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114. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Elle se dédommage par un luxe assez déplacé chez une jeune fille de moyenne condition : son habit se composait d’une « jupe de satin couleur de feu, avec trois guipures et trois volans et le corps de toile d’argent et soie verte. » Elle n’eut qu’une part secondaire dans les représentations de Mélicerte, du Sicilien et d’Amphitryon : on ne sait même pas si elle joua dans la première et la dernière de ces pièces ; dans la seconde elle tenait le rôle de Zaïde, personnage de simple figuration, et elle dut s’y contenter d’un succès de costume, sous une « riche mante, » présent du roi. […] Les renseignemens positifs manquent aussi sur le personnage qu’elle fit dans les Amans magnifiques ; on voudrait pouvoir lui attribuer en toute certitude celui d’Ériphyle, la princesse aimée par un homme d’une condition inférieure à la sienne et qui lutte entre l’amour qu’elle-même ressent et le sentiment de sa dignité : sorte de Grande Mademoiselle, tendre et fière, engageante et réservée, chez laquelle on a vu, non sans raison, le premier modèle de quelques héroïnes de Marivaux.

115. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

— Les conditions de la poésie ont-elles changé dès lors ? […] L’Académie française, dit-on, lui offrit un de ses fauteuils, à la condition qu’il ne parût plus sur la scène. […] Elle ne l’a point fait sortir des conditions naturelles de son art. […] Rien , sinon que la sotte vanité qui porte les hommes à sortir de la condition où Dieu les a placés, est pour eux une source de déboires sans fin. […] Don Juan lui offre un ducat, mais à la condition qu’il jure.

116. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

L’imprévu n’est pas non plus une des conditions absolues du rire. […] Louis Crozet, de Grenoble, ingénieur en chef des ponts et chaussées du département de l’Isère, différens volumes de manuscrits, des chroniques italiennes et un de mémoires sur Napoléon, qui portait pour titre ; Vie de César, sous la condition de n’avoir à les publier que dix ans après sa mort. […] L’inégalité des conditions est née de celle des génies et des courages. » B : « La vigueur du corps n’établit-elle pas une supériorité et par là un moyen ?  […] Il n’est pas besoin de dire que pour ces situations il eût fallu élever la condition de George Dandin.

117. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

C’est un extravagant qui s’est mis dans la tête de vouloir faire l’homme de condition.

118. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

On a pourtant besoin de son consentement, puisqu’un parent de Sophie a remis en mourant à Madame Gasparin deux cents mille livres pour donner à Sophie le jour de son mariage, à condition qu’elle prendra un époux de sa main.

119. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

— Il faut remarquer que l’arrêt du parlement du 17 novembre 1548, donné quand la troupe des Confrères de la Passion s’établit à l’Hôtel de Bourgogne, ne leur confirma leur privilège qu’à condition qu’ils ne joueraient que des sujets honnêtes, licites et profanes.

120. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Non, les originaux n’ont pas manqué à Molière, et s’il ne les a pas copiés, chose incompatible avec les conditions de l’art, il est probable qu’il n’a pas dédaigné de leur emprunter quelques traits saillants, que ses contemporains ont inévitablement reconnus35.

121. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Horace est confondu, Agnès lui a jeté la pierre, et le jaloux veut préparer la petite à l’honneur des noces qu’il lui prépare ; à cet effet, et en attendant le notaire, il lui fait un ample et mirifique discours sur les devoirs, du mariage et la condition subalterne où gît la femme en la société ; Du côté de la barbe est la toute-puissance… Et ce que le soldat, dans son devoir instruit, Montre d’obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, À son supérieur le moindre petit frère, N’approche point encor de la docilité, Et de l’obéissance et de l’humilité Et du profond respect où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître ! […] Pour comble, son compère du premier acte, l’excellent Chrysale, survient pour le souper où Arnolphe l’avait invité, et maintenant le désinvite ; et le bonhomme, qui est de lignée gauloise, entame derechef la question du matin, celle inépuisable du cocquaige ; et il fait le panégyrique de cette condition, pleine, à ce qu’il assure, de compensations merveilleuses et enviables à bien des maris.

122. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

De son côté, l’Église proteste, sentant avec raison combien il est difficile de fixer une limite entre la vraie et la fausse piété ; car la vraie piété serait la piété complète, animée par une foi sans mélange et soutenue par une vue sans tache ; or, si l’on ne permet la pratique qu’à ces conditions, autant dire qu’il ne doit pas y en avoir du tout. […] S’il est vrai que le rire n’est pas toujours mauvais signe lorsqu’il ne s’adresse qu’à des travers légers et peu importants, et surtout à des travers qui viennent d’un cœur noble et généreux, cela est surtout vrai lorsqu’il a sa source dans les circonstances et dans les conditions du dehors plus que dans le fond du caractère lui-même, et c’est ce qui a lieu dans Le Misanthrope.

123. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Rappelons-nous que les manuscrits de l’Aulularia sont mutilés, que le dénouement tout entier manque, et dans ces conditions désavantageuses comparons L’Avare de Molière à La Marmite de Plaute. […] Il consent néanmoins, à condition que Phédra n’apportera point de dot.

124. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Conditions auxquelles le Roi lève l’interdiction de la pièce. […] La Bruyère a dit : « La condition des comédiens était infâme chez les Romains et honorable chez les Grecs. […] Le secret était en effet une des conditions essentielles d’une réussite, qui autrement aurait été combattue et rendue impossible par des rivaux puissants et nombreux. […] C’est dans ces conditions que la lutte se présentait pour la nouvelle troupe. […] La somme était honnête, mais la condition déplut à mademoiselle de La Vallière.

125. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Si l’on remplit bien ces conditions, quelque part qu’on prenne un sujet, on est un bon imitateur : par la même raison, si on les remplit mal, on est un mauvais imitateur.

126. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Molière, au lieu de marquer le scepticisme de son héros par des événements qui se fussent ensuite tournés contre lui, l’a exposé dans une suite de conversations, semées de traits admirables, mais qui manquent à la première condition de l’art dramatique. […] Il eût fallu les justifier au moins, en donnant à Harpagon un état dans le monde, un rang à soutenir, en mettant son avarice aux prises avec sa condition sociale. […] Régnier croit et affirme que, si Elmire a demandé cette entrevue à Tartuffe, c’est qu’elle le sait amoureux d’elle, qu’elle compte l’engager dans une démarche compromettante, à la suite de laquelle il lui sera permis de dicter ses conditions. […] Voici mes conditions… » L’interprétation de la scène sera naturellement différente si Elmire a tendu un piège, où elle pousse lentement Tartuffe, où il finit par s’enferrer. […] Une idée n’y existe qu’à la condition d’être revêtue d’une forme dramatique.

127. (1802) Études sur Molière pp. -355

Dans une seconde nouvelle du même auteur, Le Héros, marchand fort riche, a fait la folie d’épouser une demoiselle de qualité ; trompé journellement par sa femme, méprisé par la famille entière, qu’il comble de bienfaits, il a encore la douleur de s’entendre continuellement reprocher la bassesse de sa condition. […] L’un et l’autre sont furieux contre Geta, quand celui-ci les apaise en leur apprenant que le parasite se chargera de l’épouse d’Antiphon, à condition qu’on lui donnera une somme qu’il demande, d’abord exorbitante, mais qu’il diminue peu à peu.

128. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

» « Il n’était pas seulement un habile poète, mais encore un grand philosophe. » « Il a joué les Jeunes, les Vieux, les Sains, les Malades, les Cocus, les Jaloux, les Marquis, les Villageois, les Hypocrites, les Imposteurs, les Campagnards, les Précieuses, les Fâcheux, les Avocats, les Ignorants, les Procureurs, les Misanthropes, les Médecins, les Apothicaires, les Chirurgiens, les Avares, les Bourgeois qui affectent d’être de qualité, les Philosophes, les Auteurs, les Provinciaux, les faux Braves, les grands Diseurs de rien, les Gens qui n’aiment qu’à contredire, les Coquettes, les Joueurs, les Donneurs d’avis, les Usuriers, les Sergents, les Archers et tous les Impertinents enfin de tous sens, de tout âge et de toute condition. […] Nostre bien-aimé Dominique de Mormandin, escuyer, sire de la Grille, nous ayant humblement fait remonstre qu’il a trouvé une nouvelle invention de marionnettes qui ne sont pas seulement d’une grandeur extraordinaire mais mesure représentant des commediens avec des décorations et des machines imitant parfaitement la danse et faisant la voix humaine, lesquelles serviront non-seulement de divertissement au public mais serviront d’instruction pour la jeunesse ; Lui accordons privilége de donner ses représentations pendant le cours de vingt années à dater du présent dans nostre bonne ville et faux bourgs de Paris et par toutes autours telles bourgs et lieux de notre royaume qu’il jugera à propos ; deffendant expressement à toute personne de quelque qualité ou condition que ce soit d’apporter audit exposant aucun trouble ou empêchement dans la jouissance du présent privilége, à condition par lui de ne rien faire contre l’honnêteté publique, deffendant à toutes personnes, de quelque qualité ou condition que ce soit, même à celle de nostre maison d’y entrer sans payer, ni d’y faire aucun désordre à peine de punition exemplaire.

129. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Javotte, petite sœur d’Isabelle, surprend les amants, reconnoît Cléon, & promet de ne rien dire à son papa, à condition qu’on favorisera ses amours lorsqu’elle sera grande.

130. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Les Caractères, les Conditions, les Matières ont leurs termes : Le Courtisan ne parle point, comme le Bourgeois ; l’homme d’esprit, comme l’homme commun ; on ne rend point une aventure avec le style du sérieux.

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