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178. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

C’est dans cette scène et dans la façon dont elle est amenée que se montrent avec le plus d’éclat l’art du poète et le mérite d’Elmire. […] J’aime qu’avec douceur nous nous montrions sages, Et ne suis point du tout pour ces prudes sauvages Dont l’honneur est armé de griffes et de dents Et veut au moindre mot dévisager les gens.

179. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Le Roi montra une grande joie.

180. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Si c’étoit un époux tel qu’eût été Damon, Passe ; mais c’en est un qui n’en eut que le nom ; Un jeune écervelé qui laisse sa compagne, Et, pour libertiner, va battre la campagne ; Que je ne connois point, car ma sœur, Dieu merci, Ne consultoit personne en tout, comme en ceci ; Un homme qui n’agit que par ses émissaires, Et n’ose se montrer que par ses gens d’affaires ; Qui, lorsqu’on le croit mort, revient, après douze ans, Pour se démarier.

181. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Je vais, en dépit d’eux, me montrer magnanime, Et convaincre mon pere, en un jour si fameux, Que les astres malins n’ont sur nous de puissance Qu’autant que notre cœur est d’accord avec eux, Que notre volonté regle leur influence, Et qu’on est à son gré cruel ou généreux.

182. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

D’un souverain pouvoir, il brise les liens Du contrat qui lui fait un don de tous vos biens, Et vous pardonne enfin cette offense secrete Où vous a d’un ami fait tomber la retraite : Et c’est le prix qu’il donne au zele qu’autrefois On vous vit témoigner en appuyant ses droits : Pour montrer que son cœur sait, quand moins on y pense, D’une bonne action verser la récompense ; Que jamais le mérite avec lui ne perd rien, Et que, mieux que du mal, il se souvient du bien.

183. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

La comédie française s’en montra plus d’une fois jalouse : les Italiens jouaient des pièces françaises ; les comédiens français prétendirent qu’ils n’en avaient pas le droit.

184. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Généreux, hospitalier, d’un commerce agréable et sûr, prompt à soulager la misère, heureux toutes les fois qu’il pouvait encourager le talent, même au risque de se créer des rivaux, il montra que l’on pouvait être comédien et honnête homme. […] Il ne nous en reste que quelques vers habilement intercalés dans Le Misanthrope, et qui nous montrent, à son premier éveil, le talent comique du jeune poète. […] rien n’est comparable à mon amour extrême ; Et dans l’ardeur qu’il a de se montrer à tous, Il va jusqu’à former des souhaits contre vous. […] Il n’en soulève pas même le voile; il ne fait que le montrer; mais cela suffit pour que l’imagination prenne son vol, et que ce drame d’un jour, dont il a déroulé devant nous les rapides péripéties, se prolonge sans fin dans le monde des rêves. […] Elle a de l’esprit, et, au besoin, du plus piquant; mais elle n’en a qu’à propos, et elle ne cherche pas à en montrer.

185. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Et puisque les langueurs d’une plaie invincible Nous montrent que votre ame à ses traits est sensible, Je triomphe ; & mon cœur, d’alégresse rempli, Vous regarde à présent comme un Prince accompli.

186. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Madame Dacier, qui étale toutes les beautés de la piéce latine, n’auroit pas réussi à faire pancher la balance en faveur de Plaute ; le paralléle des deux comédies n’auroit servi qu’à montrer la supériorité de l’auteur moderne sur l’ancien. […] Quoique, dans tous les tems, l’expérience ait montré que la disproportion des conditions & des fortunes, la différence d’humeur & d’éducation, sont des sources intarissables de discorde entre deux personnes que l’intérêt, d’une part, &, de l’autre la vanité, engagent à s’épouser, cet abus n’en est pas moins commun dans la société : Moliere entreprit de le corriger.

187. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

C’est ainsi que cet homme sage, Que cet illustre personnage, Capable du plus haut emploi, Festoya son maître et son roi ; N’épargnant ni soin ni dépense, Pour montrer sa magnificence, Et j’ai su de quelques amis, Que si le bref temps eût permis, D’achever maint sublime ouvrage, Il en eût bien fait davantage. […] La nature, en formant Molière, avait montré pour lui, à cet égard, une prédilection marquée, et les preuves singulières qu’il en a données ne laissent aucun lieu d’en douter. […] D’abord il montra beaucoup d’aigreur, et même de licence ; mais dans la suite il mit beaucoup de modération et moins de fiel : la première manière, en se rapprochant du mauvais comique reçu avant lui, servait moins au but qu’il s’était proposé ; au lieu que la seconde, plus douce et plus insinuante, était plus propre à la correction des mœurs, et remplissait mieux son intention.

188. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

C’est à vous d’en sortir, vous qui parlez en maître : La maison m’appartient, je le ferai connoître, Et vous montrerai bien qu’en vain on a recours, Pour me chercher querelle, à ces lâches détours ; Qu’on n’est pas où l’on pense, en me faisant injure ; Que j’ai de quoi confondre & punir l’imposture, Venger le ciel qu’on blesse, & faire repentir Ceux qui parlent ici de me faire sortir.

189. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

Et, puisque les langueurs d’une plaie invincible Nous montrent que votre âme à ses traits est sensible, Je triomphe, et mon cœur, d’allégresse rempli, Vous regarde à présent comme un prince accompli622. » Or cette tirade était dite à Louis XIV, jeune et triomphant, dans ces fameuses fêtes appelées les Plaisirs de l’Ile enchantée, qu’il donnait, sous le couvert de la reine mère, et en présence de la jeune reine délaissée, à Mlle de La Vallière, en sorte que sa mère et sa femme servaient de prétexte aux hommages royaux rendus publiquement à sa maîtresse623.

190. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

On croit tromper les autres, mais on ne se trompe jamais ; & tel prétend à l’estime publique, qui n’oseroit se montrer s’il croyoit être connu comme il se connoît lui-même. […] Livius Andronicus, grec de naissance, leur montra la comédie à-peu-près telle qu’elle étoit alors à Athènes, ayant des acteurs, une action, un noeud, un dénouement, c’est-à-dire les parties essentielles.

191. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Ce grand homme, quand il voulait descendre des hauteurs de son génie et se jouer dans les régions du persiflage, se montrait encore supérieur par l’art avec lequel il maniait la plaisanterie, et par le tour ingénieux qu’il savait donner à l’épigramme. […] Mais telle est la vérité profonde du portrait et la plénitude des détails, qu’à toutes les époques on a pu en montrer au doigt les originaux, et aujourd’hui encore le parterre se plaît à substituer au nom de Tartufe des noms contemporains.

192. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Ce fut même malgré lui qu’on l’imprima, si on en croit la Préface qu’il mit alors à la tête de cette piéce ; supposé que ce ne soit pas un pretexte pour se montrer au public : pretexte usé parce qu’une infinité d’Auteurs s’en sont servis. […] Mais à vous dire vrai, ce n’est pas encor tout, Et vous allez me voir la pousser jusqu’au bout, Montrer que c’est à tort que sages on nous nomme, Et que dans tous les cœurs il est toûjours de l’homme. […] Il auroit eu tort de prêter son chapeau pour se faire ensuite montrer au doit dans les ruës & il y avoit plus que de l’indiscretion à Moliere de le lui demander. […] Mezerai voulut montrer en cette occasion qu’il savoit faire des vers Latins.

193. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Souviens-toi bien de ce que tu m’as vu faire, je te l’ai montré.

194. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Quiconque veut réussir au théâtre, doit vous parler de vous et ne vous parler guère que de vous, — vous montrer à vous-mêmes avec vos propres larmes et vos propres sourires, sans compter vos propres robes et vos propres, chapeaux.

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