Le Roi lui conseille d’avouer qu’elle aime ; elle soutient le contraire.
On est Français ; on paie ses impôts ; on sait qu’une partie de ces impôts est destinée à soutenir la Comédie-Française et l’Odéon, à entretenir le Conservatoire, qui est une pépinière d’artistes pour ces théâtres nationaux : voilà une dépense qu’on approuve !
Un de ces biographes, qui mettent Racine aux prises avec l’hôtel de Rambouillet, nous assure que madame de Sévigné était de la coterie qui soutenait Pradon et dépréciait Racine, de sorte que ce pourrait bien être d’elle que Boileau eût voulu parler dans sa satire.
Ces changements ont leur valeur, notamment ceux qui portent sur le rôle de Tartuffe ; mais on pourrait soutenir qu’ils furent surtout œuvre d’art et de convenance ; ils ne sont plus des déguisements : aussi Molière n’en a-t-il pas parlé ; ils lui ont aussi peu coûté que les premiers lui avaient été sensibles. […] Le livre du prince 16, paru après sa mort (1666) courait manuscrit auparavant ; s’il ne s’attaque pas à Tartuffe, pas encore joué, il prend à partie l’Ecole des femmes et surtout le Festin de Pierre, école d’athéisme, « où après avoir fait dire au maître, qui a beaucoup d’esprit, toutes les impiétés les plus horribles, l’auteur confie la cause de Dieu à un valet, à qui il fait dire, pour la soutenir, toutes les impertinences du monde ».
. — Une des peines de l’esprit, c’est l’inaction, c’est la lutte qu’il faut soutenir contre les intelligences médiocres. […] Le Festin de Pierre, comédie en prose Le Tartuffe n’avait pas encore vu le jour, la protection du roi lui-même avait été vaincue par les clameurs des dévots, des vrais dévots aussi bien que des faux dévots, comme dit La Bruyère ; tout le xviie siècle était en suspens, dans l’attente du chef-d’œuvre qui allait venir, bref, on ne savait rien de Tartuffe, sinon dans les salons de mademoiselle de Lenclos, ce grand philosophe, à l’esprit si net, au cœur si tendre, lorsque tout d’un coup, dans les folles journées du carnaval de 1665, Molière fit représenter une comédie intitulée : Don Juan. — Au premier abord, on devait s’attendre à quelqu’une de ces farces admirables par lesquelles le grand poète comique faisait soutenir ses chefs-d’œuvre, Le Malade imaginaire, par exemple, ou bien Le Bourgeois gentilhomme. […] Un naturel un peu plus fort que le sien aurait déjà fait plus d’un pas, mais il ne faut pas l’engager à plus qu’elle ne saurait soutenir… » Certes, nous voilà bien loin de la hâte et de la précipitation de M. […] Ce Don Juan est une œuvre à mille faces ; on le peut admirer à outrance, on le peut critiquer sans pitié, et même on ne voit pas à quel point l’on pourrait soutenir, sans quelque danger, que cette très sérieuse comédie, établie sur un fond si noir, et dans laquelle se montrent à nu les plus honteuses passions du cœur de l’homme : le vice sans frein, l’ironie sans respect, le doute sans examen, l’athéisme sans motif ; un drame où le héros, qui insulte Dieu, ne sait pas même rendre à son père des respects apparents, soit en effet une comédie irréprochable.
Les Auteurs qui sont venus après le pere de la vraie comédie, ont, je n’en doute point, tenté de marcher sur les traces de ce grand homme, & de présenter leurs idées avec des expressions naturelles, comiques, intelligibles aux spectateurs les moins éclairés : mais la nature a épuisé ses dons en faveur de Moliere, & s’est montrée avare pour ses successeurs, qui n’ayant pas un génie capable d’imaginer des fables nouvelles, d’imiter heureusement celles des Anciens, ou de profiter des idées des nations voisines ; ne pouvant enfanter que des pieces dont l’action & le mouvement suffisent à peine pour soutenir un seul acte, & ne voulant pas ressembler à Poisson, qui se nommoit plaisamment un cinquieme d’Auteur, parcequ’il n’avoit fait que de petites pieces, imaginerent d’amuser le spectateur & de l’éblouir par des pensées brillantes.
Le plus âgé des docteurs était à son chevet, et après un examen attentif inclinait déjà avec l’un de ses collègues à épargner au malade une nouvelle émission de sang ; mais je ne sais quel autre docteur, se promenant à grands pas dans la chambre, soutint obstinément le contraire, et ramena à son opinion ses collègues déjà presque décidés.
Excepté quelques enfants meilleurs que leurs parents, et quelques parents chez qui l’indulgence adoucit l’égoïsme, qui donc, parmi eux, songe à s’aimer ou à se soutenir ?
Le comte Almaviva se préparait à soutenir Figaro, Figaro rit au nez du comte. […] Trissotin et soutenir convenablement l’admiration de ces dames savantes ? […] Que Lucinde ait jamais été la parente de Célimène, cette ravissante coquette, la seule femme sans état dans le monde que Molière se soit permise, on ne saurait le soutenir. […] Soutenez ensuite que la comédie est l’école des mœurs ! […] Et toute cette comédie est soutenue par beaucoup de verve, d’entrain et de malice.
Non, je soutiens que cela conclut mal ; Ces raisons sont raisons d’extravagantes têtes.
La nature, le ciel, l’amour, & la fortune, De tes prospérités font leur cause commune : Tu soutiens ta valeur avec mille hauts faits, Tu chantes, danses, ris, mieux qu’on ne fit jamais.
Et l’on vit un combat des danseurs et des chantres de Bacchus contre les danseurs et les chantres qui soutenoient le parti de l’Amour.
Lorsque le sonnet sur la fièvre de la princesse Uranie et le madrigal sur le carrosse amarante sont extraits textuellement des œuvres imprimées du malencontreux poète, qui oserait soutenir que ce nom de Tricotin n’est pas le nom de Cotin même, précédé d’une syllabe qui l’allonge et ne le déguise pas ? […] [Tome VIII, p. 372, note 1, Les Fourberies de Scapin, acte I, scène vi : (1) Dorine du Tartuffe et Toinette du Malade imaginaire soutiennent de même, l’une à Orgon, l’autre à Argan, qu’ils n’effectueront pas le mariage projeté par eux pour leur fille.
» Les partisans outrez de Moliere ont soutenu qu’il avoit plus corrigé de défauts à la Cour et à la Ville que tous les prédicateurs ensemble. […] Un grand comédien eût trop poussé un rôle assés plein de lui-même, et eût fait faire trop d’impression à sa férocité sur les âmes tendres. » On prétend qu’il mourut par les efforts violens qu’il fit enjouant Oreste, où l’on assure que son ventre s’ouvrit ; il étoit si prodigieusement gros76 qu’il étoit soutenu par un cercle de fer.
Il avoit forgé les lettres que je vous envoie, pour me persuader que vous étiez sur le point de vous marier à une autre ; c’est cette pensée que je n’ai pu soutenir avec patience, & qui, m’excitant à me venger de vous, m’a fait consentir à ma propre ruine.
En parlant de « son habituelle paresse à soutenir la conversation, » il dit vrai, et la notice de 1682 complète le renseignement en nous apprenant, ce dont nous nous serions bien un peu doutés, qu’il causait très agréablement quand il le voulait, mais qu’il se taisait à l’ordinaire, car il n’aimait causer qu’avec ceux qui lui plaisaient. […] Enfin, dans sa dernière pièce, le Malade imaginaire, qu’il compose et joue avec la mort à ses côtés, c’est une ivresse de mépris et de dérision contre la médecine, les médecins et les malades ; il revient au procédé brutal de l’Amour médecin, institue un débat sur la médecine, soutient contre elle une thèse, et en son propre nom, car il se nomme ; pour cela, il interrompt l’action par une interminable scène, où l’on est obligé de faire maintenant de larges coupures.