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155. (1739) Vie de Molière

La populace, qui ne connaissait dans Molière que le comédien, et qui ignorait qu’il avait été un excellent auteur, un philosophe, un grand homme en son genre, s’attroupa en foule à la porte de sa maison le jour du convoi : sa veuve fut obligée de jeter de l’argent par les fenêtres ; et ces misérables, qui auraient, sans savoir pourquoi, troublé l’enterrement, accompagnèrent le corps avec respect. […] Plus on la vit, et plus on admira comment Molière avait pu jeter tant de comique sur un sujet qui paraissait fournir plus de pédanterie que d’agrément.

156. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

La Princesse qui survient, croit que son pere approuve la tendresse du Prince pour Aglante ; elle se jette à ses pieds, & le prie de ne pas unir sa cousine avec un mortel qu’elle hait.

157. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

C’est ainsi que, désespérant de reproduire cette belle simplicité des formes primitives, un artiste malheureux ne suit plus pour guide que sa seule imagination, et se jette dans le bizarre et le monstrueux, souvent même il prend pour un élan du génie ce qui n’est que la saillie de son mauvais goût.

158. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Cet orgueil même tombe enfin : pour se mettre à l’abri des conséquences de ses crimes, il se jette dans l’hypocrisie53 ; il renonce aux conventions de l’honneur54 ; il ne connaît plus de loi aucune que son égoïsme, et le caprice effréné qui lui fait outrager done Elvire par le nouvel amour qu’il conçoit soudain, non pas pour elle, mais pour son habit négligé et son air languissant 55 ; jusqu’à ce qu’enfin il soit foudroyé sur cette parole de damné : « Il ne sera pas dit, quoi qu’il arrive, que je sois capable de me repentir56. » Voilà certes une grande leçon, que le vice arrive à s’emparer de nous jusqu’à nous rendre incapables de repentir.

159. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Cependant on y reconnoît dans le jeu des personnages, une source de vray comique ; peres, amans, maîtresses, valets, tous ignorent mutuellement les vûës particuliéres qui les font agir, ils se jettent tour à tour dans un labyrinthe d’erreurs qu’ils ne peuvent démêler. […] Le sens droit de madame Jourdain, la complaisance intéressée de Dorante, la gayeté ingénuë de Nicole, le bon esprit de Lucile, la noble franchise de Cléonte, la subtilité féconde de Covielle, & la burlesque vanité des différens maîtres d’arts & de sciences, jettent encore un nouveau jour sur le caractére de monsieur Jourdain ; il reçoit de tout ce qui l’environne, une nouvelle espéce de ridicule, qui rejaillit sur lui, &, de lui, sur tous les états de la vie.

160. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

C’est de la tête aux pieds un homme tout mystere, Qui vous jette, en passant, un coup d’œil égaré, Et, sans aucune affaire, est toujours affairé.

161. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265

  Voilà le style de Boursault ; et les situations, l’effronterie des filles, leur façon de se jeter à la tête des hommes, tout est digne du style.

162. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

  Enfin, pour que la peinture De cette passion, de toutes la plus belle490, soit complètement instructive et vraie, il faut jeter un coup d’œil sur les amours faux, intéressés et voluptueux que Molière a mis quelquefois en face des amours vrais, délicats et purs.

163. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

Un berger arrive, qui se jette entre les deux partis pour les séparer, et leur chante ces vers : C’est trop, c’est trop, bergers.

164. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

C’est ainsi que dans le Bourgeois gentilhomme, la grossiereté de Nicole jette un nouveau ridicule sur les prétentions impertinentes & l’éducation forcée de M. […] Par-dessus tout cela, il a cette tournure d’esprit qui fait le comique, qui jette un certain vernis de ridicule sur les choses ; talent qu’Aristophane possédoit dans le plus haut degré.

165. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Marine les surprend, appelle à grands cris la Comtesse : le Chevalier se jette aux pieds de la Soubrette pour lui demander le secret.

166. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Madame se jetait aux pieds du farouche époux, prodiguait les supplications éplorées et les plus tendres harangues.

167. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

On n’aurait pas à redouter le danger de l’imitation, car il n’y a pas de procédés connus pour jeter une idée nouvelle dans le moule du Misanthrope ou de Cinna.

168. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Ceci nous mène à « l’homme qui s’est jeté dans le bel esprit et veut être auteur malgré tout le monde. » Le duc de Saint-Aignan plaisantait un jour le duc de Montausier sur sa ressemblance avec Alceste : « Ne voyez-vous pas, mon cher duc, » lui répliqua Montausier, « que le ridicule du poëte de qualité vous désigne encore mieux ? 

169. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Il venait de jeter une pièce de monnaie à un mendiant, lorsqu’il le voit courir après lui et lui présenter un louis d’or en disant qu’il y avait sans doute erreur : « Tiens, mon ami, lui dit-il, en voilà un autre. » Et il ajoutait : « Où la vertu va-t-elle se nicher !  […] Ce fut seulement vers la fin de sa carrière que, pris d’impatience, à la longue, en se voyant défigurer, et, peut-être, par un regard jeté en arrière sur son œuvre accumulée, consentant, lui aussi, à en admettre la valeur littéraire, il voulut la corriger et la fixer.

170. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Puis il se vante avec bonne grâce de sa poltronnerie : J’ai jeté tout par terre et couru comme quatre74. […] Dans la droite raison jamais n’entre la vôtre, Et toujours d’un excès vous vous jetez dans l’autre97.

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