Il ne s’est point mêlé à la foule pour nous traduire ses impressions; homme supérieur, il est resté en dehors, et c’est à l’écart, d’un point élevé, qu’il observe ses contemporains, qu’il saisit leur physionomie, et que d’une touche sûre il trace leur impérissable portrait. […] Armande était élevée auprès de sa soeur, actrice de la troupe de Molière, et celui-ci la protégea souvent contre les mauvais traitemens de Madeleine Béjart.
On l’avait élevé avec assez de soin, et il avait fait beaucoup de progrès dans les Belles Lettres et dans le Droit.
Tout petit qu’était Molière par sa naissance et par sa profession, j’ai rapporté des traits de sa vie que les Personnes les plus élevées se feraient gloire d’imiter ; et ces traits doivent plus toucher dans Molière que dans un Héros. […] On voit les égards qu’il avait pour les Personnes élevées, dans la Scène du Courtisan extravagant. […] La Tragédie est une représentation grave et sérieuse d’une action funeste qui s’est passée entre des personnes élevées au-dessus du commun. […] Cette action demande une voix ordinaire, mais agréable, et un ton moins élevé, parce que la passion, le caractère, le sentiment qu’on exprime appartiennent à des personnes communes.
Une politique élevée favorise toujours les Muses ; les Muses ne sont pas ingrates, elles couvrent de splendeur et d’éclat les règnes de leurs protecteurs ; elles entourent leur renommée d’une si brillante auréole qu’elle permet à peine aux regards éblouis d’apercevoir les fautes qui pourraient la ternir. […] Ce ne fut pas seulement en détestables vers que la cabale exhala sa fureur ; on vit éclore une multitude d’ouvrages, ou plutôt de libelles en vile prose contre le beau génie qui répandait un si vif éclat sur son siècle, et qui prenait une place si élevée sur le Parnasse français. […] C’est un coup de maître d’avoir mis sa fausse dévotion aux prises avec son libertinage ; et c’est de l’amour criminel de Tartuffe, comme de l’amour brûlant du misanthrope, que jaillissent les scènes les plus admirables et les développements de passions les plus sublimes auxquels le génie se soit jamais élevé. […] Ainsi les reproches de Bourdaloue tombent à faux ; comment un homme d’une raison si élevée les a-t-il faits si légèrement ? […] Le Tartuffe, qu’a vainement voulu foudroyer l’aigle de Meaux, s’est élevé au-dessus de son tonnerre ; il plane majestueusement dans les plus hautes régions du génie, et il traversera les siècles en les éclairant.
Son fils, dont il s’agit ici, fut élevé page de Monsieur (Gaston), frère du roi Louis XIII, duquel il devint un des Chambellans, vraisemblablement lors de son mariage, dont le contrat fut signé le 19 janvier 1630, avec Marguerite de la Baume, veuve d’Henri de Beaumanoir, marquis de Lavardin, gouverneur du Maine et du Perche et fille de Rostain de la Baume, comte de Suze et de Rochefort, maréchal-de-camp, et de Madelène de Lettes des Prés de Montpezat, sa première femme5. […] Petitot, dans son édition de Molière, dit que Françoise fut élevée à Nîmes, depuis sa naissance jusqu’à sa réunion avec sa mère.
Et cependant l’acteur, placé entre ces deux extrêmes, redoutant également d’être trop brusque, c’est-à-dire de paraître mal élevé, ou de paraître trop facile à vivre, c’est-à-dire de rien retrancher de la rudesse et de l’indignation de son personnage, l’acteur, entre ces deux excès, reste bien empêché. […] « Il y avait, à ce qu’on rapporte, sur cette même scène française, un grand comédien nommé Baron, que Molière avait élevé lui-même.
Qui l’avait aimé, caressé, élevé; qui l’avait connu seulement, si ce n’est son grand-père ? […] Destin avait de l’esprit et faisait voir qu’il avait été bien élevé... […] Molière, qui l’avait élevée dans la liberté, avait cru que l’honneur suffirait pour la retenir. […] Trompé dans sa femme qu’il avait élevée comme Ariste élevait Léonor, déçu dans ses plus chères espérances, il n’en resta pas moins de cet avis, que les femmes doivent être élevées dans la liberté. […] Ils firent envisager à celle-ci qu’il y allait de la santé, de la vie de celui à qui elle devait tout, qui l’avait élevée.
Il fut élevé dans ce but, c’est-à-dire qu’il reçut une éducation peu soignée, et qu’il entra de fort bonne heure dans la boutique paternelle. […] Il représentait la seule idée qui pût alors donner un but élevé à l’activité purement littéraire. […] La mère de famille joue dans les sociétés humaines un rôle éminemment conservateur, non pas conservateur dans le sens étroit du terme, mais dans le sens le plus élevé. […] Cléante est un enfant mal élevé, qui dresse contre les trésors de son père toutes les batteries que peut imaginer la ruse. […] Or celles-là ont, en général, une portée morale, et témoignent d’un esprit plus élevé.
« Selon Aristote, les mœurs dans la tragédie, qui est une imitation des meilleurs, doivent être plus nobles & plus élevées que l’original ; & dans la comédie, qui est une imitation des plus méchants, les portraits doivent être plus chargés que les modeles, en sorte (dit ce grand maître) qu’elles nous donnent un exemple de la difformité qui fait rire.
Né et élevé dans une classe inférieure, Molière eut l’avantage de connaître la vie bourgeoise par sa propre expérience, et il sut très habilement imiter le langage et les habitudes des gens du peuple. […] Mais souvent il travaillait à la hâte, sans songer à la postérité, et si quelquefois il s’est soumis à des règles sévères, peut-être le devons-nous plutôt à son ambition et au désir d’être compté parmi les écrivains classiques du beau siècle, qu’à un élan intérieur vers la perfection dans un genre plus élevé. […] Ils ne pouvaient pas espérer de corriger par là les gens du monde qui, bien que formant une fort petite minorité, comptent pour rien tout ce qui ne leur ressemble pas ; et quant aux hommes d’un rang moins élevé, l’exemple du ces êtres privilégiés dont les torts mêmes ont de l’éclat et de la grâce, sera toujours trop séduisant pour jamais devenir utile. […] Les réclamations que la Motte, et après lui Diderot et enfin Mercier, ont élevées, sont restées comme des voix qui retentissent dans le désert. […] Il a sans doute raison de s’élever contre le formalisme et l’étiquette de la scène, contre l’excessive symétrie de la structure du vers, contre l’uniformité du jeu et de la déclamation des acteurs ; mais en même temps il rejette toute grandeur théâtrale, il refuse à ses personnages toute manière élevée d’exprimer leurs sentiments ; nulle part il ne développe le motif qui lui fait préférer la prose aux vers, dans la tragédie bourgeoise.
Si Agnès prenait ce parti, elle ne serait pas plus loin de la vérité que le personnage qui l’a élevée dans l’ignorance, et qui la réservé à l’honneur de sa couche. […] Penser par soi-même, exprimer sa pensée sans consulter personne, est une conduite dangereuse ; le moindre mal qui puisse vous arriver en pareille occasion est de passer pour mal élevé. […] au risque de tout déranger et de m’attirer les reproches des spectateurs bien élevés, je dis que les comédiens du Théâtre-Français interprètent Molière d’une façon infidèle.
Parce que Philaminte est férue de bel esprit tout va c’en dessus dessous dans la maison, et les jeunes filles, de différentes façons, ne sont bien élevées ni l’une ni l’autre. […] On se demande où et comment il a été élevé. […] Elise n’a pas été élevée du tout. Il semble que sa mère est morte jeune ; elle a été élevée par Harpagon qui ne peut songer qu’à son argent. […] Elle a été élevée sévèrement ou plutôt malmenée par Orgon qui est autoritaire et despotique et colérique, excepté du côté de Tartuffe, et qui dans sa famille commande et tient haut le bâton.
Moliere s’est gardé de prendre pour son héros un Prince ou un homme élevé à la Cour : ce n’est point que le ridicule qu’il vouloit peindre ne se trouve aussi complettement chez eux que chez leurs inférieurs ; mais il n’auroit pas été aussi frappant, grace à l’adresse qu’ont les Grands, dit M. de Voltaire, de couvrir toutes leurs sottises du même air & du même langage.
Ses personnages, élevés du particulier au général, résument en eux des catégories entières ; ils participent de la nature immuable et essentielle de l’homme, un hypocrite a quelque chose de l’hypocrisie absolue, un jaloux, quelque chose de la jalousie absolue ; leur nom propre devient un substantif commun ; ils sont de tous les pays, et demeurent à jamais contemporains des générations qui se succèdent246.
Il est honnête et plein de bon sens, en sorte qu’il se fait de l’honnêteté une idée élevée et pratique, qu’on peut dégager de l’ensemble de ses tableaux. […] À Valère il faut joindre Lélie de l’Etourdi : on n’a pas à la fois un amour si élevé et de si vils instincts.
Un amour sage, élevé, éclairé, est d’une autre puissance que les amours fougueux, délirants, convulsifs ; le foyer d’une passion élevée éclaire en même temps qu’il échauffe : elle mesure sa marche sur celle des circonstances qui assurent les espérances de succès.