouver dans toutes ces maisons-là, que des gens forcés de vivre en commun par la loi et l’usage, les uns bons, les autres méchants, la plupart ridicules, sans qu’ils aient les uns ni les antres aucun sentiment des obligations et des tendresses du sang, ou que nulle part, dans leur intimité, on sente le souffle d’affection qui rassemble et réchauffe les cœurs autour du père ?

152. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

C’est ne pas la mépriser trop pourtant, cette commune humanité dont on rit, dont on est, et dans laquelle on se replonge chaque fois avec lui par une hilarité bienfaisante. […] La création de l’œuvre de Molière embrasse tout, depuis la simple farce jusqu’à la comédie, qui atteint chez lui des proportions tragiques ; presque toujours il a fustigé les folies, les vices, les passions qui forment le lot commun de l’espèce humaine ; mais souvent aussi il est descendu en lui-même, et il a mis à nu sa propre souffrance, ouvertement et sans égards pour lui-même. […] J’aime la vie tranquille et la mienne est agitée par une infinité de détails communs et turbulents, sur lesquels je n’avais pas compté dans les commencements, et auxquels il faut absolument que je me donne tout entier malgré moi. […] Par exemple, Isabelle se plaint que son mari ne croit pas à la vertu des femmes : Pour leur commun malheur il s’est mis dans la tête Qu’à moins que de l’épreuve, il n’en est point d’honnête. […] À propos de Lulli, le factum s’exprime ainsi : « Cet homme n’est pétri que d’ordure et de boue… Le hasard le jeta dans le commun de Mademoiselle parmi les galopins ; il sut adroitement se tirer de la marmite avec son archet… Les gazettes étrangères, au sujet d’un méchant feu d’artifice qu’il s’avisa de faire vis-à-vis sa maison en l’année 1674, publièrent partout que, s’il n’avait pas réussi dans ce feu-là, on réussirait mieux en celui qu’il avait mérité en Grève. » Et à propos de la femme de Molière : « La Verdier, la Brigogne, cette prostituée, chanteuse de l’Opéra, la Molière, cette comédienne de tous les théâtres, étaient des créatures publiques de toutes les manières… » À la suite de ces citations, je rencontre encore dans Le Quérard (p. 641) une note sous forme de lettre, qu’il est peut-être bon de citer ici : Molière copiste.

153. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

La nature, le ciel, l’amour, & la fortune, De tes prospérités font leur cause commune : Tu soutiens ta valeur avec mille hauts faits, Tu chantes, danses, ris, mieux qu’on ne fit jamais.

154. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Après la Fronde tout s’apaise comme par enchantement, la royauté recueille enfin, au profit de la France qui l’aime, qui l’admire et qui se repose en elle, le fruit de leurs efforts communs contre la puissance des grands, source éternelle de discordes civiles et d’affaiblissement national.

155. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

« Il ne paraît pas contestable, dit Bazin, qu’elle eût été élevée, surtout depuis quelques années, dans le ménage presque commun où vivaient Molière, Madeleine Béjart, d’autres encore de la même troupe. » Bref, cette Béjart, que le moraliste, désormais bien délivré de sa timidité, épousait, était probablement la fille, et tout au moins la sœur de l’autre Béjart, avec laquelle il faisait ménage depuis seize ou dix-sept ans. […] Ce sont deux personnes de qui les mœurs sont tout à fait opposées, et qui n’ont rien de commun que la ressemblance du nom. […] Cette grande roideur des vertus des vieux âges Heurte trop notre siècle et les communs usages ; Elle veut aux mortels trop de perfection : Il faut fléchir aux temps. […] Nous avons comme nos pères une âme à sauver ; nous devons la sauver au risque de heurter les communs usages. […] et le faux en tout genre était leur supplice commun."

156. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Supposons deux amants qui aient été ensemble chez deux femmes logées dans la même maison ; s’ils ne se sont pas quittés, ils savent également tout ce qui s’est passé dans leur commune entrevue ; ils ont des raisons pour ne pas en raconter les particularités à un tiers.

157. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

La morale naturelle est celle que chacun peut tirer de soi : morale de création divine comme nous-mêmes, qui existe essentiellement en nous tous, qui dit secrètement au cœur de chacun ce qui est bien ou mal ; lumière universelle, plus ou moins affaiblie çà et là, mais jamais éteinte ; dont les préceptes sont appuyés en chacun par le sentiment, par la raison morale, par l’opinion commune, par l’idée plus ou moins prochaine de Dieu : en un mot naturelle, c’est-à-dire fondée sur la nature que Dieu créateur nous a imposée formellement ; dont les règles immuables sont connues par l’observation de nous-mêmes ; dont la pratique est commandée par le sens moral et la conscience, et dont l’éternelle valeur, en dehors de toute révélation, est corroborée, chez les peuples chrétiens, par l’influence latente et générale du christianisme même sur les esprits qui lui sont en apparence rebelles.

158. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Si Arnolphe trompé sait qu’il est justement trompé, pourquoi Agnès, chargée d’un rôle d’ingénue, n’imiterait-elle pas son exemple, et ne dirait-elle pas au public par son regard, par son attitude : Je ne suis pas niaise, croyez-le bien ; je connais de longue main toutes les ruses pratiquées par les femmes, l’ingénuité de mon personnage n’a rien de commun avec moi ?

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