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158. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

  En vain d’un lâche orgueil leur esprit revêtu   Se couvre du manteau d’une austère vertu ;   Leur cœur, qui se connoit et qui fuit la lumière,   S’il se moque de Dieu, craint Tartuffe et Molière.

159. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Celle-ci, qui avance en âge, lui fait craindre quelque inconvénient.

160. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Or les comédiens qui représentent Arnolphe ne paraissent pas comprendre l’importance de cette condition ; débutants et chefs d’emploi sont à cet égard du même avis ; ils veulent à tout prix égayer le parterre, et craindraient de passer pour inintelligents en donnant du relief à la partie mélancolique de ce rôle.

161. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Guichard comprit le péril et de lui-même se constitua prisonnier : par l’a il montrait qu’il allait au-devant de l’enquête, loin d’en craindre les résultats. […] Craignit-elle, si elle tardait, de se voir compromise ? […] Il n’y a pas, dit-on, de fumée sans feu, et ici la fumée est particulièrement épaisse et noire. » Assurément, et l’on peut, sans craindre d’être jamais convaincu de verser dans la calomnie, se montrer plus affirmatif et dire avec M.

162. (1900) Molière pp. -283

Quand sa fureur épique s’est bien satisfaite sur des personnages de convention, comme le Lysidas de La Critique de l’École des femmes, et même contre des personnages réels, tels que Montfleury, Benserade, Boursault, qu’il traduit à la moindre offense, au moindre soupçon d’offense, en chair et en os, sur son théâtre, il lui reste encore assez de colère pour traîner sur la scène et livrer à la risée du parterre, dans Les Femmes savantes, presque sous son nom, avec un sonnet de lui, afin que personne ne puisse s’y méprendre, un vieillard, un ecclésiastique, Cotin, qui ne lui avait jamais rien fait, sinon d’être devenu célèbre « sans que personne ait jamais pu savoir pourquoi, et d’être entré à l’Académie française, sans que personne ait jamais pu savoir pourquoi non plus. » Je ne crains pas de le dire : c’est là un abus excessif de la force ; mais plus l’action est violente, plus elle trahit dans ses pensées d’impuissantes colères, des colères nées des insultes qu’il a dévorées jadis sans espoir de vengeance. […] Pour cela vous pouvez vous en détacher, si je chante ce soir… Où est-il donc ce maître que vous craignez de renvoyer ! […] Voilà comment on en agissait dans l’ancien régime ; les auteurs de ce temps-là ne craignaient pas d’exercer librement leur esprit sur les œuvres d’autrui pour faire mieux : ils avaient bien raison. […] Peut-être que dans cet excès de misère, ne rien craindre et ne rien espérer donnent une force et un ressort qu’on ne verrait pas à un degré moins bas. […] C’est un résultat abusif de l’autorité morale acquise de longue main sur lui, de la confiance qu’on lui inspire ; craignez et prenez garde qu’il n’ait une opinion qu’il n’aurait pas, qu’il ne fasse un choix qu’il ne ferait pas, s’il était moins mené et mieux éclairé.

163. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Je ne crains pas de l’affirmer : dans une fable différemment ourdie, trois des plus grandes scènes du Misanthrope n’auraient pu trouver place, je veux dire la scène du sonnet, celle du cercle, et enfin la dispute entre Célimène et Arsinoé ; en d’autres termes, nous n’aurions pas Le Misanthrope.

164. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

En plus de l’anecdote du gentilhomme campagnard, qui aurait servi à Molière pour dessiner son Pourceaugnac, on raconte aussi l’histoire d’un apothicaire qui, appelé par de jeunes gentilshommes, en toute hâte, pour donner & un malade un lavement bien chaud, se vit saisir par les jeunes fous; on lui administra de force le lavement bouillant qu’il apportait, et on le força de boire et de danser, si bien qu’on craignit qu’il es « crevât. » La comédie inspira peut-être cette mauvaise plaisanterie au lieu de l’avoir copiée.

165. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Le meurtrier qui tue sous l’influence de la vengeance, de la haine, de la jalousie, pleinement satisfait par cet acte odieux, ne craint pas de proclamer avec jactance, tant que sa passion l’absorbe et le domine, qu’il est l’auteur du crime et qu’il est content de l’avoir accompli. […] Le repentir m’a pris et j’ai craint le courroux céleste. » Par ces paroles, Don Juan ne cherche pas à tromper Elvire ; elle comprend parfaitement qu’il se moque d’elle et qu’il tourne en ridicule ses croyances religieuses. […] L’imagination, vivement impressionnée par la crainte, exerce une action tellement puissante sur les sens que celui qui craint vivement une douleur peut l’éprouver sans l’intervention de la cause qui devrait la produire.

166. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Ne craignez rien : dans l’amoureux empire, Le mal n’est pas si grand que l’on le fait ; Et lorsqu’on aime et que le cœur soupire, Son propre mal souvent le satisfait. […] On ne serait pas à plaindre, Quoi que l’on pût endurer, Mais elle nous fait tout craindre Et ne fait rien espérer. […] La Du Parc déploya devant lui, pour l’entraîner, ses adorables coquetteries, mais au lieu de faire un rôle à celle que l’on surnommait la Marquise, il lui rimait des stances comme celle-ci : Ce qui vous rend adorable N’est propre qu’à m’alarmer, Je vous trouve trop aimable Et crains de vous trop aimer.

167. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Et en effet celui qui sut rendre sensible à une foule grossière, les traits les plus fins de l’esprit, les sentiments les plus délicats du cœur, qui lui fit comprendre, craindre et éviter le ridicule, connaître, aimer et rechercher les convenances ; celui qui épura son goût jusqu’au point de lui rendre familières les sublimes beautés du Tartufe et du Misanthrope, que fit-il autre chose que de former une nation : les délicatesses du goût sont les premiers éléments de la vertu.

168. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Enfin, dans son enthousiasme, Molière va jusqu’à citer presque textuellement le plus célèbre, à coup sûr, des passages de cet incomparable auteur : « Je soutiens qu’il faut dire la figure d’un chapeau… Oui, ignorant que vous êtes, c’est comme il faut parler, et ce sont les termes exprès d’Aristote dans le chapitre de la qualité (28). » Je ne crains pas que le lecteur se soit mépris sur le ton de cette exposition.

169. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Je craindrais de vous fatiguer, Messieurs, en poursuivant l’analyse de ce mystère, dont pourtant nos aïeux se sont contentés pendant près de deux siècles.

170. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Nous craignons peu vos menaces, et nous sommes tous trois bien résolus de nous défendre si l’on nous attaque.

171. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Mon pauvre Moliere, répondit Chapelle, tous ces ennemis seront mes amis dès que je voudrai les estimer, parce que je suis d’humeur & en état de ne les point craindre. […] Mais, Monsieur, lui repartit Moliere, qu’aviez-vous à craindre ? […] Mais le grand Seigneur avoit les sentimens trop élevez, pour que Moliere dût craindre les suites de son premier mouvement.

172. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Elle l’épouse aussi ; mais on voit tout ce qu’elle avait à craindre s’il n’eût pas été honnête homme, et que ce surveillant intraitable, qui se croyait le modèle des instituteurs, n’allait à rien moins qu’à causer la perte entière d’une jeune personne confiée à ses soins, et qu’il voulait épouser. […] Peut-être craignit-il que le parterre n’allât s’y tromper encore une fois, et voulut-il, pour être sûr de son fait, donner du Cotin tout pur.

173. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Préface Si les volumes précédents de cette Histoire de notre théâtre ont pu, comme nous osons l’espérer, intéresser nos lecteurs, nous ne craignons pas d’assurer que la lecture de celui-ci leur donnera une satisfaction encore plus complète. […] Et quoique quelqu’un s’en offense, Voulons que cette pièce ait cours : Qu’en ce lieu* on vienne toujours, Et sans craindre que Molière, Se lasse jamais de bien faire, etc.

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