Dans les Femmes Savantes, où sont les femmes vraiment instruites de ce qu’elles doivent savoir sans aller au-delà des sciences prescrites à leur sexe ? […] Je ne parle pas de l’Ecole des Femmes & de l’Ecole des Maris, parceque les héros de ces pieces n’ont pas de caracteres décidés ; ils n’ont que des nuances de plusieurs autres caracteres, du Jaloux, du Bourru, &c.
Le maître de Jodelet doit partir incessamment pour aller épouser une femme qui ne l’a jamais vu. […] Arlequin, quoique très piqué, plaisante sur l’humeur de cette femme qui lui paie toutes les sottises qu’elle lui écrit.
Yes… On donnait les comédies à mes dépens : je me rappelle que c’était un membre du parlement qui avait joué le Tartuffe, et milady, mon femme, faisait un rôle dans le Georges battu, et puis content. […] Les Femmes savantes.
On vit en 1635, entre les femmes qui se jetèrent dans cette société, mademoiselle de Bourbon-Condé, sœur du grand Condé et du prince de Conti, la même qui fut depuis l’héroïne de la Fronde sous le nom de duchesse de Longueville. […] Dans le même temps encore fut reçue dans la société madame de Scudéry, femme de Georges, qu’il ne faut pas confondre avec Madeleine de Scudéry, sœur de ce même Georges, née en 1607, comme nous l’avons vu, et âgée de vingt-huit ans en 1635.
Tous les sujets sont bons entre les mains d’un habile homme : propos absurde, que j’ai souvent entendu tenir à ces petits tyrans du Parnasse, qui s’érigent en censeurs, parcequ’ils ont enfanté avec peine quelques vers insipides ; à des hommes du bel air, qui vont réguliérement tous les jours à la Comédie, mais qui n’en connoissent que les foyers & les actrices ; enfin à de jolies femmes qui, occupées pour la plupart de l’art de la toilette, n’ont jamais réfléchi sur aucun autre. […] Mais comme, dans ce siecle charmant, tout est soumis au tribunal des Dames, qu’elles font sur-tout le sort des ouvrages de génie, & qu’il importe beaucoup à la république des lettres que le plus grand nombre ait des idées vraies, justes & dignes de ce goût fin, délicat & naturel que le beau sexe a reçu en partage, je me contenterai de faire remarquer aux Dames qui seront en ceci d’un avis contraire au mien, qu’il faut bien moins d’adresse pour présider à la parure d’une femme jeune & jolie, qu’à celle d’une vieille : & elles se récrieront, sur-tout si elles sont parées des fleurs de la beauté & de la jeunesse ; il a raison : Madame une telle, par exemple, est un sujet ingrat, que l’art de trois Marthons des mieux stylées ne sauroit embellir ; elle est toujours d’une laideur amere : si ! […] Eraste, outré, déchire, aux yeux de la soubrette, l’écrit de la maîtresse, & sort : son valet le suit, en donnant toutes les femmes au diable ; & Marinette, surprise avec raison, s’écrie : Ma pauvre Marinette, es-tu bien éveillée ?
Dans le Tartufe, Elmire tente en vain de persuader à Orgon que l’imposteur a voulu la séduire ; le bonhomme n’en veut rien croire : sa femme s’engage à le lui faire voir clairement, & dit à Dorine d’aller appeller le scélérat. […] Tout ce qu’Elmire dit dans cette scene, est généralement d’un ton qu’une femme honnête doit avoir beaucoup de peine à prendre.
Moliere a mis deux scenes épisodiques dans le quatrieme acte de son Ecole des Femmes ; celle du notaire, & celle de Chrisalde, qui vient faire l’apologie du cocuage. […] Apprenez, pour avoir votre esprit affermi, Qu’une femme qu’on garde est gagnée à demi, Et que les noirs chagrins des maris ou des peres Ont toujours du galant avancé les affaires. Je coquette fort peu, c’est mon moindre talent, Et de profession je ne suis point galant : Mais j’en ai servi vingt de ces chercheurs de proie, Qui disoient fort souvent que leur plus grande joie Etoit de rencontrer de ces maris fâcheux, Qui jamais sans gronder ne reviennent chez eux ; De ces brutaux fieffés qui, sans raison ni suite, De leurs femmes en tout contrôlent la conduite, Et, du nom de mari fiérement se parants, Leur rompent en visiere aux yeux des soupirants.
Il a dit lui-même, dans la premiere scene de ses Femmes Savantes : Quand sur une personne on prétend se régler, C’est par les beaux côtés qu’il lui faut ressembler : Et ce n’est point du tout la prendre pour modele, Ma sœur, que de tousser & de cracher comme elle. […] Il obtint la permission de se retirer en 1729, avec Flaminia sa femme & François Riccoboni son fils. […] Sa femme & son fils remonterent sur le théâtre ; mais il se refusa aux empressements du public.
Une Soubrette qui se mêle d’intriguer ne doit employer que ces petits traits fins, adroits, déliés, auxquels les femmes sont si bien stylées ; ces faussetés, ces perfidies qu’elles savent si bien couvrir du masque de l’ingénuité : aussi est-il plus difficile de faire filer une intrigue à une Soubrette qu’à un valet. […] Sa femme, très coquette, loin de soupirer après le retour de son mari, le fait passer pour mort, & prend le deuil d’avance. […] Le bon-homme est à sa campagne ; mais apprenant que son fils loge des femmes chez lui, il arrive sans se faire annoncer, & cause le plus grand des embarras, puisque Damis, qui s’est dit maître de son sort, vient de signer avec Julie le contrat qui doit les unir à jamais.
C’est une femme aussi qui a remporté la palme offerte par l’Académie française au meilleur poème sur le monument dont nous venons d’esquisser l’histoire. […] … Il venait d’expirer, Lorsqu’au pied de sa couche une femme éperdue Accourt, se précipite, et, tombant étendue Près de ce corps sans vie, elle fait retentir Des sanglots où se mêle un tardif repentir ; Puis, à côté des sœurs se mettant en prière, Elle pleure à genoux celui qui fut Molière ! […] Enfin, en descendant des vices aux travers, Tous les faux sentiments sont par lui découverts : Le Bourgeois, dédaignant les vertus paternelles, Cherche parmi les grands de dangereux modèles, Le Valet qui naquit probe, sincère et bon, Veut imiter son maître et devient un fripon ; Le Médecin, gonflé d’orgueil et d’ignorance, Assassine les gens au nom de la science ; Dans sa prose ou ses vers un mauvais Écrivain Substitue à la langue un jargon fade et vain ; Et la Femme, suivant de pédantesques traces, Immole aux faux savoir son esprit et ses grâces ! […] Se vengeant du mari, dont ils torturent l’âme, Les grands seigneurs raillés font la cour à sa femme. […] Une pauvre vieille femme surtout se lit remarquer : toute tremblante, elle déposa son obole en détournant la tête et en s’essuyant les yeux, car elle avait vu Caillié tout enfant et elle disait : celui-ci était le camarade de mon fils ; il était le dernier parmi nous, et voilà qu’aujourd’hui il est le premier.
A peu près, oui, tout juste ; et qu’on n’exige pas de nous un témoignage plus favorable, sinon nous demanderons comment L’Avare, en dix-sept mois, a mérité seize représentations et le Misanthrope seulement neuf, Les Femmes savantes six, Tartufe et Amphitryon cinq ; pourquoi L’École des femmes, produite sept fois l’année dernière, et les Précieuses, deux fois seulement, n’ont pas encore paru cette année. […] Admettons que Les Fâcheux et Le Sicilien puissent être négligés pendant si longtemps et qu’on laisse refroidir L’Impromptu de Versailles : nous réclamerons au moins pour La Critique de L’École des femmes. […] Le Testament de César Girodot se serait contenté assurément de dix représentations, l’année dernière, ou L’Ami Fritz de douze, ou Les Pattes de mouches de trente et une, ou Le Monde où l’on s’ennuie de dix-neuf, pour céder une soirée à Rodogune, à Bajazet, à Don Juan ou aux Fausses Confidences ; le Bougeoir se serait tenu à quarante-deux, pour laisser une petite place au Legs ou à La Critique de l’Ecole des femmes.
Pourceaugnac, bourgeois italien, vient demander justice sur ce que deux femmes veulent lui faire accroire qu’il les a épousées toutes deux, et chante : Giustitia ! […] 3° acte. — Supprimer les scènes IIe IIIe IVe Ve VIe et VIIe (série des scènes de Pourceaugnac en femme, des Suisses, des archers, de l’Exempt), qui font double emploi continuel. — Conserver les scènes VIIIe (Oronte, Sbrigani) et IXe (dans laquelle la fille d’Oronte semble se refuser au mariage qu’elle désire). […] « Le sujet est qu’un riche païsan, s’estant marié à la fille d’un gentilhomme de campagne, ne reçoit que du mépris de sa femme, aussi bien que de son beau-père et de sa belle-mère, qui ne l’avoient pris pour leur gendre qu’à cause de ses grands biens... […] Le païsan, importuné de tous ces avis, se retire et quitte la place aux bateliers. » Dans le dernier acte « on voit le païsan dans le comble de la douleur par les mauvais traitements de sa femme. […] Il y aurait eu aussi, dans le troisième acte de Georges Dandin, un changement de dénoûment; car si le Georges Dandin de la comédie parle d’aller se jeter à la rivière, celui du ballet prend un parti contraire et plus philosophique, puisqu’il va chercher à oublier dans le vin les coquineries de sa femme.
Constance n’a pas cessé d’adorer son époux ; Durval, plus inconstant, lui a fait des infidélités : mais l’Amour venge l’Hymen, & ramene le perfide vers sa femme, plus épris qu’il ne le fut jamais. […] Il fait en secret des présents à sa femme, & n’attend qu’un instant favorable pour tomber à ses pieds.
Nous avons encore un très grand nombre de pieces dans lesquelles une femme se déguise en homme, un homme en femme, en jardiniere, en soubrette : ces déguisements sont dignes pour la plupart de figurer avec ceux d’Arlequin statue, enfant, perroquet, ramonneur, fauteuil, petit More, squelette, &c.
Ayant été fait prisonnier de guerre, durant la Ligue, il prit rang entre les amants de Marguerite de Valois, femme de Henri IV, qui, par cette raison, le vit de mauvais œil. […] Cette société ne le rebuta pourtant point : sa femme devint enceinte, une fois, deux fois, même trois fois, mais n’accoucha jamais que de productions informes.
Paris en jugea moins favorablement ; il la vit séparée des ornements qui l’avoient embellie à la Cour : & comme le spectateur n’étoit ni au même point de vue ni dans la situation vive & agréable où s’étoient trouvés ceux pour qui elle étoit destinée, il ne tint compte à l’auteur que de la finesse avec laquelle il développe quelques sentiments du cœur, & l’art qu’il emploie pour peindre l’amour-propre & la vanité des femmes ». […] Il est des femmes qui ne paroissent belles qu’à la faveur d’une toilette très recherchée, & qu’il faut bien se garder de surprendre avant qu’une Marton savante dans l’art de Latour 4 ait arrangé l’iris 5 de leur teint.
Harpin est un brutal de Financier, qui, sur la foi de son coffre-fort, croit que les femmes sont obligées de lui être fidelles, & prend brusquement congé de la Comtesse, en lui reprochant grossiérement ses bienfaits. […] Je ne trouve point étrange que vous vous rendiez au mérite de Monsieur le Vicomte : vous n’êtes pas la premiere femme qui joue dans le monde de ces sortes de caracteres, & qui ait auprès d’elle un Monsieur le Receveur, dont on lui voit trahir & la passion & la bourse, pour le premier venu qui lui donnera dans la vue.
On faisait tomber les ridicules, mais on les immolait au vice, et l’honnêteté des femmes était traitée d’hypocrisie, comme si le désordre eut été une règle sans exception. […] C’est céder eu même temps à trois séductions, celle de la puissance, celle de la gloire, celle des femmes.