« Deuxième conclusion : Ce que l’on appelle valeur Est une espèce de folie ; La vertu véritable est la poltronnerie, Qui nous fait éviter la mort et la douleur.
Il loue sa propre vertu et sa chasteté.
Elle est d’une femme souffrante qui, bien qu’exempte de jalousie, ne peut supporter l’aspect d’une liaison désordonnée et si opposée à tous les avantages qu’elle espérait de sa raison, de sa vertu, et de ses soins pour le jeune prince dont elle était chargée.
Peindre de tels enfants autrement qu’ils ne sont, qu’ils ne peuvent être, c’eût été épargner à leurs tyrans ce qu’il y a de plus propre à les corriger ou du moins à les faire rougir, et leur proposer à eux-mêmes l’inutile modèle d’une vertu impraticable ; c’eût été, en un mot, pécher contre la vérité, sans aucun profit pour la morale. […] Riccoboni, d’ans ses Observations sur la Comédie, avait dit longtemps avant lui : « On censure, dans Cléante, fils d’Harpagon, le peu de respect qu’il a pour son père : on trouve qu’en cela les mœurs et les bienséances sont trop blessées ; on ajoute que, si le théâtre n’est pas fait pour inspirer la vertu, on ne doit pas, au moins, en faire une école du vice ; et qu’un pareil caractère pourrait diminuer, dans un fils qui verrait la représentation de L’Avare, les sentiments de respect qu’il doit à son père.
Une aventuriere, nommée Madame Artus, s’introduit chez Madame Argante, & s’empare de son esprit en affectant beaucoup de vertu. […] Sur leur sincérité mon estime se fonde ; Et votre vertu fait tant d’éclat dans le monde...
Et il était de retour à Paris en 1660, lorsque dans la Compagnie du Saint-Sacrement un regain de zèle se produisit « pour le service de Dieu que le monde tâchait d’éteindre, » — lorsque, dans ce duel ardent, le prince de Conti (affilié cette année-là au groupe parisien) se signalait, en faisant à lui seul « par son autorité et sa vertu plus d’ouvrage que plusieurs autres ensemble25, » — lorsque enfin éclata ce scandale de l’Ermitage qui mit presque complètement au jour la vie intime et l’ambition de la Compagnie. […] Patrocle, gentilhomme de grande vertu qui a laissé une bonne odeur de vie par ses bons exemples. » La date (1612) empêche que ce Patrocle ait été autre chose (juste père ou le frère aîné du trop crédule mari de la réelle Angélique; mais dans la Compagnie du Saint-Sacrement, les dynasties ne sont pas rares : plus d’une fois nous voyons les fils ou les cadets s’y enrôler après leurs pareils ou leurs aînés.
L’idée du Ballet des Incompatibles, c’est de faire paraître ensemble les extrêmes opposés, par exemple les quatre Éléments, qui passaient alors pour des principes irréductibles, puis la Fortune et la Vertu, la Vieillesse et la Jeunesse, des philosophes et des poètes, l’argent et les beaux-arts, un charlatan et la Simplicité, la Dissimulation et des ivrognes suivant le dicton in vino veritas, l’Éloquence et une harengère, la Sagesse et des amoureux, la Vérité et des courtisans, la Sobriété et des Suisses, une bacchante et une naïade, enfin le dieu du Silence et six femmes. […] D’autre part, le milieu où avait été élevée la jeune Armande n’était guère propre à la préparer aux vertus domestiques ; ce monde du théâtre où elle était lancée de si bonne heure ne pouvait que développer ses instincts de coquetterie naturelle. […] Molière, qui écrivait volontiers des scènes où il pouvait répandre les sentiments de son cœur, devait songer à sa propre situation vis-à-vis de la jeune fille qu’il allait bientôt épouser lorsqu’il faisait dire à Ariste : Il nous faut en riant instruire la jeunesse, Reprendre ses défauts avec grande douceur, Et du nom de vertu ne point lui faire peur. […] Dans L’École des Maris, Molière enseignait que […] Les verroux et les grilles Ne font pas la vertu des femmes et des filles. […] Prétendre les maintenir dans une sorte d’imbécillité intellectuelle, croire qu’innocence et ignorance sont une même chose, attacher une trop grande vertu à la simplicité d’esprit, s’imaginer qu’il n’est rien de tel que de ne pas connaître le danger pour être capable de s’y soustraire, de ne pas voir les pièges pour ne pas y tomber, ce sont là des idées qui ont toujours de nombreux partisans.
J’avois pris un mari fourbe, plein d’injustices, Qui d’aucune vertu ne rachetoit ses vices, Ivrogne, débauché, scélérat, ombrageux.
Lucas veut faire un voyage aux Indes ; mais il ne sait comment faire garder la vertu de sa fille Isabelle. […] Il s’écrie sur la vertu du sac magique ; il est dans la plus grande joie : mais Argentine la fait disparoître, en ordonnant à deux hommes de jetter le sac dans la riviere.
En sorte que la morale des sages et la morale de la vie sont également satisfaites, quand on le voit puni des travers innocents de l’honnête homme par une contrariété vive mais passagère, et récompensé de sa vertu par l’avantage d’échapper à un malheur certain. […] Plus tard, marié et malheureux, mais n’ayant pas perdu l’espoir de ramener sa femme, il se servait du rôle d’Elmire, dans Tartufe, pour la toucher par le spectacle d’une femme d’honneur qui défend sa vertu contre la séduction.
Louis Veuillot que la comédie est une conseillère de vertu, on fait trop beau jeu aux détracteurs du théâtre. […] Parce qu’en art, voyez-vous, l’idéal, ce n’est pas la correction, qui n’est souvent que l’absence des défauts : une vertu parfaitement négative. […] Quelle est cette vertu ? […] traître, oses-tu bien, par cette fausseté Vouloir de sa vertu ternir la pureté ! […] Les femmes qui aiment leur mari répandent autour d’elles un parfum particulier dont la vertu propre est d’écarter les soupirants.
Sa demande reçue, & ses vertus prisées, Nous avons tous été frapper à nos brisées.
La cour était un monde à part, où il était nécessaire absolument, si l’on y voulait faire un grand chemin, d’être effronté, insolent, mendiant, avide et menteur ; où l’oubli, la fierté, l’arrogance, la dureté, l’ingratitude, étaient une courante monnaie ; où l’honneur, la vertu, la conscience, étaient des oripeaux passés de mode ; où l’on voyait, c’est toujours La Bruyère qui parle ainsi, « des gens enivrés et comme ensorcelés de la faveur, dégouttant l’orgueil, l’arrogance, la présomption ». […] Ces harpies, ces mégères, ces vanités, ces robes trouées, ces prix de modestie et de vertu !
Elle prend une entremetteuse en titre, la Châteauneuf, et ne refuse aucun des nombreux amans que cette matrone lui présente « pendant qu’elle fait languir une infinité de sots qui la croient d’une vertu sans exemple. » Ne voilà-t-il pas deux choses assez difficiles à concilier, « l’éclat » d’une vie galante et une cour d’amoureux transis ? […] L’un d’eux, selon Grimarest, lui en faisait un jour le reproche, et, comme de raison, traitait fort mal Mlle de Brie ; elle n’avait, disait-il, ni vertu, ni esprit, ni beauté.
C’est en quoy consiste l’avantage qu’on luy donne sur tous les comiques modernes, sur ceux de l’ancienne Rome, et sur ceux même de la Grèce ; de sorte que s’il se fût contenté de suivre les intentions de M. le cardinal de Richelieu, qui avoit dessein de purifier la comédie, et de ne faire faire sur le théâtre que des leçons de vertus morales, comme on veut nous le persuader, on n’auroit peut-être pas tant de précautions à prendre pour la lecture de ses ouvrages. […] En voici le précis : Sur la requête présentée au Roy en son Conseil, par Josias de Soulas, écuyer, sieur de Floridor, contenant qu’il a été assigné par devant les sieurs commissaires généraux, députés par Sa Majesté à la suite de son Conseil, pour la recherche des usurpateurs de noblesse de la ville et fauxbourgs de Paris, pour représenter les titres en vertu desquels il prend la qualité d’écuyer ; et bien qu’il soit véritable que Lazare-Victorin de Soulas, écuyer, sieur d’Iolata, son bisayeul, capitaine d’une compagnie de chevau-légers allemans et faisant profession de la religion prétendue réformée, fut envelopé dans la disgrâce de l’amiral de Chastillon, duquel il avoit été nourri page, dans la maison duquel il fut massacré et tué avec ledit sieur amiral, par le malheur que personne n’ignore dans le royaume ; que Jean de Soulas, son fils, lors cornette de cavalerie, ayant apris la mort de son père, fut obligé de se retirer à Gênes, et depuis à Lauzane, au canton de Berne, avec sa famille, où il a toujours depuis vécu noblement ; que Georges de Soulas, son second fils, père du supliant, après avoir achevé ses études à Bâle en Suisse, vint en France au commencement du regne de Henry-le-Grand, où il eût l’honneur d’être placé auprès de Madame la duchesse de Bar, sœur de Sa Majesté, en qualité de ministre de la R.
C’est vous qui gouvernez souverainement, c’est vous qui faites notre littérature, — et si les théâtres, à l’unanimité, ont relégué la morale air magasin, c’est que le flair proverbial de MM. les directeurs a deviné que pour le moment, il vous faut quelque chose d’infiniment plus épicé que la vertu.