J’ai motivé ma préférence pour ganaro, ganarel (Sganarel), en observant que dans Le Médecin malgré lui, congénère du Médecin volant, l’une des premières pièces jouées en Languedoc, Sganarelle, traité de « débauché » et « d’ivrogne, » n’avait pas du tout un rôle de « désabusé » et de « déniaisé ».
Gai pamphlétaire, couvrant de grelots le fouet de la satire, il remplirait sur la scène le rôle grave et délicat du bouffon de cour.
Les rôles de Magnifico sont en Italie les rôles de Pantalon.
Lorsqu’il croit avoir bien répété son rôle pour en être sûr, il veut entrer dans l’hôtel d’Amphitrion ; mais Mercure qui garde la porte sous la figure de Sosie, crainte qu’on ne dérange Jupiter, l’empêche d’en approcher, lui dit que lui-même est Sosie valet d’Amphitrion, qu’il a été député par son maître pour annoncer son retour. […] Chez Moliere comme chez Plaute, Sosie répete son rôle avec la lanterne, qu’il suppose être Alcmene : mais chez Moliere, la fausse Alcmene répond à Sosie ; ce qui devient bien plus plaisant.
Toutefois elle avait été représentée auparavant avec un grand succès à Paris, sur le théâtre du Palais Royal, le 10 février 1673, et interrompue le 27 du même mois, après la quatrième représentation, dans laquelle Molière expirant ne put qu’à grand’ peine achever son rôle.
Elle dit, pour s’excuser, que Valere, rebuté de ses rigueurs, a renoué avec sa sœur, avec qui jadis il avoit été bien ; qu’ils se sont fait une promesse de mariage, & que, pour achever de convenir de leurs faits, à l’insu d’Ariste, sa sœur l’a priée de lui prêter sa fenêtre pour parler à son amant ; qu’elle n’avoit pu lui refuser cette grace, & qu’elle alloit, lorsqu’il l’a surprise, chercher Lucrece, pour ne pas jouer un mauvais rôle durant toute cette intrigue.
J’ose penser que si le public ne croit pas dans la premiere scene voir autant le Philanthrope que le Misanthrope, ce n’est ni au titre ni à l’annonce que l’Auteur en a l’obligation : c’est encore moins à la précaution de mettre dans la bouche d’Alceste des raisons triomphantes & de faire de Philinte un sot ; de bien plaider la cause du Misanthrope, de mal plaider celle du prétendu Philanthrope ; mais à l’adresse de différencier les deux rôles sans les faire contraster, puisqu’Alceste est l’ennemi déclaré du genre humain, & que Philinte, loin d’être l’ami déclaré des hommes, les plaint sans les aimer, souffre leurs défauts uniquement par la nécessité de vivre avec eux, & l’impossibilité de les rendre meilleurs.
Si en la lisant on a fait exactement la supposition dont nous sommes convenus, si l’on s’est peint le Marquis à quinze ans ou à quatre-vingt, son rôle a non seulement cessé de paroître plaisant, mais celui de la Comtesse a encore cessé d’être honnête. […] Dans la derniere de ces pieces il composa le principal rôle pour Dufresne, qui le rendit très bien : on dit même qu’il ne le quittoit pas hors du théâtre.
C’était la mode alors : le salon se changeait volontiers en théâtre, et la première fois que le roi Louis XIV applaudit aux efforts du poète et du comédien qui devait prendre un si grand rôle dans les plaisirs de Versailles, de Chambord et de Chantilly, ce fut chez ce même cardinal de Mazarin, le grand introducteur de l’Opéra3. […] Il écrivit le rôle excellent de Célimène, pour la jeune dame Armande Béjart, qu’il venait d’épouser.
Or, il n’est guère que deux manières d’atteindre ce but sur la scène: ou en excitant l’intérêt et la gaîté, c’est le rôle de la comédie ; ou en faisant surgir l’enthousiasme et l’émotion par la représentation des grands sentiments et des passions violentes, c’est le rôle delà tragédie et du drame. […] Ces deux sortes de produits, que donne l’intelligence sous la direction de ces éléments instinctifs, spécifient son rôle dans la folie. […] Il sait très bien que le rôle qu’il joue ne peut être que temporaire ; aussi, de même que Tartuffe, il cherche à accaparer au plus tôt le plus de richesses qu’il pourra ; puis, une fois muni de titres ou d’argent, peu lui importe le bruit, une rupture. […] Jeannel adresse à Molière. « Dans l’Avare, dit-il, il y a une invraisemblance qui est une faute : c’est que Valère, présenté à la fin sous les plus nobles couleurs, et montré dès le début comme plein de nobles sentiments, puisse allier cette hauteur d’âme avec le misérable rôle auquel il s’est soumis par choix. » M. […] LES FEMMES SAVANTES Molière, avec son grand sens psychologique, avait parfaitement compris que les facultés instinctives jouent un grand rôle dans l’activité psychique de l’homme, que ce sont elles qui, par les goûts et les penchants qu’elles inspirent, enfantent la plupart de nos idées et les dirigent, fixent nos désirs et nos volontés.
On y cabale avec l’acteur qui doit jouer le beau rôle ; on réussit à l’y faire représenter ; les protecteurs louent des loges, rient beaucoup, & applaudissent encore davantage.
Pour jouer mon rôle sans peine, Je le veux un peu repasser.
Il joua dans le monde savant une sorte de rôle.
Mais quel était le rôle de celle-ci ?
Acteur par vocation dès l’adolescence, bientôt directeur responsable d’une troupe ambulante, improvisateur de farces, de pièces appropriées au besoin du moment ; puis, une fois établi à Paris, obligé de défendre son théâtre contre la jalousie de l’hôtel de Bourgogne ; sa vie privée contre la calomnie, venimeuse, acharnée ; ses idées contre des attaques véhémentes ; chargé de divertir le plus autoritaire des souverains et non le moins exigeant, Molière suffit à tout, à force d’énergie, lutta jusqu’au bout, quoique malade et rongé de soucis, mourut enfin à son poste en jouant le rôle d’Argan sur cette scène qu’il avait tant aimée. […] Qu’elle soit instruite et spirituelle, à merveille, mais qu’elle reste simple dans son rôle de fille, d’amante ou d’épouse.
Tout leur jeu ne consistoit que dans une prononciation ampoulée & emphatique, avec laquelle ils recitoient également tous leurs rôles ; on n’y reconnoissoit ni mouvemens ni passion : & cependant les Beauchateau, les Mondori, étoient applaudis, parce qu’ils faisoient pompeusement ronfler un Vers. […] Mais l’âne, qui ne savoit point le rôle par cœur, n’observa point ce moment ; & dès qu’il fut dans la coulisse, il voulut entrer, quelques efforts que Moliere employât pour qu’il n’en fît rien. […] Quant à l’execution il est à remarquer que Lulli qui étoit aussi excellent Grimacier qu’excellent Musicien voulut chanter lui-même le Rôle du Moufti ; en quoi personne n’a été capable de l’égaler. […] † Il n’y a pourtant pas lieu de s’étonner du temps que Moliere mettoit à ses ouvrages ; il conduisoit sa Troupe, il se chargeoit toûjours des plus grands rôles, les visites de ses amis & des grands Seigneurs étoient frequentes, tout cela l’occupoit suffisamment, pour n’avoir pas beaucoup de temps à donner à son cabinet. […] Le 17. de Fevrier 1673. jour de la quatriéme representation du Malade Imaginaire, il fut si fort travaillé de sa fluxion qu’il eut de la peine à jouer son Rôle.
Dans le Légataire universel, Crispin joue si bien les rôles de campagnard, de veuve & d’agonisant dictant son testament, que Géronte & les Notaires s’y méprennent.
Jettons un coup d’œil sur le rôle de Léandre, notre troisieme intrigant, & voyons s’il répond bien galamment à la déclaration amoureuse de la Tante.