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140. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

En face de la vieille philosophie, s’en dresse une toute nouvelle, et, comme les conquérants qui établissent de vive force leur domination, les novateurs sont d’abord obligés de détruire, pour pouvoir édifier ensuite. […] Peut-être, malgré le témoignage du véridique arrêt burlesque de Boileau, peut-être eût-il été permis de s’écarter un peu, bien peu, de la vieille méthode.

141. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Monsieur Bobinet, le précepteur, n’est pas un de ces pédants outrés, toujours parlant latin, même quand ils parlent français, que nos premiers comiques ont empruntés au vieux théâtre italien, que Molière lui-même a imités dans le Métaphraste du Dépit amoureux, et dont nous avons vu le dernier dans le Mamurra du Grondeur. […] La pédanterie de Bélise est exaltée et presque visionnaire ; c’est celle d’une vieille fille qui, n’ayant sans doute pas trouvé à se marier, s’imagine qu’elle n’a voulu accepter la main d’aucun homme, et croit qu’ils sont tous amoureux d’elle, même quand ils lui jurent le contraire. […] Cependant, soit qu’avant le siècle dernier, les notaires ne se fussent pas encore élevés jusqu’à cette probité délicate qui les distingue aujourd’hui, soit que notre vieille comédie, poussant jusqu’au mensonge la liberté de ses censures, ne craignît pas de flétrir de ses sarcasmes une profession digne de respect, nous voyons, dans quelques anciennes pièces, des notaires proposer, accomplir impudemment des actes d’insigne friponnerie.

142. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

La Raisin s’était établie après la foire, proche du vieux Hôtel de Guénégaud ; et elle ne quitta point Paris qu’elle n’eût gagné vingt mille écus de bien. […] Ce vieux domestique avait l’honneur d’être toujours dans le carrosse de son Maître. […] Me faire aller à pied, présentement que je suis vieux, et que je vous ai si bien servi pendant si longtemps ! […] Si on lui avait dérangé un livre, c’en était assez pour qu’il ne travaillât de quinze jours ; il y avait peu de domestiques qu’il ne trouvât en défaut ; et la vieille servante la Forest y était prise aussi souvent que les autres, quoiqu’elle dût être accoutumée à cette fatigante régularité que Molière exigeait de tout le monde. […] Mr Rohaut, quoique son ami, fut son modèle pour le Philosophe du Bourgeois Gentilhomme ; et afin d’en rendre la représentation plus heureuse, Molière fit dessein d’emprunter un vieux chapeau de Mr Rohaut, pour le donner à du Croisy, qui devait représenter ce personnage dans la pièce.

143. (1900) Molière pp. -283

En ce moment, il a quarante et un ans ; il doit mourir à cinquante et un ans, dix ans après, après avoir composé, entre L’École des femmes et le moment de sa mort, vingt comédies ou impromptus, sans compter les intermèdes, sans compter les pastorales, sans compter sa part dans la comédie-ballet de Psyché, faite en communauté avec Corneille, déjà bien vieux. […] Il arrivait à un Romain de tuer sa femme, parce qu’elle avait bu quelques gouttes de vin pur sans sa permission ; il pouvait, d’après le vieux droit de la République, sans dire pourquoi, l’étrangler en conseil de famille. […] L’expérience, si vous y réfléchissez, l’expérience acquise autrement que dans la méditation spéculative des grands moralistes, — cette spéculation dont on fait fi, — l’expérience acquise dans le courant de la vie, c’est un vieux préjugé : elle ne sert jamais à rien. […] Jourdain, une de nos vieilles connaissances, s’est poussé dans le monde, et il veut qu’on s’en aperçoive, peu soucieux toutefois de passer pour gentilhomme, depuis qu’il est certain de tenir soigneusement enveloppée dans ses sacs la seule noblesse qui ne soit plus une chimère. […] ALCIBIADE Timon est un vieux fou.

144. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

Le Chevalier, malgré sa haine pour la Comtesse, vieille folle, laide, & prude par-dessus le marché, s’abaisse jusqu’à feindre de l’amour pour elle, afin d’en obtenir de l’argent pour jouer.

145. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

puis-je faire autrement, dans la malheureuse situation où je me trouve, interrompit le vieux Marquis, d’un ton de voix mal assuré, & les yeux remplis de larmes ?

146. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Vous avez, d’autre part, Zanobio ou Cassandro ou le docteur Gratiano Forbisone avec sa fille ou sa femme Flaminia, son fils Flavio ou Cinthio, son valet Arlequin, sa servante Ricciolina ; puis le capitan, Burattino, valet du capitan ou hôtelier ou jardinier, et la vieille Pasqualina.

147. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

C’est lui : c’est Molière ; vous le reconnaissez ; ou plutôt, point du tout ; ce n’est pas Molière, car il joue ; c’est son personnage que vous avez sous les yeux ; un homme de quarante ans passés, assez bien nourri, de bonne mine et l’air fort satisfait de soi ; il y a dans sa toilette quelque prétention au bel air ; c’est un certain Arnolphe, qui a du bien, et qui, nous apprend son compère, se fait appeler Monsieur de la Souche ; vieux garçon (cela se voit), l’œil encore vif, la lèvre grasse, aimant les bons contes, un bon raillard, eût dit Rabelais, et qui se flatte de les savoir toutes : écoutez-le dauber sur les maris ; il ne tarit pas, il en fait gorge chaude ; oui, mais repart le compère à qui cet ennemi des maris vient de confier son prochain mariage, Qui rit d’autrui Doit craindre qu’en revanche on rie aussi de lui. […] …Et dans l’ingénuité de son âme, n’épargnant aucun détail à son interlocuteur étranglé de jalousie, elle conte, en un récit charmant, sa rencontre avec Horace et leur assaut de révérences ; puis, la venue de certaine vieille, envoyée par le jeune homme pour lui peindre les blessures qu’il a reçues de ses yeux et lui en demander remède ; et après ce préliminaire, les visites d’Horace lui-même… Admirez le jeu de Molière pendant cette confidence innocemment assassine ! […] Les académistes reprochaient à Molière ses barbarismes, ses incorrections, et les libertés qu’il se donnait d’inventer de nouvelles expressions ; mais c’est tout cela, avec le vieux fonds de farce et de fabliau que La Fontaine allait piller aussi, c’est tout cela qui donne à son style cet éclat si franc, cette saine richesse et ce cossu qu’y admirait Sainte Beuve.

148. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

 Non, ce n’est pas moi que j’entends ;  Et je parle d’un vieux Sosie,  Qui fut jadis de mes parents,  Qu’avec très grande barbarie, A l’heure du dîné l’on chassa de céans.

149. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

La première scène du premier acte, où la vieille mère Pernelle, en grondant toute sa famille, expose si plaisamment et la pièce et le caractère de chacun ; la cinquième, où Orgon s’informe de la santé de Tartufe, et oublie sa femme et ses enfants, malgré les railleries de Dorine ; la sixième sur les faux dévots entre Orgon et Cléante, scène admirablement écrite ; la quatrième du deuxième acte, où les amants se brouillent par un malentendu, et se raccommodent par les soins de Dorine ; la deuxième du troisième acte, où Tartufe s’annonce ; la troisième, où il fait sa déclaration à Elmire ; la sixième, où Orgon lui demande pardon à genoux pour son fils qui l’a accusé ; la cinquième du quatrième acte, où Orgon est sous la table, scène si singulière, si belle et si hardie : voilà les principales beautés d’un ouvrage que l’Europe admire avec raison.

150. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

VI, la Vieille ; l’Avare, act.

151. (1910) Rousseau contre Molière

vous iriez dire à la vieille Emilie Qu’à son âge il sied mal de faire la jolie… ……………  À Dorilas qu’il est trop importun. […] Philinte sait très bien que, quand il demande à Alceste : « Vous diriez à Emilie qu’elle est vieille coquette ?  […] Arnolphe, vieux relativement à Agnès, l’a laissée ignorante et idiote pour qu’elle l’aimât. […] Les plus vieux sont pour elle les plus charmants, et je vous avertis de n’aller point vous faire plus jeune que vous êtes. […] Non, de beaux portraits de Saturne, du roi Priam, du vieux Nestor et du bon père Anchise sur les épaules de son fils.

152. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Car un vieux serviteur de Monsieur votre pere Autrefois m’a conté les cruels accidents Qui lui sont arrivés, & peut-être...

153. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

Vous verrez premiérement ma belle-mere Madame Abraham : vous connoissez tous, pour votre malheur, cette vieille folle37.

154. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

Aujourd’hui, en présence de cet épisode replacé dans son cadre, on ne peut plus guère, il faut le dire, ajouter foi à cette vieille histoire.

155. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Et je m’assure que, si vous m’accordez votre protection, les arguments de tous ces vieux porteurs de calottes et de lunettes ne me feront jamais répondre un seul mot à propos.

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