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96. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Oui, nous avons tous deux, par piété profonde, Fait vœu de pauvreté : nous renonçons au monde.

97. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Ensuite on s’est attaqué à Arnolphe, un caractère complet, qui commence la comédie de caractères en France ; on ne l’a trouvé ni bien profond ni bien comique ; et il ne faisait rire, ajoutait-on, que grâce aux pantalonnades de l’acteur qui était chargé du rôle ; l’acteur chargé du rôle, c’était Molière ; on atteignait ainsi l’auteur et le comédien, on faisait coup double.

98. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

C’est la représentation naïve d’une action plaisante, où le Poète, sous l’apparence d’un arrangement facile et naturel, cache les combinaisons les plus profondes, fait marcher de front d’une manière comique le développement de son sujet et celui de ses caractères mis dans tout leur jour par leur mélange et par leur contraste avec les situations, promenant le spectateur de surprise en surprise, lui donnant beaucoup et lui promettant davantage, faisant servir chaque incident, quelquefois chaque mot, à nouer ou à dénouer, produisant avec un seul moyen plusieurs effets tous préparés et non prévus, jusqu’à ce qu’enfin le dénouement décèle par ses résultats une utilité morale, et laisse voir le Philosophe caché derrière le Poète.

99. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Personne n’accusera cette discussion d’être très profonde.

100. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Il n’en faut d’autre preuve que la profonde sensation que fit la petite pièce, et l’originalité saisissante et hardie que le public lui reconnut.

101. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Faire d’un rôle mélancolique, d’un rôle profond et sincère, un rôle tout à la fois ridicule et goguenard, est à mes yeux une des plus grossières méprises qui se puissent imaginer.

102. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Son esprit est comique, il est vrai, mais sa morale est sérieuse et son âme profonde : aussi l’aborde-t-on souvent sans le saisir, et pour apprécier les traits de son génie, ce n’est pas trop que de s’y reprendre à deux fois. […] Voltaire lui-même, après avoir traité l’auteur avec le plus profond mépris, s’est vu réduit à l’humiliante nécessité de lui emprunter tout le fond de son propre ouvrage. […] Et nous sentons assez souvent aujourd’hui que, sans ce génie supérieur, le théâtre comique serait peut-être encore dans cet affreux chaos, d’où il l’a tiré par la force de l’imagination, aidée d’une profonde lecture et de ses réflexions, qu’il a toujours heureusement mises en œuvre. […] Il les remercia gracieusement, et applaudit fort à leur profond savoir sans intéresser son mérite : mais avant que de sortir du bateau, il alla prendre sous les pieds du batelier sa besace, qu’il y avait mise en entrant ; c’était un frère-lai. […] Cet auteur, dit Sabattier de Castres, était capable de devenir grand physicien, habile critique, et profond moraliste, si la mort ne l’eût enlevé presque aussitôt qu’il se fut consacré aux lettres.

103. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

C’est le tableau de cette carrière pleine de mouvement et d’intérêt que nous nous proposons aujourd’hui de décrire ; c’est la peinture des émotions profondes dont fut agité cet homme supérieur que nous allons essayer de retracer. […] En butte aux attaques des hypocrites de religion, il songeait déjà au Tartuffe, et, observateur profond, il trouva le germe de la scène entre Orgon et Dorine dans une exclamation plaisante de Louis XIV. […] Cet art, tout conjectural par lui-même, n’a acquis, ou du moins n’a mérité quelque confiance que depuis le moment où une connaissance profonde de l’anatomie est venue mettre ceux qui l’exercent à même d’entrevoir la cause de nos maux, de soupçonner les moyens de les guérir ; enfin, depuis que la raison, fortifiée par l’étude, a pris la place du charlatanisme. […] Il les remercia gracieusement et applaudit fort à leur profond savoir ; mais, avant que de sortir du bateau, il alla prendre, sous les pieds du batelier, la besace qu’il y avait mise en entrant. […] » Les chefs-d’œuvre et les folies que nous allons voir se succéder rapidement réfuteront d’ailleurs plus que suffisamment ce prétendu abattement d’esprit, ce découragement, ce profond chagrin.

104. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Et nous sentons assez souvent aujourd’hui que sans ce Génie supérieur le Théâtre comique serait peut-être encore dans cet affreux chaos, d’où il l’a tiré par la force de l’imagination, aidée d’une profonde lecture, et de ses réflexions, qu’il a toujours heureusement mises en œuvre. […] Il les remercia gracieusement, et applaudit fort à leur profond savoir sans intéresser son mérite. […] …l à qui une source profonde d’érudition avait mérité un des emplois les plus précieux de la Cour, et qui est un Illustre Prélat aujourd’hui, daigna honorer la mémoire de Molière par les Vers suivants : Plaudebat, Moleri, tibi plenis Aula Theatris ;       Nunc eadem mœrens post tua fata gemit Si risum nobis movisses parciùs olim ;       Parciùs heu !

105. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

S’il donnait la comédie aux autres, la contemplation de ses propres passions la lui donnait à lui-même bien autrement profonde! […] Ce qui fit l’importance de la pièce et excita les cris, c’est que ce n’était plus seulement une étude profonde du cœur humain, mais une protestation contre les charlatans religieux, contre tous les esprits de ténèbres et d’hypocrisie. […] Il avait débuté dans le ballet par des bergers; nous voici arrivés maintenant au Ballet des Nations, à la réception du Mamamouchi, scène admirable et moquerie profonde (à la manière de Rabelais).

106. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Comme, avec tout le loisir qui avait manqué à Molière, ils n’avaient rien du génie par lequel il y a suppléé, leurs froides imitations, après avoir amusé un moment la malignité contemporaine par la peinture de quelques ridicules fugitifs, sont tombés dans le plus profond oubli.

107. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Qu’on se l’appelle le mot si souvent cité de Mmede Sévigné sur la conversion de Racine : « Il aime Dieu comme il a aimé ses maîtresses. » Mmede Champmeslé d’abord, et la religion ensuite, voilà peut-être les deux influences les plus profondes qu’il dut subir : non qu’il faille méconnaître l’ascendant que Louis XIV exerçait sur le poète, puisque Racine ne put se consoler d’avoir perdu, par une bonne action, la faveur royale et que sa disgrâce le tua.

108. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Et lui-même qui par ses profondes lectures, par ses sages raisonnements, veut nous débarrasser de tous préjugés, dans une bagatelle, a donné celui du Public, au sujet de Molière.

109. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

L’œil voit d’abord ce mont dont les antres profonds Fournissent à Paris l’honneur de ses plafonds, Où de trente moulins les ailes étendues M’apprennent chaque jour quel vent chasse les nues.

110. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

De là vient que le Misanthrope est un chef-d’œuvre de haute raison et de pitié profonde.

111. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

L’opinion d’un homme d’un esprit aussi subtil que l’était celui de Stendhal, sur un observateur profond du cœur humain, tel Molière, ne pouvait manquer d’intérêt et de curiosité pour les gens de notre génération auxquels Beyle faisait appel3 ; il nous est bon de savoir comment l’œuvre de génie peut être analysée, retouchée même, par la critique de talent. […] Stendhal aurait pu avoir le génie ; il n’eut que le talent qui y confine presque dans certaines circonstances ; il est resté incompris de beaucoup, parce que observateur méticuleux, hardi novateur, il a chevauché aussi bien sur le xviiie que sur le xixe siècle ; Français autant qu’italien, classique quoique romantique, involontairement ménageant, si je puis m’exprimer ainsi, la chèvre et le chou, tenu par suite pour un extrême par les anciens comme par les modernes, cordialement détesté par les uns, admiré à outrance par les autres, tel est le Stendhal du public : il reste cependant à étudier un Stendhal moyen, type curieux de bourgeois entiché de noblesse, généreux, mais besogneux, source inépuisable de formules nouvelles en même temps que collectionneur des pensées d’autrui (la musique notamment), écrivain profond, mais sans forme (en quoi il se rapproche de Balzac). […] -C, mais qui au contraire a changé de direction tous les deux cents ans, et qui a eu une si profonde influence sur les idées et les habitudes de l’Europe.

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