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108. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Mais il n’est pas vrai que en France l’honnêteté des mœurs puisse se passer de la décence du langage.

109. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

La pièce eut le même succès qu’en France, probablement par les mêmes raisons. […] Tous les peuples chrétiens, et en particulier la France, lui doivent quelques-uns des grands et suprêmes monuments de leur littérature. […] L’action de la chaire a toujours été et est encore aujourd’hui en France trop forte et trop publique pour que J’aie besoin d’en retracer même une légère esquisse. Par la parole, par cette parole surtout, la France est un soldat plus encore que par l’épée. […] Prévoyant des difficultés de la part de ses supérieurs en France, il s’adressa au général de la Compagnie.

110. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

L’homme qui l’entretient de ses chevaux, de ses bonnes fortunes, de sa caleche ; celui qui le consulte sur l’air & les pas d’un ballet qu’il vient de composer ; Alcandre qui le prie de lui servir de second, & de porter un cartel pour lui à son ennemi ; Alcippe qui lui raconte ses malheurs dans une partie de piquet ; Oronte & Climene qui le prient de décider si un amant jaloux est préférable à celui qui ne l’est point ; le Chasseur qui lui fait part d’une chasse malheureuse ; l’Homme aux projets, qui veut enrichir la France en l’entourant de ports de mer ; le Savant, qui sollicite la charge de Contrôleur, Intendant, Correcteur, Reviseur & Restaurateur général des enseignes de Paris ; enfin, les divers caracteres de ces fâcheux devant également impatienter Ergaste en l’arrêtant, aucun d’eux ne devoit écraser les autres par une force trop supérieure.

111. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

Habert de Montmor de l’Academie Françoise ait souffert qu’on lui ait dedié une si mauvaise Piece, & des injures atroces contre un des plus beaux génies de la France.

112. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Leurs trois talens ne formoient qu’un esprit, Dont le bel art divertissoit la France. […] Les Italiens, qui avoient tiré ce sujet des Espagnols, le firent connoitre en France sur leur theatre, où il eût un extreme succès. […] En voici le précis : Sur la requête présentée au Roy en son Conseil, par Josias de Soulas, écuyer, sieur de Floridor, contenant qu’il a été assigné par devant les sieurs commissaires généraux, députés par Sa Majesté à la suite de son Conseil, pour la recherche des usurpateurs de noblesse de la ville et fauxbourgs de Paris, pour représenter les titres en vertu desquels il prend la qualité d’écuyer ; et bien qu’il soit véritable que Lazare-Victorin de Soulas, écuyer, sieur d’Iolata, son bisayeul, capitaine d’une compagnie de chevau-légers allemans et faisant profession de la religion prétendue réformée, fut envelopé dans la disgrâce de l’amiral de Chastillon, duquel il avoit été nourri page, dans la maison duquel il fut massacré et tué avec ledit sieur amiral, par le malheur que personne n’ignore dans le royaume ; que Jean de Soulas, son fils, lors cornette de cavalerie, ayant apris la mort de son père, fut obligé de se retirer à Gênes, et depuis à Lauzane, au canton de Berne, avec sa famille, où il a toujours depuis vécu noblement ; que Georges de Soulas, son second fils, père du supliant, après avoir achevé ses études à Bâle en Suisse, vint en France au commencement du regne de Henry-le-Grand, où il eût l’honneur d’être placé auprès de Madame la duchesse de Bar, sœur de Sa Majesté, en qualité de ministre de la R. […] (Dictionnaire universel du Théâtre en France, p. 124.)

113. (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260

Moi-même, dont la gloire ici moins répandue Des pâles Envieux ne blesse point la vue, Mais qu’une humeur trop libre, un esprit peu soumis De bonne heure a pourvu d’utiles Ennemis : Je dois plus à leur haine, il faut que je l’avoue, Qu’au faible et vain talent dont la France me loue.

114. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Quand il avait quinze ans, l’art dramatique était en grand honneur dans notre bon pays de France. […] Alors Mégani était parti pour la France, le pays de l’Europe où l’on jouait le mieux la comédie, bien décidé, à devenir un grand comédien quelque jour. […] Voyez-vous le nom de la France qui manque sur cette liste de nations révolutionnaires ? […] Est-il donc, lui aussi, comme l’autre, un comédien ambulant, a-t-il fait son tour de France, de tréteaux en tréteaux ? […] La Régence n’a commencé pour personne en France, qu’elle a déjà commencé pour Regnard.

115. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

« Le goût pour les spectacles était presque général en France, depuis que le cardinal de Richelieu avait accordé une protection distinguée aux poètes dramatiques. […] C’est enfin par elles que Molière a rendu en France la scène comique supérieure à celle des Grecs et des Romains. […] Ce secret de faire passer sur le théâtre un caractère à son original a été trouvé si bon que plusieurs auteurs l’ont mis en usage depuis avec succès. » La naissance d’un second fils de France qui fut nommé duc d’Anjou (mais qui mourut très jeune) occasionna des réjouissances publiques. […] « Voici une comédie dont on a fait beaucoup de bruit, qui a été longtemps persécutée ; et les gens qu’elle joue ont bien fait voir qu’ils étaient plus puissants en France que ceux que j’ai joués jusqu’ici. […] « [*]La comédie du Tartuffe fut représentée trois mois de suite, et durera autant qu’il y aura en France du goût et des hypocrites.

116. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Notice historique et littéraire sur George Dandin Dans l’hiver de 1668, la Franche-Comté avait été conquise en moins d’un mois par Louis XIV en personne ; et, le 2 mai de la même année, un traité de paix avait été signé à Aix-la-Chapelle, entre la France et l’Espagne. […] Notice historique et littéraire sur Monsieur de Pourceaugnac Monsieur de Pourceaugnac fut représenté, pour la première fois, devant Louis XIV, le 6 octobre 1669, dans ce même château de Chambord, que naguère des Vandales qui ne viennent pas de la Scandinavie, allaient faire tomber sous leur marteau, et que la France a racheté de leurs mains avides, pour en faire hommage à l’enfant royal sur qui reposent nos destinées futures. […] Tandis que la scène offrait en spectacle l’union d’une grande princesse de l’antique Thessalie avec un simple officier de fortune, une grande princesse du sang royal de France, Mademoiselle songeait en secret à réaliser cette fable, en donnant sa main et ses riches apanages à un cadet de Gascogne, à Péguillin, comte de Lauzun, qui comptait moins d’exploits guerriers que Sostrate, mais beaucoup plus de bonnes fortunes, et qui était aussi avantageux, que le héros grec se montre modeste.

117. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

On ne peut pas dire que L’Étourdi soit la première pièce qui ait annoncé en France les merveilles de la bonne comédie : Le Menteur, qui le précéda de dix années, revendique cet honneur.

118. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Louis, brillant de jeunesse, commençait à déployer cette royale magnificence au sein de laquelle il aimait à se montrer ; tous les arts et tous les plaisirs accouraient à sa voix, et Versailles éblouissait la France de la magie de ses fêtes et de l’éclat de ses merveilles. […] De même qu’un homme qui se noie se prend à tout, il ne se soucie pas de mettre en compromis l’honneur de l’église pour se sauver, et il semble, à l’entendre, qu’il ait un bref particulier du pape pour jouer des pièces ridicules, et que monsieur le légat ne soit venu en France que pour leur donner « son approbation ». […] Les Médicis avaient introduit en France la superstition et le libertinage de l’Italie ; et le long règne de Mazarin en avait perpétué la tradition. […] Ces brusques changements de décoration sont communs en France.

119. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

A notre avis, il ne faut pas aller si loin, il ne faut pas chercher hors de France l’origine, même lointaine, de ce pur génie français. […] Si le duc était fait roi, Modène serait son premier ministre, et alors que lui importerait le sort de la pauvre comédienne laissée en France, et l’avenir de l’enfant né de leurs amours ?  […] Comme tant de livres imprimés en Hollande, elle donnait ce qu’on n’avait osé répandre en France ; elle renfermait le texte tout entier de la scène censurée du Don Juan de Molière. […] L’arc-en-ciel n’a pas de si agréables couleurs, et j’aimerois mieux une aile de vos papillons que toutes les queues de paon qui sont en France. — Eh ! […] Une seule eut un effet plus décisif, c’est celle qui fut donnée pour le cardinal-légat, envoyé en France par le pape, afin de renouer entre Versailles et Rome les relations rompues depuis 1662 par 1’insulte faite à M. de Créqui, notre ambassadeur.

120. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Comme exemple, je citerai deux axiomes de la critique française, que bien certainement aucun esprit assez mal fait, en France, n’a jamais eu, n’aura jamais l’idée de mettre en doute.

121. (1846) Quelques pages à ajouter aux œuvres de Molière (Revue des deux mondes) pp. 172-181

Cependant ce texte développé de la cérémonie n’a point passé absolument inaperçu ; il a même été reproduit une fois, mais non pas en France.

122. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Ils étaient, en outre, habiles à amuser les spectateurs avec des lazzi, expression technique qui désignait moins des bons mots, comme nous l’employons en France, que les fantaisies pittoresques de la pantomime.

123. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

L’Affamato ne s’est pas naturalisé en France ; mais il a prospéré en Angleterre : il n’est pas douteux, en effet, que ce masque n’ait été connu de Shakespeare et ne soit entré pour quelque chose dans la puissante création de sir John Falstaff.

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