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118. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Je ne puis cependant me défendre de remarquer que c’est très peu de temps après cette conquête de sa pleine liberté que. se placent l’affaire Guichard, dont l’issue fut un échec pour sa réputation, et l’aventure du président Lescot. […] Mieux traité que ne le fut le cardinal de Rohan, Lescot, qui n’avait insulté qu’une reine de théâtre, fut, dès le lendemain de son arrestation, mis en liberté sous caution. […] Ce fait unique qu’Alceste parle, en divers endroits, d’aller se réfugier dans un désert, de chercher un lieu écarté Où d’être homme d’honneur on ait la liberté.

119. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

. — Au contraire, essayez de mettre au cachot la chanson de Béranger… soudain la chanson éclate et brille à travers les barreaux de fer ; elle perce en mille échos les voûtes abaissées de la Conciergerie ; elle va d’âme en âme, à travers la France consolée, appelant à son aide les trois passions de la France d’autrefois, de la France d’aujourd’hui, de la France éternelle : la gloire, la liberté et l’amour ! […] Il est vrai que la versification française l’a gêné ; il est vrai même qu’il a mieux réussi dans l’Amphitryon, où il a pris la liberté de faire des vers irréguliers. […] « D’ailleurs, il a outré souvent les caractères ; il a voulu par cette liberté plaire au parterre, frapper les spectateurs les a moins délicats, et rendre le ridicule plus sensible. […] Le peintre Damon qui est son ami, et qui devait faire le portrait de cette adorable personne, l’envoie à sa place chez le Sicilien ; comme il manie le pinceau, contre la coutume de France qui ne veut pas qu’un gentilhomme sache rien faire, il aura au moins la liberté de voir cette belle à son aise.

120. (1910) Rousseau contre Molière

Alceste est en liberté. […] Mes soins pour Léonor ont suivi ces maximes ; Des moindres libertés je n’ai point fait des crimes ; A ses jeunes désirs j’ai toujours consenti, Et je ne m’en suis point, grâce au Ciel, repenti. […] Ce vieillard « presque sexagénaire » nous dit très sérieusement : Je sais bien que nos ans ne se rapportent guère, Et je laisse à son choix liberté tout entière. […] Parce que Rousseau, pareil en ceci à la plupart des hommes, n’a plus sa pleine liberté d’esprit quand il parle des femmes, et, quand il parle des femmes, inconsciemment, ne songe qu’à lui. […] De même, ce qui prouve que Molière est toujours avec nature, même vicieuse et honteuse, ce sont les paroles d’Angélique dans George Dandin : « Je veux jouir, s’il vous plaît, de quelques beaux jours que m’offre la jeunesse et prendre les douces libertés que l’âge me permet. » C’est le cri de la nature.

121. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Un genre si faux ne pouvait être ni de l’invention ni du goût de Molière ; mais peut-être n’eut-il pas la liberté du choix.

122. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Nous naissons en pleine liberté.

123. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

Je commençai par l’écouter avec impatience ; je finis par l’entendre avec dégoût ; je pris même la liberté d’avouer à mes parents que cet homme-là m’ennuyoit à l’excès : on me répondit que j’étois une sotte, & qu’un mari étoit fait pour cela.

124. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Le 2 août suivant, il ne rit plus, il est au Châtelet, où l’a fait emprisonner Antoine Staufler, marchand chandelier, pour 115 livres qu’il lui doit, puis pour 27 autres encore qui ont comblé la mesure ; Antoine Staufler s’est lassé d’éclairer le théâtre gratis, et, en attendant mieux, la liberté du chef de la bande lui paye ses chandelles. […] Mais j’ai cru qu’il fallait en user de la sorte avec vous, et que c’est consoler un philosophe, que de lui justifier ses larmes, et de mettre sa douleur en liberté. […] Bazin, le 5 février 1669, qu’il reprit sa liberté, « comme tacitement compris dans la paix de Clément IX. » Il fut joué, il fut imprimé, et les seules personnes qui s’en plaignirent furent les faux dévots, et aussi, qui le croirait ? […] On y sent partout ce que l’Italie esclave était alors, et ce qu’elle n’est plus, car elle est libre à présent, et la liberté assainit tout. […] Molière ne la devait qu’aux habitudes parisiennes, quand venait l’époque des libertés du carnaval.

125. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Le surintendant, qui avait cherché par son influence à balancer auprès du Roi le crédit de Mazarin, délivré par la mort de ce premier ministre de celui qu’il considérait comme un rival redoutable, avait cru pouvoir s’abandonner avec une plus ample liberté à de nouvelles profusions. […] Vauvenargues a dit à ce sujet : « Un des plus grands traits de la vie de Sylla est d’avoir dit qu’il voyait dans César encore enfant plusieurs Marius, c’est-à-dire un esprit plus ambitieux et plus fatal à la liberté. […] « Le Roi ne doit venir de deux heures », dit Molière au commencement de sa pièce, et, cette fiction posée, il prend toute liberté pour contrefaire quelques acteurs de l’hôtel de Bourgogne, pour se rire des marquis. […] Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement ; mais l’hypocrisie est un vice privilégié, qui de sa main ferme la bouche à tout le monde et jouit en repos d’une impunité souveraine. » Leur colère redoubla en entendant ces plaintes d’un homme assez hardi pour déplorer les persécutions dont il était l’objet. […] La folâtre gaieté dont le rôle du nouveau Sosie est empreint, les boutades si comiques de Cléanthis, en prouvant dans leur auteur une entière liberté d’esprit, dévoilent suffisamment à ceux qui se reportent au temps et aux circonstances qui les virent naître, et la grande âme de Molière et sa noble philosophie.

126. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Si les gens sensés blâment dans Moliere cette liberté, ils condamneront à plus forte raison celle qu’il prit de nommer Boursault 11 en plein théâtre, devant toute la Cour.

127. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Et pourrai-je à mon tour parler en liberté ?

128. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Dans cet état psychique particulier, qui est celui de la folie raisonnante, privé de sa raison et de sa liberté morale, à l’égard seulement de ses inspirations passionnées, l’homme se croit néanmoins parfaitement raisonnable à cet égard, parce qu’il ne peut apprécier tout ce que ces inspirations contiennent d’absurde ou d’immoral, aucun bon sentiment ne le lui faisant plus sentir. […] Si la générosité de son bienfaiteur tarde trop à se montrer, dans l’impatience où il est de posséder pour jouir en toute liberté, il saisit la première occasion pour le voler et s’enfuir. […] La statistique, appliquée non seulement aux crimes mais encore aux actes ordinaires de la vie, vient prêter son concours pour démontrer également que le monde moral, aussi bien que le monde physique, est dirigé par des lois naturelles, et que, si dans l’activité humaine il y a réellement une place réservée au libre arbitre, cette place est beaucoup plus restreinte que ce qu’on l’a supposé, faute d’avoir recherché, ainsi que je l’ai fait ailleurs, non seulement les conditions nécessaires à l’existence de cette vraie liberté, mais encore celles qui sont nécessaires à son exercice.

129. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement ; mais l’hypocrisie est un vice privilégié qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde jouit en repos d’une impunité souveraine. » Il est impossible de s’y tromper : c’est ici l’auteur même du Tartuffe qui se plaint, à la face du public, de ceux qui ont eu le pouvoir d’écarter de la scène cet ouvrage entrepris pour les démasquer.

130. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Enfin quand la grande envie qu’elle avoit de rire fut assez satisfaite, & lui laissa la liberté de parler, elle dit à la vieille qu’il falloit bien que ce gentilhomme n’eût jamais été marié, & que c’étoit elle qui se promenoit dans sa chambre, toute armée.

131. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Permettez-moi, M. le Préfet, de saisir cette occasion pour rappeler à votre souvenir que c’est précisément en face de la fontaine projetée, dans la. maison du passage Hulot, rue Richelieu, que Molière a rendu le dernier soupir ; et veuillez excuser la liberté que je prends de vous faire remarquer que, si l’on considère cette circonstance et la proximité du Théâtre-Français, il serait impossible de trouver aucun emplacement où il fût plus convenable d’élever à ce grand homme un monument que Paris, sa ville natale, s’étonne encore de ne pas posséder.

132. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

L’humanité, pour tout dire en un mot, il l’aime, et voilà pourquoi il combat tous ces préjugés et ces coutumes barbares qui la gênent et la violentent : en face des Arnolphes et des Sganarelles il se fait l’ardent défenseur de sa liberté ; — il l’aime et c’est pourquoi aussi il ferme les yeux sur ses fautes, admet ses penchants et ses inclinations, et de peur de la faire souffrir ne lui propose que sa morale du juste milieu (60).

133. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

C’est une chose qui jusqu’à présent est sans exemple, et de tous ceux qui ont été attaqués comme moi, aucun, que je sache, n’a eu assez de faiblesse pour convenir d’arbitres avec ses censeurs : et s’ils ont laissé tout le monde dans la liberté publique d’en juger, ainsi que j’ai fait, ç’a été, sans s’obliger, non plus que moi, à en croire personne. […] À l’instant la princesse se présente et demande à son père la liberté de choisir pour époux celui des trois princes qu’il lui plaira davantage.

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