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173. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Qu’était donc l’ancien dénouement ? […] Cette indication reste-t-elle de l’ancienne version ?

174. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Les Législateurs du Théâtre, tant anciens que modernes, nous apprennent qu’une scene est imparfaite si, lorsqu’elle commence, ou qu’elle finit, l’acteur qui entre ou qui sort ne nous en dit pas la raison.

175. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

« Il est évident que ce prince des poètes, conquérant tout comme un roi, a mis à contribution ses devanciers anciens et modernes. […] Alors il enferme les anciens dans sa bibliothèque, il jette par-dessus bord les figures clichées du théâtre italien et choisit même la prose en lieu et place du langage obligatoire des vers ; puis, avec une hardiesse dont ses contemporains n’ont pu revenir de longtemps, il peint tous les travers qui le frappent dans cette vie de Paris : les modes excentriques, la prétention dans le langage, bref, toute cette éducation faussée qui dominait alors. […] Le lit se dressait dans l’angle à droite ; au pied de ce lit, la cheminée qui a été changée, mais au-dessus de laquelle subsiste toujours un ancien miroir couronné d’un trumeau du temps. […] C’est bien la demeure de l’ancien petit violon de Mademoiselle. […] Il en a la franchise, la verve, la bonté, le rire clair, la netteté de pensée et de langage ; il descend en droite ligne de ces écrivains sans alliage qui gardent dans leurs veines le sang même de notre vieille Gaule, les Rabelais, les Montaigne, les anciens conteurs des temps passés.

176. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Mes aïeux sont connus, ma race est ancienne ; Mon trisaïeul étoit Vice-Baillif du Maine ; J’ai le vol du chapon : ainsi dès le berceau Vous voyez que je suis gentilhomme Manceau.

177. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Chrysale est un honnête bourgeois, riche d’un patrimoine acquis peut-être par le commerce, qui, restant indifférent, étranger même au progrès de la civilisation, a conservé toute la simplicité des opinions anciennes et des mœurs paternelles : du reste, raisonnable, mais borné, ayant des volontés, mais privé de la force nécessaire pour les faire prévaloir, il est le type de ces bons maris, qui ont laissé prendre à leurs femmes un empire dont ils enragent ; qui, cachant leur faiblesse sous le nom d’amour du repos, endurent un malheur de toute la vie pour éviter une querelle d’un quart d’heure ; mais qui se vengent de la tyrannie qu’ils subissent, en querellant ceux qui sont de leur avis, en les contraignant quand ils ne s’opposent à rien, et en leur ordonnant impérieusement ce qu’ils ont envie de faire. […] Cependant, soit qu’avant le siècle dernier, les notaires ne se fussent pas encore élevés jusqu’à cette probité délicate qui les distingue aujourd’hui, soit que notre vieille comédie, poussant jusqu’au mensonge la liberté de ses censures, ne craignît pas de flétrir de ses sarcasmes une profession digne de respect, nous voyons, dans quelques anciennes pièces, des notaires proposer, accomplir impudemment des actes d’insigne friponnerie.

178. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Il ôte aussi de là le prince des philosophes anciens, Platon, et n’y laisse Aristote que fort ébréché. […] Le roi, qui donnait en effet l’exemple du désordre, et à qui le parti était suspect par ses anciennes relations avec les chefs de la fronde, ne pouvait que trouver bon qu’on se moquât aussi de cette cabale austère qui l’importunait, et il ne vit pas certainement autre chose dans Tartuffe qu’une plaisante représaille contre la dévotion rigoureuse, chagrine, sans complaisance pour les faiblesses. […] Cette apologie est de la main d’un ancien adversaire, Donneau de Vizé, sorte de journaliste auteur, qui avait jusqu’alors assez décrié les pièces de Molière, probablement pour l’incliner à jouer les siennes. […] Mon homme, plus modeste, s’étonnerait de rencontrer dans le monde des gens qui parlent couramment de littérature, de philosophie et de religion, et qui n’ont jamais lu ni un ancien, ni un théologien, ni un commentaire de l’Écriture sainte, ni seulement l’Évangile et le Catéchisme. […] Le titre de bouffon, que Bazin donne sans sourciller au moraliste qu’il admire, semble indiquer que l’ancienne signification de ce nom a bien changé depuis cent cinquante ans.

179. (1802) Études sur Molière pp. -355

Mais l’auteur, nourri de la lecture des anciens, a d’abord donné la préférence aux dénouements en récit12. […] L’auteur de la comédie des Philosophes et du poème de la Dunciade, dit, dans ses mémoires littéraires : « Molière abusa un peu de la vengeance. » L’auteur de L’Écossaise donne à L’Impromptu de Versailles le nom de satire outrée et cruelle ; il ajoute : « Boursault y est nommé par son nom, la licence de l’ancienne comédie grecque n’allait pas plus loin ; il eût été de la bienséance et de l’honnêteté publique de supprimer la satire de Boursault et celle de Molière. » Nous répondrons : si Devisé, Boursault, et tous ceux que Molière a sacrifiés à la risée publique, n’ont pas été les premiers à l’attaquer, point de doute qu’il ne faille le blâmer ; mais point de doute, si ces messieurs lui ont porté les premiers coups, qu’il ne faille le louer d’en avoir fait un exemple : on crie haro sur un misérable que la faim force à vous enlever votre bourse, et par une délicatesse mal entendue, on ne tomberait pas à bras raccourci sur ces lâches, qui, guidés par le plus vil des sentiments, par la jalousie, cherchent à ravir à un auteur ses trésors les plus précieux, l’honneur, la gloire et l’estime publique ? […] Le comédien qui se permet une gaîté aussi déplacée, prétend dit-on, avoir trouvé ce barbare c’est moi qui paie , dans une édition fort ancienne ; nous rejetterions une édition faite même sous les yeux de Molière, et nous lui dirions, les quatre perfides mots, c’est moi qui paie , une fois prononcés, Dorante est démasqué aux yeux de Dorimène ; celle-ci est avilie si elle ne sort bien vite, et madame Jourdain ne voyant plus en elle qu’une rivale, doit la mettre à la porte. […] Demiphon part pour aller voir un ancien hôte en Cilicie, et Chremès son frère, pour joindre une seconde femme et une fille qui sont à Lemnos.

180. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Il ne faut pas oublier non plus les intentions, les visées moralisantes de notre vieux théâtre, et son sincère désir et sa ferme résolution de réaliser l’ancienne devise : castigat ridendo .

181. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Agnelet, sans être moins comique dans la nouvelle piece que dans l’ancienne, y devient plus intéressant ; il ne vole pas son vieux maître pour son compte ; son rôle est sur-tout bien plus essentiel, puisqu’il travaille de concert avec Colette au bonheur des amants.

182. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

C’est ce qu’elle fit; elle alla longtemps à droite et à gauche, au gré de sa fantaisie, mais tout à. coup elle se borna, absolument comme l’ancien mystère.

183. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Molière l’avait déjà employé dans la petite Farce du Médecin volant ; c’était peut-être là qu’il l’avait trouvé : Sganarelle existait peut-être dans l’ancien canevas d’Il Medico volante, au temps où Molière l’avait vu jouer dans le midi de la France, et avant qu’Arlequin, ayant la vogue à Paris, se fût emparé de ce rôle et de tant d’autres.

184. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Reste enfin le dénouement que Molière peut invoquer en sa faveur ; car, en définitive, c’est le méchant qui est puni ; l’athée est foudroyé. « Mais ce foudre, répond l’accusateur, n’est qu’un foudre en peinture qui n’offense pas le maître et qui fait rire le valet. » Les mêmes reproches, les mêmes accusations se retrouvent dans la lettre du prince de Conti sur la comédie : « Y a-t-il, disait ce prince de l’ancien camarade dont il avait encouragé les premiers essais, y a-t-il une école d’athéisme plus ouverte que Le Festin de Pierre, où après avoir fait dire toutes les impiétés les plus horribles à un athée qui a beaucoup d’esprit, l’acteur confie la cause de Dieu à un valet à qui il fait dire pour la défendre toutes les impertinences du monde ? […] Ainsi la pièce moderne explique et éclaircit la pièce ancienne : de part et d’autre, c’est bien la vertu et l’honneur aux prises avec le monde, vrai ou faux, peu importe.

185. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

De manière qu’ayant su qu’ils devaient représenter une pièce nouvelle dans deux mois, il se mit en tête d’en avoir une toute prête pour ce temps-là, afin de figurer avec l’ancienne Troupe. […] Mais rien ne le désolait plus, que d’avoir affaire à de pareilles gens, et c’était cela qui bien souvent le dégoûtait de Chapelle ; cependant leur ancienne amitié prenait toujours le dessus. […] Molière reprit haleine au jugement de Sa Majesté ; et aussitôt il fut accablé de louanges par les Courtisans, qui tous d’une voix répétaient tant bien que mal ce que le Roi venait de dire à l’avantage de cette pièce. ―  Cet homme-là est inimitable, disait le même Mr le Duc de … ; il y a un vis comica, dans tout ce qu’il fait, que les anciens n’ont pas aussi heureusement rencontré que lui.

186. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Ecoutez-moi du moins ; je vous le demande au nom de notre ancienne tendresse, puisque vous voulez qu’elle finisse ; apprenez ce que je dis pour ma défense....

187. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Bien des gens prétendent que la réception burlesque du Malade imaginaire est aussi imitée des Italiens : je n’ai trouvé rien d’approchant dans aucune de leurs anciennes pieces.

188. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

M. de Voltaire a très grande raison de s’écrier à ce sujet : « La licence de l’ancienne comédie grecque n’allait pas plus loin ; il eût été de la bienséance & de l’honnêteté publique de supprimer la satyre de Boursault & celle de Moliere.

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