Voyez de quelle manière fut traité l’homme illustre que vous prenez pour modèle, et que, dans votre désespoir de le surpasser, vous seriez trop heureux d’atteindre : accuserez-vous encore les rigueurs de votre siècle ? […] Parmi les orateurs sacrés qui condamnèrent le Tartuffe il en est deux des plus illustres qui aient immortalisé la chaire chrétienne ; Bourdaloue et Bossuet ont attaqué ce chef-d’œuvre, l’un avec une sorte de modération, mais par des arguments plus spécieux que solides, l’autre avec un fougueux emportement qui annonce plutôt la colère de l’orgueil que les alarmes de la piété.
Harpin, le receveur des tailles, qui avale les politesses impertinentes de M. le conseiller Tibaudier, et qui dépense le plus pur de son esprit pour madame la comtesse d’Escarbagnas, qui daigne sourire à ses « petites drôleries », et dit, devant ce poètereau, qu’elle arrive de Paris, où elle a causé avec des gens illustres, de grande renommée et de grand génie, les seuls dignes d’elle, Benserade, Scarron, La Calprenède, etc. […] Complètement dénuée d’expérience, recherchée en mariage par un homme qui était en train de devenir illustre, qu’un roi jeune et brillant protégeait depuis un an de sa faveur déclarée, qui était le directeur de la troupe où elle vivait, son guide par conséquent, « son seigneur et son maître », pour prendre les expressions de L’École des femmes, poussée dans les bras de cet homme par la connivence de Madeleine Béjart, qui depuis longtemps n’avait plus rien à refuser à Molière, et qui aurait bien dû lui refuser au moins cela, que pouvait-elle faire ? […] Eh bien, quand on passe du droit à l’histoire, aux faits historiques, quand on en vient à quelques personnages illustres, les seuls par lesquels nous puissions juger de l’état général des choses, parce que ce sont les seuls que nous ayons sous les yeux, et sur lesquels nous ayons des documents, que voit-on ? […] Honnête commerçant du faubourg Saint-Denis, qui avez fait fortune et qui vers trente ans songez au mariage, prenez garde : vous savez que la Révolution française a détruit les castes, vous vous êtes élevé par votre travail, vous en êtes fier ; mais vous voulez une femme qui ait le relief d’une bonne éducation, et vous allez choisir, bien loin du faubourg Saint-Denis, la fille de quelque fonctionnaire illustre qui a été élevée dans un autre monde et qui a reçu d’autres habitudes que vous ; vous songez qu’il n’y a plus de castes en France, vous la recherchez ; et, tout doucement, sans vous en douter, vous allez épouser Angélique de Sotenville, vous aussi ; établir, de votre volonté, une démarcation entre votre femme et vous ; si votre femme est honnête, souffre et remplit ses devoirs, elle ne vous rendra pas malheureux, mais elle ne vous donnera pas la félicité ; vous n’aviez pas besoin d’aller chercher si loin votre femme, au lieu de la prendre dans la boutique ou l’usine d’à côté ! […] Pour ne citer que le plus illustre de tous, combien d’outrages n’a-t-il pas subis de son vivant et après sa mort même, tenu à part la société polie pour la profession qu’il avait embrassée pour mieux surprendre les secrets de son art, trompé et torturé dans son affection la plus chère, poursuivi par les rancunes pleines de fiel de ceux dont il démasquait la bassesse, réduit à se faire bouffon, lui, Alceste, pour attirer le public à ses chefs-d’œuvre, arrachant à force de sollicitations et de placets le droit d’être représenté, le droit d’avoir du génie au grand jour, et ne trouvant pour toute récompense, au bout d’une carrière si agitée et si remplie, que des funérailles insultées et « un peu de terre obtenue par prière » !
Ils ont dû être appréciés l’un par l’autre mieux qu’ils ne pouvaient l’être par leurs plus illustres contemporains.
Dans l’un, comme dans l’autre, Myrtil et Mélicerte devaient être reconnus pour des enfants nés d’un sang illustre, que des motifs de politique avaient fait élever sous des habits de bergers, et qui s’étaient aimés, dans cette obscure condition, comme s’ils eussent pu deviner qu’ils étaient faits l’un pour l’autre ; mais il n’est pas certain que cette combinaison, assez commune dans les grands romans du temps, ait été fournie à Molière par le roman de Cyrus.
Voici, au reste, la liste exacte des entrées du Carnaval, avec l’indication des pièces où elles ont été prises : L’introduction, avec chœurs, contenant l’air : Je reviens à mon tour Dans cette illustre cour...
Ce qu’il dit de Molière est une réponse directe à quelques assertions de l’illustre comédien : « On répond que le théâtre purifie l’amour ; la scène, toujours honnête dans l’état où elle parait aujourd’hui, ôte à celte passion ce qu’elle a de grossier et d’illicite ; et ce n’est, après tout, qu’une innocente inclination pour la beauté, qui se termine au nœud conjugal. […] Interpellant directement ce prince, en qui Mazarin disait qu’il y avait de l’étoffe pour quatre rois et pour un honnête homme : « Sire, vous savez les besoins de vos peuples, le fardeau excédant les forces… Il se remue pour Votre Majesté quelque chose d’illustre et de grand et qui passe la destinée des rois vos prédécesseurs. […] On connaît les vers du satirique : Enfin, après Arnaud ce fut l’illustre en France Que j’admirai le plus et qui m’aima le mieux. […] L’orateur promène sur la foule illustre un regard empreint de commisération, et il annonce qu’il va parler de la récompense des saints. […] Plusieurs, non des moins considérables, résistaient à tant d’illustres exemples.
Mais ce qui est presque aussi singulier qu’une telle association, c’est que l’ouvrage qui en fut le résultat ne s’élève pas au-dessus du médiocre, et n’est, dans sa totalité, digne d’aucun des trois poètes illustres qui y contribuèrent.
Il y avoit à Florence, ville fameuse d’Italie, dans la province de Toscane, deux illustres cavaliers, Anselme & Lothaire, qui vivoient ensemble dans une si grande union & une amitié si parfaite, qu’on ne les appelloit que les deux amis.
Jamais comédiens plus heureux et plus illustres n’occupèrent un théâtre. — Eux-mêmes ils étaient, dans ce monde à part, une passion nouvelle, quelque chose d’inconnu dont on s’approchait avec un plaisir mêlé d’un certain effroi.
« Ce qui m’a paru le plus dangereux dans cette entreprise, ça été d’oser mettre des fables en vers après l’illustre M. de La Fontaine, qui m’a devancé dans cette route, et que je ne prétends suivre que de très loin.
Il m’était facile, en cédant à ma partialité pour le grand poète à qui j’ai voué une espèce de culte, de prodiguer contre son illustre adversaire les mots de fanatisme, d’intolérance et d’hypocrisie ; mais j’aurais eu honte de répéter ces imputations banales que ma conviction n’admet pas.
» Et Madelon, dans sa vanité coupable, en arrive à espérer que sa mère a pu devenir la maîtresse de quelque prince charmant : « Je crois que quelque aventure un jour me viendra développer une naissance plus illustre. » Comme nous la comprenons alors, cette fureur de Gorgibus, s’indignant contre la préciosité, le bel esprit, qui ont empoisonné l’âme des deux jeunes filles, et envoyant à tous les diables ces « sottes billevesées, amusements des esprits oisifs, romans, vers, chansons, sonnets et sonnettes ».
ce fut un jour glorieux pour le pays que celui où le premier corps littéraire de l’Europe, une assemblée d’hommes également illustres par la vertu et par le génie, après une étude consciencieuse de la vie et des ouvrages de Molière, vint dire à la France : cet homme qu’on abreuva de mépris, cet homme dont on outragea les cendres, nous appelons sur lui la reconnaissance du monde et nous proclamons son éloge.
Supposons-nous dans une compagnie nombreuse : on parle de filouterie ; on raconte les tours les plus adroits des illustres frippons.
Le ridicule et le danger des alliances inégales auraient peut-être été présentés d’une manière plus frappante, plus utile et même plus vraie, si, agrandissant ses personnages, et les plaçant sur un théâtre plus élevé, il eût montré quelque homme considérable de la bourgeoisie de Paris, indignement méprisé, bafoué, trompé, déshonoré par quelque fille d’une grande et illustre maison.
Mais son plus grand bonheur au collège fut de recevoir, avec Chapelle et Bernier, les leçons particulières de l’illustre M. […] Ils s’établirent donc sous le nom de L’Illustre Théâtre.
C’est en mai 1664, à Versailles ; le jeune roi Louis XIV offre, en apparence aux deux reines, sa mère et sa femme, en réalité à La Vallière, ces fêtes de sept jours, les Plaisirs de l’île enchantée, demeurées illustres dans la légende dorée des fêtes.