Les deux fils furent, en conséquence, qualifiés de princes. […] Saint-Simon remarque, à cette occasion, que ces enfants, qui, dit-il, furent tirés du profond non-étre des doubles adultérins, furent enrichis de tous les droits des légitimes dans la société, décorés du surnom de la maison régnante, et de noms de provinces que les princes du sang même ne portaient pas97. […] Madame Scarron avait pris chez elle sa fille (depuis comtesse de Montgon), qui passait tantôt pour la sœur de ces petits princes, tantôt pour leur cousine. » 96.
C’était un homme de qualité, un homme d’esprit, de belle figure, un homme de cour, mais non un de ces courtisans de profession, qui bornant leur ambition à obtenir une parole ou un regard du prince, se pâmaient de joie en s’entendant nommer pour un voyage de Mari y ou Ce Fontainebleau. […] Je connais des princes du sang38, des princes étrangers39, de grands seigneurs façon de prince, de grands capitaines40, des gentilshommes, des ministres d’état41, des magistrats et des philosophes qui fileraient pour vous, si vous les laissiez faire. » Quelles devaient être les lettres de madame de Sévigné au surintendant Fouquet, lorsqu’en 1654, il se mit en tête de la séduire !
Le voyage de madame de Maintenon se faisait à petites journées, et se prolongeait encore par des séjours dans tous les lieux où le jeune prince se plaisait ; et aussi dans le Poitou, pays natal des d’Aubigné, ou elle prenait plaisir à visiter sa famille. […] Madame de Maintenon n’est revenue de Barèges, avec le jeune prince, que dans le mois de novembre. […] Madame de Montespan fut au-devant de ce joli prince avec la bonne abbesse de Fontevrault et madame de Thianges : je crois qu’un si heureux voyage réchauffera le cœur des deux amies. » 10 novembre. […] Elle était l’objet des secrètes et tendres sollicitations du roi et ne voulait pas y répondre ; et madame de Montespan était de nouveau rendue aux habitudes de ce prince, pour qui le plaisir était un besoin. […] Elle est d’une femme souffrante qui, bien qu’exempte de jalousie, ne peut supporter l’aspect d’une liaison désordonnée et si opposée à tous les avantages qu’elle espérait de sa raison, de sa vertu, et de ses soins pour le jeune prince dont elle était chargée.
Comme j’avais l’argent des menus plaisirs de ce prince, il me donna ce soin. […] Cet abbé était attaché à la maison du prince dès le temps du Languedoc, et, par conséquent, parle en parfaite connaissance de cause des relations de Molière avec le prince. […] Les deux époux y sont dits comédiens de la troupe de M. le prince de Conti. […] Le prince était parti, en effet, pour Paris. […] Dès les premiers mois de 1656, la conversion du prince est un fait accompli.
Comme j’avais l’argent des menus plaisirs du prince, il me donna ce soin. […] Je divertis le prince par les spectacles que je lui donne ; je le rebuterai par un travail sérieux et mal conduit. […] Dans une tragédie, un prince meurt, un roi. […] Le prince donna des ordres pour mettre fin à cet abus. […] lui dit le prince, que n’est-il en état de faire la vôtre !
La folie qu’ont tous les hommes de vouloir paroître plus qu’ils ne sont, a frappé Moliere : il a senti tout l’avantage qu’il pouvoit tirer d’un ridicule général, puisque les Princes prennent le titre de Rois, que les grands Seigneurs veulent être des Princes, qu’un simple Gentilhomme se fait appeller Monseigneur par son Laquais & par le Barbier de son village : ainsi des autres.
La scène est à Barcelone, l’époque de l’action est moderne, les personnages sont des princes, et les mœurs sont tout à fait nationales. […] Molière, condamné à traiter un sujet noble, n’eut garde d’en exclure le seul personnage comique que lui offrît son original ; et, sans s’embarrasser s’il commettait une espèce d’anachronisme, il fit du gracioso espagnol un de ces fous en titre d’office, qu’autrefois les princes de notre Europe entretenaient pour leur amusement. […] À considérer le fond du sujet, un jeune prince, obligé de feindre l’insensibilité, pour vaincre celle de la beauté qu’il aime, n’a rien de commun avec Louis XIV, faisant partager à mademoiselle de La Vallière, sans ruse et sans effort, la passion qu’il a conçue pour elle, et n’employant dans ses amours d’autre dissimulation que celle qui pouvait en dérober quelque temps le secret à des yeux jaloux, et en augmenter le charme par le mystère. […] Ce gouverneur d’Euryale, qui, au lieu de blâmer ou de réprimer les tendres sentiments de son élève, les justifie et les encourage, lui confesse qu’il s’inquiétait jusque-là de voir qu’un jeune prince, en qui brillaient tant de belles qualités, ne possédât pas la plus précieuse de toutes, ce penchant à l’amour, qui peut tout faire présumer d’un monarque, et auquel les héros doivent leurs plus grandes actions, mais lui déclare que, rassuré par la passion dont il vient de lui faire l’aveu, il le regarde à présent comme un prince accompli ; cet Arbate, dont le langage convient si peu à son grave emploi, parle en courtisan de Louis XIV, charmé des faiblesses de son maître, et empressé de les flatter, dans l’espoir d’en tirer parti pour sa fortune, ou du moins pour ses plaisirs.
Ce sont deux moralistes, deux connaisseurs du cœur humain, deux princes, deux rois de l’éloquence. […] Voilà l’entrée en scène du prince de nos moralistes. […] Il ôte aussi de là le prince des philosophes anciens, Platon, et n’y laisse Aristote que fort ébréché. […] Entre les princes qui l’ont ainsi reçue chez eux, les plus vraiment grands ont voulu qu’elle fût hardie. […] Régner sur la terre pour ne jamais régner dans le ciel, c’est le sort d’un million de princes, mais de princes réprouvés, et par conséquent malheureux.
Deux princes rivaux s’y disputent, par des fêtes galantes, le cœur d’une princesse. […] Il voulut qu’on représentât deux princes qui se disputeraient une maîtresse en lui donnant des fêtes magnifiques et galantes. […] « Les fous y étaient aussi à la mode, chaque prince, et chaque grand seigneur même, avait son fou, et les hommes n’ont quitté ce reste de barbarie qu’à mesure qu’ils ont plus connu les plaisirs de la société, et ceux que donnent les beaux-arts. […] La cérémonie turque, à laquelle Cléonte ne devrait pas se prêter, a pu passer à la faveur de la beauté de la musique* et de la singularité du spectacle. » « [*] Le Bourgeois gentilhomme est un des plus heureux sujets de comédie que le ridicule des hommes ait jamais pu fournir : la vanité, attribut de l’espèce humaine, fait que des princes prennent le titre de rois, que les grands seigneurs veulent être princes, et comme dit La Fontaine : Tout prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages. […] Cette espèce de ridicule ne se trouve point dans des princes, ou dans des hommes élevés à la Cour, qui couvrent toutes leurs sottises du même air et du même langage ; mais ce ridicule se montre tout entier dans un bourgeois élevé grossièrement, et dont le naturel fait à tout moment un contraste avec l’art dont il veut se parer.
Établis dans la capitale, ils se lièrent avec Molière, valet de chambre du roi, fort aimé de ce prince, et dispensé de faire la cour aux dames. […] Poètes satiriques l’un et l’autre, il leur importait d’être défendus contre les ennemis qu’ils se faisaient, et protégés, non par le pouvoir royal, mais par l’approbation d’un prince dont le règne brillant dominait l’opinion générale, et faisait une mode de tout ce qui était de son goût.
Si ce fait est vrai, il fait également honneur au prince et au comédien. […] Molière n’avait point encore auprès du roi un accès assez libre : de plus, ce n’était pas ce prince qui donnait la fête, c’était Fouquet ; et il fallait ménager au roi le plaisir de la surprise. […] La vanité, attribut de l’espèce humaine, fait que les princes prennent le titre de rois, que les grands seigneurs veulent être princes ; et, comme dit La Fontaine, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages. […] Il voulut qu’on représentât deux princes qui se disputeraient une maîtresse, en lui donnant des fêtes magnifiques et galantes. […] Les fous y étaient aussi à la mode ; chaque prince et chaque grand seigneur même avait son fou ; et les hommes n’ont quitté ce reste de barbarie, qu’à mesure qu’ils ont plus connu les plaisirs de la société et ceux que donnent les beaux-arts.
« Destouches, me dira-t-on, connoissoit la Cour ; il avoit été chargé des affaires du Roi, chez des Princes étrangers ». […] Il est, par exemple, dans tous les pays, des gens de rien, de petits artisans, qui n’ont pas reçu la moindre éducation, qui n’ont pas la moindre notion des choses les plus ordinaires, & qui se mêlent cependant de faire les politiques ; qui négligent totalement leurs affaires domestiques pour songer à celles de tous les Princes du monde : des sots qui n’approuvent jamais ce que font les ministres, & qui puisent dans leur ignorance la vanité de croire que les affaires prendroient entre leurs mains une meilleure tournure. […] Qui diantre voudroit avoir affaire avec des gens qui dépossedent les Rois, les Princes & même les Bourg-mestres ?
Le prince auquel il était attaché, et qui était du même âge que lui, étant né précisément la même année, ne lui donnait pas de bons exemples. […] Le succès ne couronna point les espérances de ce prince : mais son séjour dans la capitale du monde chrétien s’étant prolongé à cette occasion, il s’y trouvait encore lorsque les Napolitains, mécontents du duc d’Arcos, qui gouvernait alors les deux Siciles, pour le roi d’Espagne Philippe IV, se révoltèrent contre lui. […] Mais en se privant ainsi de son principal appui, ce prince ne fit que s’affaiblir.
Il voulut qu’on représentât deux Princes qui se disputeroient une maîtresse en lui donnant des fêtes magnifiques & galantes.... […] Deux Princes rivaux se disputent par des fêtes galantes le cœur d’une Princesse....
« Le prince qui règne sur le pays, c’est l’amour coquet, frère de l’amour, mais frère bâtard, enfant de la nature et du désordre, dont les dérèglements et la débauche sont plus habituels que la raison. […] Molière et sa troupe étaient dans cette ville, comme comédiens de M. le prince de Conti, qui y présidait les états de Provence. La princesse de Conti, et sa cour, y étaient venues avec le prince pour ajouter à l’éclat de sa présidence ; c’était Marie Martinozzi, l’aînée des sept nièces que le cardinal Mazarin avait appelées de Florence pour faire leur fortune et assurer la sienne. […] Il pouvait savoir par le prince et la princesse de Conti, dont il avait été le poète et le directeur des spectacles, que la cour avait été importunée du bruit elle nouvelle école si opposée à ses traditions et à ses habitudes. […] Sa lettre à l’évêque de Vence sur la détention du prince est intéressante et noble.