Elle a eu toutes les gloires, depuis celle de Grégoire VII (Hildebrand) jusqu’à celle de Paisiello. […] le foible intérêt de ce qu’on pourra croire D’une bonne action empêchera la gloire ? […] Sans doute si le public ajoute foi à une fausseté, la vérité n’aura pas de gloire. Tartuffe Que tout ce bien ne tombe en de méchantes mains ; Qu’il ne trouve des gens qui. l’ayant en partage, En fassent dans le monde un criminel usage, Et ne s’en servant pas, ainsi que j’ai dessein, Pour la gloire du ciel et le bien du prochain. […] LXXXII : « Hobbes, Ds sur la nature humaine, dit : “La passion qui excite à rire n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur la conception subite de quelque excellence qui se trouve en nous par opposition à l’infirmité des autres, ou à celle que nous avons eue autrefois car on rit de ses folies passées, lorsqu’elles viennent tout d’un coup dans l’esprit, à moins qu’il n’y ait du déshonneur attaché.” » Le Spectateur, t.
Ce trait manquoit à l’histoire du Parnasse, pour la gloire des prétendus protecteurs.
Il faut parler toujours sans rien dire pour sembler spirituelle ; rire sans sujet pour paraître enjouée ; se redresser à tout moment pour étaler sa gorge ; ouvrir les yeux pour les agrandir, se mordre les lèvres pour les rougir ; parler de la tête à l’un, de l’éventail à l’autre ; donner une louange à celle-ci, un lardon à celle-là ; enfin, badiner, gesticuler, minauder 60 . » L’arrivée du printemps, qui amène le départ des officiers, jette le désarroi dans le monde des promeneuses, et les force à se rabattre sur les robins et les petits collets fort peu demandés en hiver : Heureux les bourgeois de Paris, Quand le plumet court à la gloire !
Le poète espagnol a la gloire d’avoir imaginé un sujet heureux et d’en avoir tiré de grandes beautés : Molière a le mérite d’avoir presque toujours perfectionné dans sa copie un bon original.
On pousse ma douleur et mes soupçons à bout, On me laisse tout croire, on fait gloire de tout, Et cependant mon cœur est encore assez lâche, Oui, cœur lâche, vrai cœur de poule, Pour ne pouvoir briser la chaîne qui rattache Et pour ne pas s’armer d’un généreux mépris Contre l’ingrat objet dont il est trop épris ! […] rien n’est comparable à mon amour extrême, Et dans l’ardeur qu’il a de se montrer à tous, Il va jusqu’à former des souhaits contre vous… Je vous aime à ce point : … que je voudrais qu’aucun ne vous trouvât aimable, Je serais heureux si vous étiez rebutante, Que vous fussiez réduite en un sort misérable, Que le ciel en naissant ne vous eut donné rien, Que vous n’eussiez ni rang, ni naissance, ni bien, Afin que de mon cœur l’éclatant sacrifice Vous pût d’un pareil sort réparer l’injustice Et que j’eusse la joie et la gloire en ce jour De vous voir tenir tout des mains de mon amour !
Il n’en a plus, ayant pour but la plus grande gloire de Dieu. […] C’est son œuvre caractéristique, sa gloire inséparable, sa victoire… et pas la sienne seulement.
Corneille, en exposant ce qu’il avait pris de l’un et de l’autre, travailla plus à sa propre gloire, et à la confusion des critiques, que s’il fût demeuré dans le silence. […] La ressemblance que l’on pourrait trouver entre L’École des maris et L’École des femmes, sur ce qu’Arnolphe et Sganarelle sont tous deux trompés par les mesures qu’ils prennent pour assurer leur tranquillité, ne peut tourner qu’à la gloire de Molière, qui a trouvé le secret de varier ce qui paraît uniforme. […] Je ne dis pas cela pour me piquer de l’impromptu, et en prétendre de la gloire, mais seulement pour prévenir certaines gens qui pourraient trouver à redire que je n’aie pas mis ici toutes les espèces des fâcheux qui se trouvent… Mais dans le peu de temps qui me fut donné, il m’était impossible de faire un grand dessein, et de rêver beaucoup sur le choix de mes personnages et sur la disposition de mon sujet.
Molière a signalé cette particularité dans la confidence faite par Don Lope à Elise, que c’est lui qui, dans son propre intérêt, excite la jalousie de Don Garcie, ce moyen étant héroïque pour se faire bien voir de lui : « Et quand je peux venir, enflé d’une nouvelle, donner à son repos une atteinte mortelle, c’est lors que plus il m’aime, et je vois sa raison d’une audience avide avaler le poison, et m’en remercier comme d’une victoire qui comblerait ses jours de bonheur et de gloire. » Tel est le véritable sentiment du flatté à l’égard du flatteur. […] est une belle chose ; à tes nobles travaux ne fais aucune pause, et, quoi qu’un maître ait fait pour te faire enrager, achève pour la gloire et non pour l’obliger. » Par ces paroles, Molière démontre que ce qu’on nomme l’honneur, pas plus que le plaisir et le bonheur, ne gît dans un objet unique et même dans un objet moral ; il démontre que chacun place son honneur à soutenir les inspirations que font naître en lu les sentiments et les passions qui prédominent dans son caractère. […] « Je suis confus des louanges dont vous m’honorez, et je pourrais vous en donner avec plus de justice sur les merveilles de votre vie, et principalement sur la gloire que vous acquîtes lorsque vous pipâtes au jeu, pour douze mille écus, ce jeune seigneur que l’on mena chez vous. » Cette citation, qui semble de prime-abord n’être qu’une plaisanterie, est malheureusement l’expression d’une vérité. […] Oui, je voudrais qu’aucun ne vous trouvât aimable, que vous fussiez réduite en un sort misérable ; que le ciel en naissant ne vous eût donné rien ; que vous n’eussiez ni rang, ni naissance, ni bien, afin que de mon cœur l’éclatant sacrifice vous fît, d’un pareil sort, réparer l’injustice ; et que j’eusse la joie et la gloire en ce jour de vous voir tenir tout des mains de mon amour. » Voilà bien le véritable caractère égoïste de l’amour avec ses transports intéressés, suggérant les vœux les plus inhumains contre l’objet aimé, afin de le posséder et de le retenir enchaîné par la reconnaissance.
Il a tenu parole, bien en prend à sa réputation, & à la gloire du Théâtre François.
La gloire qu’il voyait prochaine, le génie dont il avait conscience, ne sauraient-ils compenser, pour un jeune cœur facile à l’enthousiasme, ce que l’âge lui avait enlevé ? […] Quant à l’héroïne, bien éloignée assurément de son modèle antique, charmante encore cependant, avec sa pudeur fière, sa tendresse réglée par le sentiment de « sa gloire » et de son rang, elle est entourée d’une véritable idolâtrie.
Racine, encore jeune, en pleine gloire, abandonne le théâtre, qui est condamné par l’Église, et se repent des désordres de sa vie.
L’un veut déguiser son avarice sous un extérieur de magnificence ; l’autre aspire à la gloire de passer pour magnifique, sans dépenser plus qu’un homme qui ne seroit ni avare ni prodigue.
Le lecteur poursuit : telle est la gloire que le héros s’est acquise qu’il a reçu la visite des plus riches personnages et des plus belles dames de la ville ; une d’elles s’est éprise d’un violent amour pour lui et veut l’épouser.
» Mais, rien n’empêche de l’avouer, la malveillance, l’envie, qui toujours veillent autour des grandes gloires, y ont aussi leur part ; elles s’ingénient à multiplier les allusions blessantes qui peuvent devenir fatales à l’auteur.
Eût-on, comme Scalésius, savant éditeur de Perse4 , le rare bonheur de joindre trois volumes de remarques à quinze feuillets de texte, si un goût exercé n’a présidé à ce travail, on en recueillera peu de gloire ; le public ne tient pas compte du poids d’un livre, mais de sa bonté. […] La cour a passé dans Vincennes Cinq ou six jours de la semaine ; Château certainement royal, Où monseigneur le cardinal (Dont la gloire est partout vantée) L’a parfaitement bien traitée. […] Pierrotin, qui faisait gloire de m’imiter, rafla son baudrier contre Abraham. […] Ce fait est singulier, piquant ; il plaît à notre malice, en nous offrant une preuve signalée de la vanité et de l’inconséquence des jugements publics ; il tend même à rehausser la gloire de Molière, en nous le montrant supérieur à son siècle : enfin, il peut servir, au besoin, à consoler la vanité de quelque auteur dont l’ouvrage n’aura pas été accueilli au gré de ses espérances. […] Ce mot, qui passa aussitôt de bouche en bouche, mit le comble à la gloire de Molière.
Ainsi parle Molière lui-même, dans cet extraordinaire poème sûr la Gloire du Dôme du Val de Grâce, qui prouvé entre parenthèse quel amateur il était ; et ce n’est pas moi qui dirai de lui ce qu’il dit du peintre commun. […] il n’eût pas écrit la Gloire du Dôme du Val de Grâce !
Le Prince de Conti*, devant lequel on la représenta, admira les talents de l’Auteur, et voulut se l’attacher en qualité de Secrétaire ; mais heureusement pour la gloire du Théâtre Français Molière préféra de suivre l’impulsion de son génie. […] Tome II, p. 93-94 Lorsqu’on reprochait à Molière d’avoir donné cette farce [Monsieur de Pourceaugnac], il répondait qu’il était Comédien aussi bien qu’Auteur, et qu’il fallait qu’il consultât l’intérêt de ses Acteurs aussi bien que sa propre gloire. […] Il leur fallait un Comédien Qui mit, à les polir, son art et son étude ; Mais, Molière, à ta gloire il ne manquerait rien, Si, parmi leurs défauts, que tu peignis si bien, Tu les avais repris de leur ingratitude.