La Fontaine a dit : La sotte vanité nous est particulière ; C’est proprement le mal français. […] Les besoins du gouvernement avaient mis cette taxe sur la vanité française ; et, comme on dit en langage d’économie politique, la matière imposable n’avait pas manqué.
Nous avons vu le Festin de pierre arriver d’Italie tout monstrueux : nous avons vu le peuple françois courir pour le voir, avec le même empressement, la même curiosité qu’on montre pour des animaux bizarres : nous l’avons vu successivement passer dans les mains de plusieurs personnes qui, pour attirer la foule, ont tâché d’ajouter à sa singularité ; il est juste de le voir aussi de retour en Italie. […] Le Poëte italien n’a-t-il trouvé dans le Poëte françois que ce trait digne d’être imité ?
Molière Des poètes français, Molière, après La Fontaine, est le plus célèbre, il est le plus aimé. […] Comment donc pouvait-il croire à la sécurité de son mariage, au milieu d’une cour, où régnait un roi de vingt-cinq ans, parmi la fleur de la noblesse française ?
Aux belles, je le sais, vous parlez bon françois : Mais savez-vous l’anglois ?
Ce recueil fut traduit en français : « Les Bravacheries du capitaine Spavente, divisées en plusieurs discours en forme de dialogue, de François Andreini de Pistoie, comédien de la compagnie des Jaloux, traduites par J.
Je vous crois trop bon Français pour n’avoir pas été ravi de ce qui s’est passé. » (Ravi ne peut être là qu’ironiquement.
Mais il est un autre enfant de Paris, qui a porté haut et loin l’honneur de l’esprit français, et dont le nom semble résumer le dix-huitième siècle.
Et comme Aristophane jadis chassait les Athéniennes babillardes de la place publique, Molière dit aux Françaises : « Vous devriez vraiment Ne point aller chercher ce qu’on fait dans la lune Et vous mêler un peu de ce qu’on fait chez vous. » Le naturel et l’art d’écrire En littérature aussi, Molière semblerait au premier abord un réaliste intransigeant. […] Mais Dorine surtout, la servante d’Orgon, incarne en elle le bon sens de la Française du peuple.
M. la reine des Français, ou S. […] — Elle a bien combattu, elle a bien travaillé, et enfin elle a cédé à la force, à la fatigue incessante de ce travail de tous les jours. — Je suis vaincu du temps , disait un vieux poète français. […] Les uns et les autres, ils se sont tous perdus, en mille papotages ingénieux, philosophiques, politiques et littéraires, et ils commençaient à comprendre le danger, lorsque la révolution française est venue interrompre brusquement cette aimable causerie.
Point de milieu : il faut ou les enfermer comme font les Turcs, ou s’y fier comme font les Français. […] Ce n’est pas que la gloire de l’état ne les eût obligés à se plaindre, puisque c’est tourner le royaume en ridicule, railler toute la noblesse, et rendre méprisable, non seulement à tous les Français, mais encore à tous les étrangers, des noms éclatants, pour qui l’on devrait avoir du respect. […] Le pauvre homme ne met-il pas tout le monde de son parti quand il se plaint si pathétiquement qu’on lui ôte sa servante, parce qu’elle ne parle pas bien français? […] On s’occupait, quelque temps avant sa mort, à lui faire quitter l’état de comédien, pour le faire entrer à l’Académie française.
Il en est ainsi de tous les Poëtes qui se bornent à mettre en action des romans, & sur-tout des romans françois.
La réflexion que nous venons de faire nous amene naturellement à comparer le caractere de l’Avare de Plaute avec le caractere de l’Avare françois. […] Je vais les réunir dans un petit espace, pour qu’on puisse les appercevoir tout d’un coup, & voir que le portrait françois offre un plus grand nombre de coups de pinceau fortement prononcés.
LE FRANÇAIS À LONDRES.
Nisard, Histoire de la Littérature française, liv.
Petite-fille d’Agrippa d’Aubigné, gentilhomme français, compagnon et familier de Henri IV, mais dénuée de toute fortune, son nom lui ouvrit les meilleures maisons : devenue veuve, sans parents, ce n’était pas assez de son nom pour s’y soutenir au rang que son nom lui marquait ; il fallait y être aimable.
Or cette interprétation est parfaitement rationnelle pour un homme et de la part d’un homme qui est antipatriote ; et je ne doute pas qu’elle ne soit celle que la plupart des professeurs français, actuellement, présentent à leurs élèves. […] Car, ici, c’est encore de Molière qu’il parle, puisque c’est à Molière qu’il pense et que son dernier reproche à Molière est d’avoir dirigé la comédie française sur une mauvaise voie. […] Au milieu de tous les cosmopolites qui l’entouraient dans ce siècle qui ne fut ni chrétien ni français, Rousseau était non seulement patriote, mais citoyen ; il l’était à sa manière, que je n’approuve pas toujours, mais il l’était profondément. Il s’intitulait citoyen de Genève, d’abord par sentiment aristocratique, à coup sûr, et pour rappeler qu’il appartenait à la classe aristocratique de Genève dont seuls les membres portaient ce titre ; mais aussi pour se distinguer des Français, qui eux étaient des sujets, et il faut observer le ton contempteur avec lequel il fait remarquer, dans une note du Contrat social, que les dictionnaires français ne savent même pas le sens du mot « citoyen ». […] Or Molière est essentiellement le représentant du sens commun de la bourgeoisie française au XVIIe siècle.