On croit généralement que les seuls écrivains qui aient élevé quelques objections soit morales, soit littéraires contre Molière, c’est Bossuet, c’est Boileau ; Bossuet, par esprit religieux ; Boileau, dans des vers restés célèbres sur « Scapin et le sac où il s’enveloppe », vers qui ne constituent un jugement exact ni dans la forme ni dans le fond. Boileau dédaignait ces basses bouffonneries : il avait tort, foncièrement tort ! […] M. de Pourceaugnac est un des personnages qui ont fait dire à beaucoup de critiques, et de grands critiques, à Fénelon, par exemple, à Vauvenargues, et même un peu à Boileau, que les personnages de Molière étaient outrés. […] Vous pouvez voir aussi ce qu’en dit Boileau dans sa dixième satire, et le portrait qu’il trace du directeur de conscience : Bon. […] — Boileau, je m’empresse de vous le dire, est aussi bon chrétien que La Bruyère.
Je soutiens qu’il faut dire la figure d’un chapeau et non pas la forme. » Par cette risible déclamation de Pancrace contre les magistrats qui tolèrent un pareil scandale, Molière, avant l’arrêt burlesque de Boileau et de Bernier, retenait par le ridicule les théologiens et les péripatéticiens qui sollicitaient, et les magistrats qui étaient tout prêts à rendre un arrêt contre les opinions nouvelles en philosophie.
Consulté par son Roi, Boileau, sur le Parnasse, Au-dessus de Racine avait marqué ta place, Et le temps a, depuis, confirmé cet arrêt ; Mais, en vain, à tes jeux ton siècle s’instruisait, Des préjugés encor la voix était sacrée, Et de l’Académie ils t’ont fermé l’entrée.
L’hôtel de Rambouillet, maintenant « diffamé », suivant la très-juste expression de Boileau, avait été, vingt ans auparavant, une école de beau langage, de bonnes manières et de bonnes mœurs. […] Boileau, grand admirateur et ami particulier de Molière, ne s’expliquait point cet entêtement de jouer la comédie et la farce. […] » Boileau n’allait pas au fond de Molière, et Molière lui-même, peut-être, ne descendait pas jusqu’à la source de la passion qui le retenait dans les périlleuses fatigues de son métier. […] Boileau se demandait s’il y avait des malheureux dans l’univers lorsque Louis portait le sceptre. […] Bourdaloue eut le don de partager, avec Molière et Arnaud le Janséniste, la principale admiration de Boileau.
Cependant je ne l’aurois pas risquée si Boileau n’eût déja comparé Moliere à un maître d’escrime.
Signé : Boileau.
Regnier étoit un grand homme, quoi qu’en ait dit Boileau.
Boileau, cette fois moins partial pour Plaute, qu’il ne l’avait été au sujet d’Amphitryon, préférait beaucoup L’Avare de Molière à celui du comique latin, et il n’avait pas attendu que le public revint de sa prévention, pour se déclarer en faveur de l’ouvrage. […] Je vous estime trop, lui répondit Boileau, pour croire que vous n’y ayez pas ri vous-même, du moins intérieurement.
Après tout, placer Molière au-dessus des plus illustres poètes ses contemporains, c’est être de l’avis de Boileau, et, cet avis, on sait que Louis XIV s’y rangea. […] Mais Boileau est un ami, et qu’a-t-il dit à Brossette, qui nous le répète ? […] Ajoutons que l’opinion de Boileau sur ces deux points a été celle de tout le monde pendant un siècle et demi. […] Plus loin, le même poète nous montre tous ceux qui touchaient h Lulli, son architecte, son notaire, son beau-père, ce fameux Michel Lambert dont Boileau a parlé, sa femme, ses enfants et tout le genre humain, disant au ciel dans leurs prières : Délivrez-nous du Florentin.
Si mes avis vous paroissent suspects ou peu dignes d’être suivis, écoutez du moins ceux que vous donnent deux excellents Critiques, & le génie le plus étonnant de notre siecle : « Le comique, ennemi des soupirs & des pleurs, N’admet point dans ses vers de tragiques douleurs. » Boileau, Art poét.
C’est ce qui a fait dire vraisemblablement à Boileau, que Moliere allioit Térence à Tabarin. […] Les Italiens ont tiré tout le parti possible de l’idée de Tabarin ; & Moliere, si souvent au-dessus d’eux, leur est inférieur dans cette occasion : mais cela n’enleve pas à Moliere le prix de son art, comme le prétend Boileau.
D’après l’explication que je viens de donner, Boileau a fait rimer un mot avec lui-même dans ces deux vers : À tous ces beaux discours, j’étais comme une pierre, On comme la statue est au Festin de Pierre.
Boileau définit la comédie : une peinture fidèle et fine de caractères296, ne songeant pas ou ne voulant pas considérer qu’on chercherait en vain un caractère dans la plupart des pièces espagnoles, et que les caricatures fantastiques de l’ancienne comédie n’étaient le plus souvent ni fines, ni fidèles. […] Boileau s’étonne que l’on ose combattre les règles de son Art poétique, après qu’il a déclaré que c’était une traduction de celui d’Horace.
M. Despréaux a faits sur la dernière pièce de Molière, nous en ont assez appris. » Ces vers de M. […] M. Despréaux.
C’est beaucoup, en pareille occasion, de ne pas appeller un chat, un chat, comme Boileau.
Racine & Boileau railloient beaucoup la Fontaine dans un souper : ils l’appelloient le bon-homme.
Boileau, Discours au Roi, v. 102 :1665. — Les trois premiers actes du Tartuffe avaient été représentés chez Monsieur en septembre 1664, et aussi aux fêtes de Versailles la même année.
De celles de ces farces qui ne nous sont point parvenues, plus d’une, sans doute, avait son point de départ dans la comédie de l’art : ainsi, ce Docteur amoureux, dont Boileau regrettait la perte, était certainement de la grande famille des pédants dont la savante Bologne fut la cité natale.
Ce qui restait alors de la splendeur poétique de la France, c’étaient La Fontaine, âgé de 56 ans ; Boileau, de 44 ; Racine, de 41 ; Quinault, de 45.