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127. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Molière donc, pour être utile et pour amuser à la fois, s’attacha principalement à la peinture des ridicules. […] Au reste, l’extrême importance attachée au mérite d’un dénouement est un des raffinements, une des exigences de notre goût moderne. […] À son arrivée dans cette ville, il y avait trouvé une autre troupe de comédiens, que le public abandonna promptement pour la sienne, et dont les principaux sujets s’attachèrent à sa fortune. […] Les soucis, les dégoûts attachés aux fonctions de chef d’une troupe de comédiens, semblaient être compensés pour lui par le plaisir d’avoir dans sa dépendance et de gouverner à son gré un certain nombre de personnes. […] Il fut attaché, comme musicien et comme poète, au service de la duchesse de Savoie, fille de Henri IV, ensuite à celui de Louis XIII et de Louis XIV enfant, qu’il divertissait par ses vers bouffons.

128. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Or, depuis dix ans, il voyait grandir près de lui une jeune fille à laquelle il s’était attaché d’abord d’une affection presque paternelle, mais qui, en grandissant, semblait diminuer la distance qui les séparait et venir d’elle-même au-devant de lui. […] Mais elle s’attachait de plus en plus à son intérieur, où elle vivait très retirée, au fils qu’elle avait eu de Guérin, enfin à une riante maison des champs qu’elle possédait à Meudon et où elle passait tout le temps que lui laissait le théâtre.

129. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Il seroit donc à souhaiter que ceux qui ont entrepris jusqu’à present d’écrire la Vie de Moliere, se fussent principalement attachez à ces circonstances critiques ; mais on voit au contraire qu’ils ne se sont étudiez la plûpart qu’à faire connoître l’Auteur, persuadez que des ouvrages si constamment applaudis n’avoient pas besoin d’éclaircissemens. […] Mais il s’attache sur tout à tourner en ridicule Le Portrait du Peintre ; & à faire voir l’ignorance des Comediens de l’Hôtel de Bourgogne dans la declamation, en les contrefaisant tous si naturellement, qu’on les reconnoissoit dans son jeu. […] Depuis ce temps-là, dit-on, il ne s’attacha qu’au Comique, où il avoit toûjours du succès, quoique les gens délicats l’accusassent d’être un peu grimacier. […] Un jeune homme de vingt-deux ans, beau, & bien fait, le vint trouver un jour, & après les complimens lui découvrit qu’étant né avec toutes les dispositions necessaires pour le Theâtre, il n’avoit point de passion plus forte que celle de s’y attacher ; qu’il venoit le prier de lui en procurer les moyens, & lui faire connoître que ce qu’il avançoit étoit veritable.

130. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

L’or qui poisse leurs mains, s’attache comme le miel aux doigts de ceux qui le touchent.

131. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

non, Alors, on peut bien le penser : Molière, le géant Molière, prisonnier de la nécessité, réduit à la portion congrue, en viendrait peut-être lui aussi, tout doucement, à tirer notre paradoxe par la queue, à choisir une Thèse plus ou moins scabreuse, à lui attacher une ficelle autour du cou, et à la mener paître comme tout le monde dans la prairie dramatique où l’on engraisse les Thèses.    

132. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Il s’y est attaché davantage à mesure qu’il l’a mieux connue, mais comme on s’attache à une personne que l’on a formée soi-même, que l’on élève en vue d’un certain dessein. […] Ne vous attachez pas aux petits faits par où se marque dans la comédie le caractère d’Alceste. […] Mais déjà elle appartenait depuis l’année dernière au Théâtre-Français, qui se l’était attachée par avance. […] Au reste, je n’attache, comme vous le savez, qu’une médiocre importance à ces détails de costume. […] C’est que tous les spectateurs, ne sentant rien, se diront : Voilà un singulier idiot d’attacher tant d’importance à cette misère ?

133. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Mais il s’attache surtout à tourner en ridicule une pièce intitulée le Portrait du Peintre, que Mr Boursault avait faite contre lui ; et à faire voir l’ignorance des Comédiens de l’Hôtel de Bourgogne dans la déclamation, en les contrefaisant tous si naturellement, qu’on les reconnaissait dans son jeu. […] Depuis ce temps-là, dit-on, il ne s’attacha qu’au Comique, où il avait toujours du succès, quoique les gens délicats l’accusassent d’être un peu grimacier. […] Un jeune homme de vingt-deux ans, beau, et bien fait le vint trouver un jour ; et après les compliments lui découvrit qu’étant né avec toutes les dispositions nécessaires pour le Théâtre, il n’avait point de passion plus forte, que celle de s’y attacher ; qu’il venait le prier de lui en procurer les moyens, et lui faire connaître que ce qu’il avançait était véritable.

134. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Ce fut au sortir de prison que Poquelin résolut de s’appeler Molière, pour soustraire le nom de sa famille au décri qui s’attachait alors à une profession mal vue. […] Assez singulier pour surprendre, assez noble pour attacher, assez plaisant pour divertir, il est en effet le grand ressort d’où procède tout le mouvement. […] Nisard remarque avec finesse : « Les galants, dit-il, emportent l’attache de ridicule que Célimène leur a mise au dos. […] La sympathie ne sait guère à qui s’attacher dans cette fable où nul personnage, sauf Marianne, ne mérite estime ou affection.

135. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

On a encore vu que Flaminio, ayant enlevé cette lettre à Arlequin, devient jaloux, feint de s’attacher à Béatrix pour se venger de celle qu’il croit infidelle.

136. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Brighella vient au rendez-vous avec son sac ; Colombine lui dit d’y entrer, l’attache ensuite bien fort, & va chercher, dit-elle, des hommes pour le porter dans sa chambre comme un paquet de linge.

137. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

Hâtez-vous de vous l’attacher : craignez qu’on ne vous l’enleve, qu’on ne vous l’accroche....

138. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Quels que soient ces inconvéniens attachés aux faveurs du public, il faut convenir au moins qu’ils lui font honneur.

139. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

En effet, le romanesque demeure toujours à l’état d’anecdote  : il a fallu tout un ensemble de circonstances particulières pour former le sujet de don Bertrand de Cigarral ou de Don Japhet d’Arménie : et c’est même sur la singularité du cas que compte Thomas Corneille pour attacher le spectateur. […] À voir Molière s’attacher obstinément à cette philosophie de la nature, il y a quelque chose d’autant plus surprenant que, comme on le sait assez, la vie n’a pas toujours été douce pour lui, et que, dans ses dernières années, ni les ennuis, ni les humiliations, ni les chagrins aussi de toute sorte ne lui ont manqué.

140. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Il n’est pas fâcheux, chemin faisant à travers les comédies et les drames, de rencontrer des préceptes et des exemples dont la critique, attachée à son œuvre, puisse faire son profit. — Entre l’ignorance et le défaut d’esprit, il y a encore ce danger : le trop d’esprit !

141. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Substituez marquise à princesse, et vous croirez lire une page des mémoires poétiques de Corneille : Je m’attachais sans crainte à servir la princesse, Fier de mes cheveux blancs, et fort de ma faiblesse ; Et quand je ne pensais qu’à remplir mon devoir, Je devenais amant sans m’en apercevoir. […] Elle brillait aux ballets du Roi dans les danses hautes ; elle faisait certaines cabrioles remarquables, car on voyait ses jambes et partie de ses cuisses par le moyen de sa jupe fendue des deux côtés, avec des bas de soie, attachés au haut d’une petite culotte. […] « On voyait ses jambes au moyen d’une jupe qui était ouverte des deux côtés, avec des bas de soie attachés au haut d’une petite culotte. » 7.

142. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Si nous rencontrons sur notre chemin quelque frelon du Parnasse, qui veuille s’attacher à nous pour partager l’honneur de nos succès, & nous laisser la honte de nos chûtes, chassons-le bien loin de nous.

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