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172. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Au jugement du Fagotier que le bâton vient de transformer en médecin, l’idéal de la femme, c’est d’être muette. […] Quand les enfants viendront, elle ne s’en remettra pas à une autre du soin de les élever, et le temps venu de les instruire, ne prendra conseil que d’elle-même et de son mari.

173. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Aussitôt l’Auteur fut accablé de louanges par les Courtisans, qui répétaient, tant bien que mal, ce que le Roi venait de dire à l’avantage de cette Pièce. […] Son erreur venait de ce que s’étant ouvert à la Ledoux35 de sa passion pour Mlle Molière*, cette femme l’avait trompé en lui donnant une nommée La Tourelle qui avait une ressemblance parfaite avec Mlle Molière*, et qui avait pris son nom. […] Molière leur parla aussi très-vivement de l’ordre du Roi ; de sorte que, réfléchissant sur la faute qu’ils venaient de faire, ils se retirent. […] En reprochant à Montfleury138, qu’il appuyait sur les derniers vers pour attirer l’approbation, et faire faire le brouhaha ; en reprochant à Mademoiselle du Château139, qu’elle conservait un visage riant dans les plus grandes afflictions, il disait à tous les Comédiens présents et à venir de ne pas les imiter.

174. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Elle accourt vers Sganarelle, lui dit d’un air troublé que Valere vient de jetter dans sa chambre une boîte d’or avec une lettre, & le prie d’aller lui rendre le tout, sans décacheter le billet, afin de lui faire voir le peu de cas qu’on en fait.

175. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Il faut cependant ajouter que parmi le nombre des pièces comiques dont nous venons de parler, il en parut qui méritèrent le nom de comédie. […] Molière reprit haleine au jugement de Sa Majesté ; et aussitôt il fut accablé de louanges par les courtisans, qui tous d’une voix répétaient, tant bien que mal, ce que le roi venait de dire à l’avantage de cette pièce.

176. (1739) Vie de Molière

Il venait de donner l’aumône à un pauvre. […] Molière fut chargé du sujet de la fable le plus ingénieux et le plus galant, et qui était alors en vogue par le roman beaucoup trop allongé, que La Fontaine venait de donner en 1669.

177. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

M. le cardinal de Mazarin venait de mourir, assez raisonnablement chargé de la haine publique. […] ce grand art d’arracher le rire ou les larmes, ce grand art d’intéresser et d’émouvoir tant de gens, venus de si loin et de côtés si opposés, tant de spectateurs, de fortunes si diverses, d’ambitions si différentes, si étrangers les uns aux autres, paysans, bourgeois, grands seigneurs. […] il vient de briser la lampe merveilleuse, il a tué la poule aux œufs d’or ; et maintenant, abandonné à lui-même, privé du génie de Mascarille, que va-t-il devenir ? […] Lebrun, dans Le Cid d’Andalousie madame Menjaud a poussé un de ces cris dont je vous parlais tout à l’heure, qui remuent toute une salle de fond en comble ; à cet instant on eût dit que l’obstacle était brisé, que la comédienne venait de découvrir enfin son Océan inconnu et tant cherché. — Hélas ! […] Moins que rien : notre homme, notre quiétiste vient de découvrir que cet homme ruiné, dont la ruine le faisait rire, c’est lui-même !

178. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Aristomene accourt pour remercier la Princesse de ses bontés pour lui ; le Prince d’Ithaque vient de l’instruire de son bonheur : la Princesse le désabuse, & ordonne qu’on la laisse seule.

179. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Voilà le seul hommage qui intéresse le poète : même une promenade au Panthéon réjouirait moins sa mémoire ; il dort très bien à Saint-Roch, pourvu qu’il entende en rêve un bruit d’applaudissemens venu de la Comédie-Française.

180. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

D’ailleurs, Molière a pris toutes les précautions pour empêcher qu’on n’attribuât à la vraie piété une seule des paroles ni des actions de l’imposture : comme il le dit lui-même dans sa Préface, il a « employé deux actes entiers à préparer la venue de son scélérat ; » quel scélérat !

181. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Non, mais par hasard il passe devant la tombe du Commandeur ; il s’arrête, encore tout chaud du combat qu’il vient de livrer, et très heureux d’avoir un nouveau rendez-vous d’amour pour le soir. […] La vengeance est proche ; l’heure fatale va sonner ; Don Juan est à bout de ses crimes ; il vient de faire profession publique d’hypocrisie religieuse, il vient même de refuser un duel, et vous voulez nous faire croire qu’il va courir après la petite Léonore ! […] Cet homme étonne et il afflige : il n’a pas d’excuse et il n’a pas d’espérance ; son châtiment même a quelque chose de si incroyable, qu’on ne le trouve pas assez châtié ; un peu de mépris pour cette belle Célimène, l’horreur profonde pour Tartuffe, le profond dégoût que nous inspirent M. et madame de Sotenville et leur digne fille, voilà des êtres plus sévèrement châtiés et plus complètement punis que Don Juan lui-même dans ces flammes qui viennent de l’enfer. […] Dimanche lui-même, le dernier bonhomme qui ait foi en votre crédit, vous venez de le perdre, et avec M. 

182. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Quant à se mettre bien, je crois, sans me flatter, Qu’on seroit mal venu de me le disputer.

183. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

Il la voulait entière, et, comme on vient de le voir, il n’admettait pas qu’on la sacrifiât aux intérêts de l’amour même.

184. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Les Auteurs qui voudroient introduire sur notre théâtre toutes les indécences & les impertinences possibles, & qui pensent les excuser en disant qu’elles sont dans la nature, n’ont qu’à mettre en action les abominations dont nous venons de parler, & qu’on traite de gentillesses dans le monde : ils seront peut-être approuvés par quelques personnes sans goût, sans délicatesse, sans mœurs ; mais les connoisseurs & les ames honnêtes les siffleront à coup sûr.

185. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

En 1661, au château de Vaux, Molière venait de donner les Fâcheux, lorsque, entre un impromptu et une pièce de circonstance, l’idée lui vint d’écrire l’Ecole des Femmes.

186. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

Pour trouver des expressions qui en fassent sentir la haute moralité, on ne peut que citer Molière lui-même, quand il fut obligé d’implorer la puissance royale pour obtenir le droit de dire tout haut qu’un hypocrite est un scélérat et qu’un tartuffe est un sacrilège : J’ai mis tout l’art et tous les soins qu’il m’a été possible pour bien distinguer le personnage de l’hypocrite d’avec celui du vrai dévot ; j’ai employé pour cela deux actes entiers à préparer la venue de mon scélérat ; il ne tient pas un seul moment l’auditeur en balance ; on le connaît d’abord aux marques que je lui donne ; et d’un bout à l’autre il ne dit pas un mot, il ne fait pas une action qui ne peigne aux spectateurs le caractère d’un méchant homme, et ne fasse éclater celui du véritable homme de bien que je lui oppose772.

187. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

J’ai lieu de croire que les comédiens ne définissent pas la composition comme je viens de le faire.

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