La Fontaine, qui paya d’une si tendre et si noble reconnaissance les bienfaits du généreux Fouquet, assistait à la fête de Vaux, dont il nous a laissé une description en prose mêlée de vers, pleine à la fois de négligence et de charme. […] Je ne crains pas qu’on me blâme de rapporter ici en entier le jugement que La Fontaine porte sur la pièce et sur son auteur. On y verra, sans étonnement, mais non pas sans plaisir peut-être, que La Fontaine avait été des premiers à sentir et à reconnaître le talent de Molière. […] On se rappelle ce que Molière disait en parlant de Racine et de Boileau qui accablaient La Fontaine de leurs railleries : Nos beaux esprits ont beau se trémousser, ils n’effaceront pas le bonhomme. On va voir maintenant ce que La Fontaine disait de Molière à une époque où les meilleurs juges ne le considéraient peut-être encore que comme un auteur de farces, un peu plus divertissant que les autres.
On voit dans une lettre de La Fontaine à mademoiselle Champmeslé, de 1678, que La Fare se partageait entre elle et le jeu. « Tout sera bientôt à la France, dit La Fontaine, et à mademoiselle de Champmeslé. […] Les mortels, les héros, les demi-dieux, les dieux dont parle La Fontaine, comme composant la société de madame de La Sablière, étaient les Chaulieu, les Lauzun, les Rochefort, les Brancas, les La Fare, les de Foix, et, entre plusieurs étrangers illustres, Jean Sobieski, lequel fut depuis roi de Pologne.
Plus tard, nous avons eu celle de Montaigne, ensuite celle des contes de La Fontaine, ensuite celle de Molière. […] Aujourd’hui, Voltaire lui-même nous dirait que Brantôme et Rabelais furent sales et orduriers, Montaigne quelquefois obscène, La Fontaine licencieux dans ses contes, Molière indécent et grossier dans plusieurs de ses comédies.
Arlequin obéit, l’arbre se change en fontaine : Arlequin a soif, veut boire, la fontaine disparoît ; elle est remplacée par une chaudiere pleine de macarons.
La Fontaine a dit : La sotte vanité nous est particulière ; C’est proprement le mal français. […] La Fontaine a dit encore : Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ; Tout petit prince a des ambassadeurs ; Tout marquis veut avoir des pages. […] La Fontaine avait fait paraître, l’année précédente, son roman des Amours de Psyché et de Cupidon, imité d’Apulée. […] Le premier des arts, la poésie, ne pouvait négliger la fable de Psyché, et il semblait appartenir à notre La Fontaine d’être le premier à nous la raconter. […] Comme si le roman de La Fontaine et deux pièces de théâtre n’eussent pas suffi pour rendre l’histoire de Psyché assez vulgaire, la féerie l’emprunta à l’antique mythologie, et en fit, sous le titre de La Belle et la Bête, un conte destiné à l’amusement des enfants.
L’Ecole des Femmes, Comédie en vers & en cinq actes, comparée pour le fond & les détails avec l’Histoire de Nérin & de Jeanneton, Fable IV de la quatrieme Nuit du Seigneur Straparole ; le Maître en Droit, Conte de la Fontaine ; la Précaution inutile, Nouvelle de Scarron ; la Précaution inutile, ou l’Ecole des Cocus, Comédie de Dorimon. […] Voilà sans contredit les traits les plus saillants de la piece, & ceux que Moliere a puisés chez Straparole, chez la Fontaine & chez Scarron. […] Comparons-le maintenant avec la Fontaine ; le rival est plus digne de lui. […] C’est à la Fontaine, comme on vient de le voir, que Moliere doit l’humeur goguenarde de cet Arnolphe qui rit des malheurs arrivés aux maris, & qui se trouve ensuite au rang des infortunés. […] Il faut sur-tout remarquer que Straparole, la Fontaine, Scarron, ont pour héroïnes des femmes mariées, dont plusieurs personnes ne sauroient voir les succès amoureux avec plaisir ; & que Moliere, ami des bienséances, intéresse les ames honnêtes à une passion pure & délicate, que la vertu même approuve, & qui n’est pas couronnée de la main du vice.
Propose une inscription pour une fontaine. […] Sa société habituelle : Racine, Boileau, La Fontaine et Chapelle. […] Son opinion sur le génie de La Fontaine. […] Épitaphe de Molière par La Fontaine. […] La Fontaine.
Ne peut-on répondre que les qualités de Montaigne, en se distribuant entre La Bruyère, La Fontaine, Montesquieu et d’autres, ont acquis chacune un développement qu’elles n’auraient pas eu en lui ? […] Nous avions plusieurs comédies de Molière : Plusieurs ouvrages de La Fontaine.
1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 346 La seule épitaphe digne d’être mise sur le tombeau de cet incomparable comique est celle qui fut faite par La Fontaine.
Si l’on ne dit pas précisément au Seigneur, comme La Fontaine : « Délivrez-nous du Florentin, » il est à croire qu’on ne pria pas non plus pour la conservation de ses jours. […] Les commissaires délégués par la section de Molière et La Fontaine étaient un architecte nommé Moreau et le citoyen Fleury, chapelain et desservant de la chapelle Saint-Joseph, rue Montmartre. […] Pourquoi lui prêter confiance en ce qui concerne 4e corps de La Fontaine et le rejeter en ce qui touche la sépulture de Molière, que ce même récit disait être inhumé au même endroit ? […] Je me borne pour toute conclusion à souhaiter que les prétendus restes de Molière et de La Fontaine soient laissés au Père-Lachaise, où ils courent beaucoup moins de risque qu’au Panthéon. Je tiens ceux de La Fontaine pour parfaitement apocryphes et l’authenticité de ceux de Molière pour bien douteuse.
C’est ainsi que nous ferions volontiers un républicain de La Fontaine, le fabuliste, et un conventionnel du grand Corneille. […] En parlant de La Fontaine, il l’appelle, en passant, « un poète à dentelle et à grands cheveux », et ne croit-on pas apercevoir La Fontaine ? […] Il est, dirait-on, un peu cousin de La Fontaine et le Parisien donne la main au Champenois devant la postérité. […] Régnier, de la Comédie-Française, au préfet de la Seine, relative à la construction de la fontaine Molière (Moniteur universel du 25 mars 1838). […] Si La Fontaine a eu des préventions, — et qui n’en aurait pas contre le pays de l’exil ?
Même estime de la part de Bossuet, de la Fontaine, de Boileau. […].
L’histoire de la société polie veut, pour être traitée convenablement, une plume légère qui sème à chaque pas de sa course des traits brillants et gracieux, comme Le Petit Chien de La Fontaine qui, en secouant sa patte, en faisait tomber des diamants, des perles et des rubis.
Il se cache auprès d’une fontaine où la Bergere vient quelquefois se baigner. […] Daphné dit qu’elle va conseiller à Mylas d’aller se baigner à la fontaine, & que Cloris ira lui parler lorsqu’elle sera dans le bain.
Ce fut pourtant sans succès qu’il tenta de s’opposer à l’élection de La Fontaine, en jetant sur la table, le jour même du scrutin, le dernier volumes des Contes du fabuliste.
La Fontaine peut être excusé de la licence de ses Contes par sa naïveté, par sa modestie qui lui faisait croire qu’ils ne sortiraient pas d’un cercle restreint, par le goût de la société où il vivait, par l’exemple, par son repentir651. […] » Mlle de Sillery se contentait de trouver les Contes de La Fontaine obscurs (Tircis et Amarante). […] Taine, La Fontaine et ses fables, 1re partie, III.