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194. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [42, p. 72-73] »

[42, p. 72-73] 1705, Grimarest, p. 166 Molière est au-dessus de tous ceux qui l’ont précédé ou suivi. […] Il n’a manqué à Molière que d’éviter le jargon, et d’écrire purement : quel feu !

195. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [54, p. 88] »

[54232, p. 88] 1742, Bolaeana, p. 150 Despréaux* n’approuvait pas le jargon que Molière mettait dans la bouche de ses paysans et de quelques autres de ses personnages. « Vous ne voyez pas, disait-il, que Plaute*, ni ses confrères, aient estropié la langue en faisant parler des villageois ; ils leur font tenir des discours proportionnés à leur état, sans qu’il en coûte rien à la pureté du langage. Ôtez cela à Molière, continuait-il, je ne lui connais point de supérieur pour l’esprit et le naturel ; ce grand homme l’emporte de beaucoup sur Corneille, sur Racine et sur moi ; car, ajoutait-il en riant, il faut bien que je me mette de la partie ».

196. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [75, p. 114-115] »

[75, p. 114-115] Molière était minutieux et incommode dans son domestique, par son exactitude et son arrangement. […] Si on lui avait dérangé un livre, c’en était assez pour qu’il ne travaillât de quinze jours ; il y avait peu de domestiques qu’il ne trouvât en défaut ; et la vieille servante Laforest y était prise aussi souvent que les autres, quoiqu’elle dût être accoutumée à cette fatigante régularité que Molière exigeait de tout le monde, et même il était prévenu que c’était une vertu ; de sorte que celui de ses amis qui était le plus régulier, et le plus arrangé, était celui qu’il estimait le plus.

197. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [7, p. 38] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 62-63 L’Amour médecin est le premier ouvrage où Molière ait attaqué les médecins. […] Molière épousa, en cette occasion, la passion de sa femme y attaqua le médecin.

198. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [24, p. 52] »

Jusques-là que Molière fit acheter un de ses habits pour le faire porter à celui qui faisait ce personnage dans sa pièce. La scène où Vadins 172 se brouille avec Trissotin 173, parce qu’il critique le sonnet sur la fièvre174, qu’il ne sait pas être de Trissotin, s’est passée véritablement chez un particulier de la connaissance de Despréaux et Molière.

199. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [18, p. 48] »

On était assemblé pour la seconde représentation, lorsque la défense arriva. « Messieurs, dit Molière, en s’adressant à l’assemblée, nous comptions aujourd’hui avoir l’honneur de vous donner le Tartuffe, mais M. le Président ne veut pas qu’on le joue ». […] (Pierre Bonvallet, Molière de tous les jours, p. 178-183) 163.

200. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [85, p. 129-130] »

[85, p. 129-130] Molière peint dans son Misanthrope, acte 2, scène 4, sous le nom de Timante279, un monsieur de St-Gilles qui était un homme de la vieille cour, et d’un caractère singulier. Molière prenait ses originaux partout où il pouvait les trouver.

201. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [37, p. 67-68] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 213 Un bon bourgeois de Paris, vivant bien noblement, s’imagina que Molière l’avait pris pour l’original de son Cocu imaginaire. […] Monsieur, si Molière a eu intention sur vous en faisant son Cocu imaginaire, de quoi vous plaignez vous ?

202. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [81, p. 127] »

[81, p. 127] Dans la moindre des comédies de Molière, dit Cailhava276, dans celles qu’on affecte de mépriser et d’appeler des farces, il y a plus de philosophie, plus de saine morale que dans toutes les larmoyantes productions du jour (I), (I) Sans même en excepter Misanthropie et Repentir, Pinto et l’Abbé de l’Epée. […] À la fin de la première édition (1772) figurent les Causes de la décadence du théâtre, qui demandent la création d’un second Théâtre-Français et seront rééditées jusqu’en 1802, année où il publie aussi des Essais sur Molière.

203. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [89, p. 133] »

Le contemplateur Molière, qui avait été témoin de la scène, en conçut l’idée de cette ingénieuse farce, qui eut le plus grand succès, et qu’on voit encore tous les jours avec le plaisir le plus vif. […] [Lors de la querelle de l’École des femmes il écrit un Panégyrique contre Molière, en 1663.]

204. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [34, p. 62-63 ] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 560-561 Molière voulait détourner Despréaux de l’acharnement qu’il faisait paraître dans ses satyres contre Chapelain ; disant que Chapelain était en grande considération dans le monde ; qu’il était particulièrement aimé de M. […] Molière se mit à rire de cette saillie, et l’employa ensuite fort à propos.

205. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [44, p. 77] »

[44214, p. 77] Le docteur Malouin215, médecin de la reine, était, comme a dit Molière, tout médecin de la tête aux pieds. […] C’est dommage, lui répondit le mécréant, qu’il faille rayer de cette liste des grands hommes un nommé Molière. « Aussi, répliqua sur-le-champ le médecin, voyez comme il est mort ».

206. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [4, p. 36] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 509-511 Les mousquetaires, les gardes du corps, les gendarmes, les chevau-légers139 entraient à la comédie sans payer, et le parterre en était toujours rempli ; de sorte que Molière, pressé par les comédiens, obtint un ordre du roi pour qu’aucune personne de sa maison n’entrât sans pays. […] Molière tint ferme, et l’ordre du roi fut depuis respecté.

207. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [55, p. 89] »

[55, p. 89] Molière, en quelque sorte, remplaça Voltaire à l’académie : le fameux buste de ce comique, fait par Houdon233, y fut placé. Quand il fut question d’y mettre une inscription, quelqu’un proposa d’écrire : Molière, de l’académie française, après sa mort ; mais on préféra ce vers de Saurin234 : Rien ne manque à sa gloire, il manquait à la nôtre.

208. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [78, p. 118-119] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 203 On a longtemps ignoré où Molière avait puisé le nom de Tartuffe, qui a fait un synonyme de plus dans notre langue, aux mots hypocrite, faux dévot, etc. […] Molière, plein de cet ouvrage qu’il méditait, se trouva un jour chez le nonce du pape267, avec plusieurs personnes, dont un marchand de truffes vint par hasard animer les physionomies béates268 et contrites269.

209. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [52, p. 86] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 345-346 La difficulté qu’on fit de donner la sépulture à Molière, et les injustices qu’il avait essuyées pendant sa vie, engagèrent le père Bouhours229 à composer l’épitaphe suivante : Tu réformas et la ville et la cour ; Mais quelle en fût la récompense ?   Les français rougiront un jour   De leur peu de reconnaissance ;   Il leur fallut un comédien Qui mit à les polir sa gloire et son étude ; Mais Molière à ta gloire il ne manquerait rien, Si parmi les défauts que tu peignis si bien, Tu les avais repris de leur ingratitude.

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