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173. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Il fut élevé dans ce but, c’est-à-dire qu’il reçut une éducation peu soignée, et qu’il entra de fort bonne heure dans la boutique paternelle. […] Agé de quinze ans environ, il entra au collège de Clermont, dirigé par les jésuites. […] Dans le temps où l’interdit pesait sur le Tartuffe, il prit lui-même la défense de son œuvre dans le cinquième acte du Festin de Pierre, en faisant exposer par don Juan, avec une froide impudence, tous les avantages qu’il y avait à entrer dans la confrérie des faux dévots. […] Le parallèle pourrait avoir un intérêt plus vif encore si l’on y faisait entrer ces illustrations de Grandville, où les animaux prennent la figure de l’homme, et qui nous font deviner, semble-t-il, ce que devait être sur la scène tel chœur d’Aristophane. […] À l’homme qui doit agir au dehors, qui doit choisir une vocation, il faut à tout prix des connaissances spéciales et solides qui lui permettent de marcher d’un pas résolu dans la carrière où il est entré, et de la parcourir avec succès.

174. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Voltaire n’a pas craint de faire entrer, dans son Commentaire de Corneille, la Bérénice, de Racine, afin qu’on pût la comparer avec celle de son auteur.

175. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Les trois Princes & Polilla entrent sur la scene : le Comte de Béarn & Gaston proposent à Don Carlos un expédient pour réduire la fierté de la Princesse, qui est de cesser tous en même temps de lui rendre des soins, & de n’avoir des égards que pour les Dames de sa Cour.

176. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Il est bien vrai que si, l’an dernier, on est entré à la Comédie-Française, on a trouvé Le Député de Bombignac, et, cette année, Denise ; de même, à l’Odéon, Severo Tovelli et L’Arlésienne.

177. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

En vain de saints moralistes, emportés par le zèle de la maison de Dieu, prétendront qu’il est mauvais de montrer un homme pieux en apparence, qui est un scélérat au fond80 : il est meilleur sans doute de montrer qu’il y a des scélérats qui affublent la robe d’innocence, des loups qui se cachent sous la peau des brebis pour entrer dans la bergerie.

178. (1884) Tartuffe pp. 2-78

D’autre part, il est bien difficile de penser qu’on risque une œuvre comme Tartuffe sans l’avoir en main tout entière, et qu’on s’en remette, pour en écrire les parties les plus fortes, sur le plus ou moins de succès des premières : et qu’il eût pu entrer dans la pensée de Molière de laisser Tartuffe incomplet, c’est ce que personne ne croira aisément. […] Démasqué, il appelait Orgon son frère et entrait en matière pour se justifier, ce qui explique le vers d’Orgon : Ces discours ne sont plus de saison.

179. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

On peut bien m’énumérer tous les ingrédients qui entrent dans un certain mets, et me rappeler que chacun d’eux m’est d’ailleurs agréable, en m’assurant de pins avec vérité qu’il est très sain, je reste sourd à toutes ces raisons, je fais l’essai de ce mets sur ma langue et sur mon palais, et c’est d’après cela (et non d’après des principes universels) que je porte mon jugement. […] C’est là probablement le sens de cette phrase de Jean-Paul : Le comique n’est jamais entré qu’avec peine dans tes définitions des philosophes.

180. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

Je sais que sur les vœux on n’a point de puissance, Que l’amour veut par-tout naître sans dépendance, Que jamais, par la force, on n’entra dans un cœur, Et que toute ame est libre à nommer son vainqueur.

181. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

C’est sans doute sa propre opinion qu’il exprime, lorsqu’il met dans la bouche de Dorante1 ce parallèle de la tragédie et de la comédie : « Je trouve qu’il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la fortune, accuser les destins et dire des injures aux dieux, que d’entrer comme il faut dans les ridicules des hommes, et de rendre agréablement sur le théâtre les défauts de tout le monde.

182. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

II faut, sans entrer dans le détail, que Molière demeure le plus honnête et même le plus vertueux homme de son temps. […] Molière n’a pu faire rentrer dans le langage honnête aucun des mots grossiers que les Précieuses en avaient bannis ; il n’en a pu bannir ceux qu’elles y avaient fait entrer. […] A l’âge de quinze ans, Bourdaloue fit savoir à ses parents qu’il voulait entrer dans la Compagnie de Jésus. […] Il donna son fils à sa place, « adorant la conduite de la Providence et craignant de s’opposer une seconde fois à ses desseins16. »Ainsi, à quinze ans, Louis Bourdaloue, recevant la bénédiction de son père, entra dans la Compagnie de Jésus pour y vivre et pour y mourir sous la triple loi de la pauvreté, de la chasteté et de l’obéissance. […] Vous bannissiez de mon cœur les vains plaisirs ; mais, pour empêcher que mon cœur ne les regrettât, vous y entriez à leur place ; et dès là, Seigneur, la privation de ces plaisirs était pour moi plus délicieuse que n’en aurait jamais été, ni n’en aurait pu être la possession.

183. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Mais si vous sçaviez ce que je souffre, vous auriez pitié de moi : ma passion est venuë à un tel point, qu’elle va jusqu’à entrer avec compassion dans ses interéts ; & quand je considere combien il m’est impossible de vaincre ce que je sens pour elle, je me dis en même temps, qu’elle a peut-être la même difficulté à detruire le penchant qu’elle a d’être coquette, & je me trouve plus de disposition à la plaindre qu’à la blâmer.

184. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Je n’entrerai point à ce sujet dans une discussion où je serais à coup sûr contredit, quelque parti que je prisse.

185. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Vous allez entendre ce singulier chef-d’œuvre marqué au coin d’une simplicité si excessive vous allez entrer, dans cette intrigue qui vit toute seule, dans cette action où certes l’intérêt ne languit jamais, mais où vous chercheriez en vain l’ombre de ce qu’on appelle une péripétie.

186. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Si j’établis que ces méprises font partie d’un corps de doctrines, qu’il faut les accepter pour entrer dans la maison, pour devenir pensionnaire, est-ce de mon côté que se trouvera le paradoxe ?

187. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Entra l’on ne voit rien de si beau sous le ciel. […] Jourdain, moins sinistre et point du tout gredin, n’est-il pas l’homme qui cherche savonnette à vilain et à se faire de belles relations pour qu’on parle de lui dans la chambre du roi et pour y entrer un jour, et n’y a-t-il nul rapport entre Monsieur Jourdain et Samuel Bernard ? […] Car enfin je trouve qu’il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la Fortune, accuser les Destins et dire des injures aux Dieux5, que d’entrer comme il faut dans le ridicule des hommes et de rendre agréablement sur le théâtre les défauts de tout le monde. […] Cela du reste est très possible et il n’est pas invraisemblable qu’avec le sentiment de son succès et de sa puissance, tous les appétits soient entrés dans son âme. […] Elle se décide, en prenant tout son courage, à supplier son père, et c’est dans un langage douloureux, pathétique, tragique et qui rappelle les supplications d’Iphigénie ; et si elle abandonne l’idée du suicide, elle demande comme une grâce et comme une faveur qu’on lui permette d’entrer au couvent.

188. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

La première question est celle dans laquelle se retranchaient, au temps de Molière, ceux qui ne voulaient pas entrer dans la question de fond, et dans la question plus délicate encore de tendances et d’intentions. […] Nous n’avons pas à entrer dans l’appréciation littéraire de Tartuffe, qui n’est pas de notre ressort et qui ne rentre pas dans notre dessein.

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