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115. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

Il y avait presque autant de mérite à réformer l’amour dans l’expression que dans le fond, à l’époque où les madrigaux triomphaient si victorieusement, que Racine faisait dire au fils d’Achille aux pieds de la veuve d’Hector : Brûlé de plus de feux que je n’en allumai483 ; à l’époque où Boileau lui-même, fléchissant sous la poussée du siècle, mettait, dans la glorieuse péroraison de son Art poétique, le Benserade des ruelles à côté du Corneille du Cid et d’Horace 484.

116. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

On réprouvera les discours où ce rigoureux cen-seur des grands canons, ce grave réformateur des mines et des expressions de nos précieuses, étale cependant au plus grand jour les avantages d’une infâme to¬lérance dans les maris, et sollicite les femmes à de honteuses vengeances contre leurs jaloux. » Maximes et Réflexions sur la Comédie, chap.

117. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Imprudent qui s’amuse à déplacer des idées, c’est l’expression même qu’il faut déplacer, l’idée arrive ensuite, obéissante à la parole nouvelle. […] Depuis tant de siècles, elle ne s’est pas encore familiarisée avec elle-même, elle ne se connaît pas, elle se fait peur ; elle est également exposée aux vapeurs de l’orgueil et aux orages de l’envie ; elle se hait, elle se méprise, elle se vante, elle s’adore, elle est la comédie universelle, elle est Je drame sans fin ; elle a l’Univers pour témoin, et le genre humain pour complice ; elle réunit au génie et à l’expression des idées créées, la paresse et la lâcheté des plagiaires ; elle invente avec bonheur, elle copie avec rage ; elle est sublime et elle rampe !

118. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

La sagesse de ses expressions, la conduite de ses intrigues, la finesse de ses pensées, le tour naturel de son style, et surtout la beauté de ses caractères, qui tendent tous à rendre le vice ridicule et méprisable, sont des choses que quelques-uns de ceux qui lui ont succédé dans le genre comique, ont imité d’assez près dans un petit nombre de pièces, mais qui peut-être ne se trouvent reunis dans aucune. […] C’est alors que, par la vérité des sentimens, par l’intelligence des expressions et par toutes les finesses de l’art, il séduisoit les spectateurs au point qu’ils ne distinguoient plus le personnage représenté d’avec le comédien qui le représentait152 ; aussi se chargeoit-il toujours des rôles les plus longs et les plus difficiles.

119. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

En regard de la nomenclature des personnages de chaque pièce, on a placé le nom des acteurs de la troupe de Molière qui ont rempli, ou, pour employer une expression reçue au théâtre, qui ont créé les différents rôles. […] Enfin quelques annotations indispensables ajoutées au texte éclaircissent les obscurités qu’il peut offrir de temps en temps, expliquent le sens d’un petit nombre d’expressions vieillies, qui ont dû être employées par Molière, parce qu’elles étaient, à l’époque où il écrivait, d’un usage fréquent dans la familiarité de la conversation.

120. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Cette expression se repetoit par écho parmi tous les petits esprits de la Cour & de la Ville qui ne se prêtent jamais à rien & qui incapables de sentir le bon d’un Ouvrage, saisissent un trait foible pour attaquer un Auteur beaucoup au dessus de leur portée. […] Malgré cette critique, qui étoit peut-être en sa place, Sganarelle avec ses expressions ne laissa pas de faire rire l’homme de Cour. […] Cette Dame a rendu un bon office à Moliere par cette traduction, car en donnant à l’ancien Comique, tous les agrémens dont une version fidelle est susceptible, elle a mis les Dames & les personnes sans étude en état de comparer la copie avec l’original, & il n’y a gueres que quelques Savans accoutumez à se retrancher sur les beautez cachées de l’expression Latine qui preferent l’ancien au moderne. […] C’étoit un homme de probité, & qui avoit des sentimens peu communs parmi les personnes de sa naissance ; on doit l’avoir remarqué par les traits de sa vie que j’ai rapportez : & ses Ouvrages font juger de son esprit beaucoup mieux que mes expressions.

121. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Quel ouvrage sublime, quelle expression du caractère ! […] On rit de la figure de Dandin ; après deux pages, l’expression est déjà faite, l’action a marché. […] Dès qu’en peinture on emploie des signes faux, il convient que le sublime de l’expression croisse dans le même degré de pureté. […] II y a de la fausseté à ce qu’il soit environné de tout ce qu’il était, étant en simple habit, et avec l’expression de la bonhomie.

122. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Molière, permettez-moi cette expression un peu trop récente, est un grand artiste ; il ne connaît ni les petits moyens ni les procédés vulgaires ; il jette sur la scène des caractères, et ce sont ces caractères qui s’expliqueront eux-mêmes devant vous.

123. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Mariane lit la lettre, veut faire adoucir quelques expressions, & finit par la déchirer.

124. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Ainsi, dans le vers de Molière, cette expression ajoutait à la force de je le veux : c’était un commandement sans réplique. […] Cette expression se répétait par écho parmi tous les petits esprits de la cour et de la ville, qui ne se prêtent jamais à rien, et qui, incapables de sentir le bon d’un ouvrage, saisissent un trait faible pour attaquer un auteur beaucoup au-dessus de leur portée. […] Malgré cette critique, Sganarelle, avec ses expressions, ne laissa pas de faire rire l’homme de cour. […] C’était un homme de probité, et qui avait des sentiments peu communs parmi les personnes de sa naissance ; on doit l’avoir remarqué par les traits de sa vie que j’ai rapportés ; et ses ouvrages font juger de son esprit beaucoup mieux que mes expressions. […] Molière n’a encore eu personne qu’on puisse lui comparer, et, pour nous servir d’une heureuse expression de Chamfort, son trône est resté vacant.

125. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Enfin Éliante est encore une autre expression de la femme du monde, non pas la plus brillante, mais la plus douce ; sensée, indulgente, agréable, promettant plus pour l’intimité et la sûreté de la vie ; un peu effacée, n’ayant rien d’une reine de salon. […] Boileau a renvoyé aux jésuites cette expression de loups dévorants dans son admirable épitaphe d’Arnauld : Et même par sa mort leur fureur mal éteinte.

126. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Mais les caricatures grotesques ont bien plus d’expression et de vérité idéale que les portraits les plus fidèlement exécutés42. […] Les images idéales et les caricatures grotesques ne prétendent dans la poésie à aucune autre vérité qu’à celle de l’expression.

127. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Cette expression se répétait par écho parmi tous les petits esprits de la Cour et de la Ville, qui ne se prêtent jamais à rien, et qui incapables de sentir le bon d’un Ouvrage, saisissent un trait faible, pour attaquer un Auteur beaucoup au-dessus de leur portée. […] Malgré cette critique, qui était peut-être en sa place, Sganarelle avec ses expressions, ne laissa pas de faire rire l’homme de Cour. […] C’était un homme de probité ; et qui avait des sentiments peu communs parmi les personnes de sa naissance, on doit l’avoir remarqué par les traits de sa vie que j’ai rapportés : et ses Ouvrages font juger de son esprit beaucoup mieux que mes expressions.

128. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Il lui enseignait que le théâtre même doit être l’expression de la vérité : aucune occasion n’était négligée par lui de joindre, en toutes choses, les bons exemples aux bons conseils. […] Il semblait qu’il eût plusieurs voix; tout parlait en lui; et d’un pas, d’un sourire, d’un clin d’œil, d’un remuement de tête, il faisait plus concevoir de choses que le plus grand parleur n’aurait pu dire en une heure. » Dans les pièces qui n’étaient point de lui, il faiblissait quelquefois, surtout dans le tragique, qui allait mal à sa voix saccadée, à sa volubilité d’expression. […] Il joua le rôle de Scapin, qui allait si bien, dans la scène du sac, à sa volubilité d’expression.

129. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Enfin, si la mémoire de Neufvillenaine a pu le tromper pour quelques expressions, il n’est pas du tout probable qu’elle lui eût fait confondre en un seul acte trois actes d’une pièce qu’il avait vue plusieurs fois et avec assez d’attention pour la retenir en entier.

130. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Quelle imagination prompte et féconde, quelle tête riche en aperçus et en intentions comiques, que celle d’où pouvait sortir, en si peu de temps et à commandement (ici l’expression est rigoureusement juste), une comédie, même la plus courte et la moins chargée d’incidents !

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