/ 191
150. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Cependant Lélio, sentant qu’il ne peut éteindre sa passion pour Flaminia, ni éviter les persécutions de Silvia, se résout à mourir plutôt que de trahir son ami & de lui enlever sa maîtresse : il charge son valet de se préparer secrètement à partir de Milan ; mais différents obstacles l’empêchent d’exécuter ce dessein.

151. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Perrault en parla à plusieurs de ses Confreres, qui marquerent qu’un homme tel que Moliere meritoit des distinctions, & étoit au-dessus des regles ordinaires ; mais que s’il étoit reçu à l’Académie, il falloit qu’il ne jouât plus sur le théatre que des rôles graves & à manteau, & qu’il renonçât aux rôles de valets, qui sont sujets à recevoir quelques coups.

152. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Les égards de cet Auteur vont jusqu’à ménager le Valet qui chaussait Molière à l’envers ; et tout Paris sait qu’il se nommait Provençal ; et on le connaît sous un autre nom.

153. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

Les paroles de Sganarelle ne sont que celles d’un valet ridicule, et le refrain qui ahurit M. de Pourceaugnac n’est que le couronnement d’une farce folle ; mais sous ce ridicule et cette folie demeure et brille une vérité morale de premier ordre, affirmée nettement par Henriette et Clitandre dans les Femmes savantes, prouvée implicitement de la manière la plus victorieuse et la plus touchante par Elmire dans le Tartuffe.

154. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

Au premier plan, un riche et insolent libertin qui veut se donner, pour son argent, le passe-temps d’entendre un pauvre homme blasphémer ; d’une autre part, un valet intéressé qui engage l’homme en guenilles à gagner, à si bon marché, un beau louis d’or : « Va, va, jure un peu ; » puis un honnête mendiant qui, ayant au cœur la crainte de Dieu et le sentiment de sa dignité qu’on insulte, répond, sans déclamation, sans hésitation, simplement, fermement : « Non, monsieur, j’aime mieux mourir de faim. » Que fait alors le libertin ?

155. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Valet de Scaramouche, il faisait pâmer de rire les spectateurs.

156. (1900) Molière pp. -283

Après tout, messieurs, il faut bien dire le mot, il est valet de chambre-poète du roi, il est domestique, et il le sent ; il sait très bien qu’il ne pourra rire librement de tout le monde qu’à condition de se prosterner devant le maître ; et il se prosterne, à part quelques révoltes de son esprit chagrin, singulièrement éloquentes, comme celle qui est consignée dans ces vers de l’Amphitryon, mis dans la bouche de l’esclave Sosie12 : Sosie, à quelle servitude Tes jours sont-ils assujettis ! […] … Taisez-vous, carogne, etc. » Descendons d’un degré, nous trouvons, après le bourgeois, le paysan et le valet, de qui l’idéal absolu est de n’être pas battu. — N’être pas battu, c’est pour cela que le valet dépense des trésors d’industrie. […] Et il prétend justifier à la fin sa comédie si pleine de blasphèmes à la faveur d’une fusée qu’il fait le ministre ridicule de la vengeance divine ; même, pour mieux accompagner la forte impression d’horreur qu’un foudroiement si fidèlement représenté doit faire dans les esprits des spectateurs, il fait dire en même temps au valet toutes les sottises imaginables sur cette aventure41. […] C’est ainsi que l’entend Sganarelle, quand le valet de Dona Elvire vient lui dire : « Est-ce qu’un homme delà qualité de Dom Juan ferait une action si lâche ?  […] Au milieu de la multiplicité de leurs personnages, trois types persistent que l’on trouve dès l’origine dans Molière, que l’on retrouve encore dans Beaumarchais, à la veille de 89, quand déjà les mouvements précurseurs de l’orage agitent l’air : le marquis, le bourgeois et le valet.

157. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Mais ils ont senti qu’un ton de dignité constant rendroit indubitablement leurs comédies héroïques très ennuyeuses ; aussi les ont-ils égayées avec leurs criados, leurs villanos, leurs valets, leurs paysans, qu’ils ont soin de rendre aussi bouffons qu’ils le peuvent ; ce qui fait un contraste plaisamment ridicule.

158. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Des valets impudents !

159. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

L’intrigue des Précieuses 285 est nulle : toute la comédie n’est qu’une scène où deux valets du grand monde, sous les habits de leurs maîtres, viennent flatter la préciosité de deux petites bourgeoises infectées de la maladie régnante.

160. (1739) Vie de Molière

Son valet paraît plus étourdi que lui, puisqu’il n’a presque jamais l’attention de l’avertir de ce qu’il veut faire. […] Et cet autre endroit encore, où ayant examiné les mains du valet qu’il soupçonne, il demande à voir la troisième, stende tertiam.

161. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Suivant un usage auquel ne dérogent jamais les poètes dramatiques delà les Pyrénées, il y a dans la pièce espagnole un valet bouffon, dont les détestables pointes ne peuvent faire rire qu’un peuple grave, peu connaisseur ou du moins peu difficile en plaisanterie.

162. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Dumas fils ; enfin trois à-propos : Maître et Valets, le Centenaire de Figaro, Racine à Port-Royal.

163. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

On admire beaucoup certains duos de la musique de Rossini, où l’un chante pendant que l’autre pleure, où celui-ci accompagne l’orchestre avec sa voix, pendant que l’orchestre déclame l’air que le chanteur devrait chanter ; mais combien cela n’est-il pas plus difficile de transposer ainsi, de Don Quichotte à Sancho, de Don Juan à Sganarelle, du maître au valet, du fait à l’idée, les plus excellentes qualités de la comédie, à savoir le rire et la leçon ? […] On saluait avec amour, avec terreur, ce Don Juan dont Thomas Corneille avait fait un mannequin pour les marchandes de modes ; on saluait du geste et du cœur ce Sganarelle, cet honnête valet d’un maître égoïste, ce brave homme un peu faible, un peu niais, grotesque, mal élevé, et cependant sublime quelquefois, à force de probité, de croyance et de bon sens. […] Vous traversez donc tout ce premier acte, en le trouvant un peu vide, un peu silencieux : un valet poltron et rusé, un seigneur oisif et perdu de débauches, une fille séduite qui est encore plus humiliée qu’elle n’est amoureuse, et tout est dit. […] En effet, le maître et le valet se disputent sur la question : Être ou n’être pas !

164. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

On peut trouver que l’invention qui consiste à faire prendre par les précieuses des valets pour des hommes d’esprit est un peu puérile et que celle qui consiste à faire punir ainsi les précieuses par leurs amants dédaignés est un peu dure. […] Dans les Fourberies de Scapin il n’y a absolument que les machinations de valets fripons dupant des bourgeois bornés. […] Le rôle de Scapin est si brillant qu’il s’est comme détaché du groupe des valets fourbes, des Frontin, des Sbrigani, des Silvestre, des Labranche qui peuplent notre théâtre, et qu’il est devenu le type même des valets de potence et l’on dit : « C’est un Scapin ; ce Scapin de Dupont » et même : « C’est une scapinade ». […] Molière a usé plusieurs fois de ce procédé : il a mis en scène directement des médecins ridicules et il a mis en scène un paysan madré et spirituel qui fait Je médecin ; il a mis en scène directement les précieux (ou les précieuses) et il a mis en scène les valets raillards qui font les précieux. […] La différence c’est que paysan qui singe le médecin et valets qui singent les précieux font la parodie consciemment et que Monsieur Jourdain la fait en pleine conscience.

/ 191