On voit clairement les beautés que Moliere a puisées dans la source latine : il en embellit une partie ; mais il en est d’autres qu’il a négligées. […] Un jour un oiseau de proie lui enleva son manger : l’Avare court au préteur, il gémit, il pleure, il hurle ; il se plaint amèrement du larcin que le brigand ailé lui a fait ; enfin, il présente au magistrat une requête pour faire citer sa partie à comparoître, sous peine de condamnation par défaut, & pour obtenir permission de lui susciter un procès criminel.
Cette scene, dont je n’ai rapporté qu’une foible partie, est charmante d’un bout à l’autre.
« Quelles sont les parties principales d’un Drame ?
Il se joue une partie terrible pour l’un, indifférente pour l’autre ; Alceste y met pour enjeu son cœur, son sang, sa vie, sou âme ; Célimène, une demi-heure de plaisir ou d’ennui.
Cette raison, qui explique en partie pourquoi le théâtre féminin de Molière, est généralement moral, peut amoindrir un peu son mérite au point de vue de l’intention ; mais il ne reste pas moins grand, quand on songe à tant d’excellents préceptes et de leçons délicates sur des sujets qu’il est peut-être impossible de traiter parfaitement dans des livres ou dans des sermons.
Le Tiers-État refusa inflexiblement au roi qui l’avait régalé de ces divertissements imprévus le moindre subside ; il lui refusa même l’autorisation d’aliéner aucune partie du domaine royal, de sorte que le monarque s’écriait en versant des larmes de colère : « Ils ne me veulent secourir du leur, ni me permettre que je m’aide du mien !
Une grande partie de ces différences consiste en ce qu’une multitude de lettres sans date dans le manuscrit sont diversement placées par les éditeurs.
Une partie du fond de cette piece, de sa morale & de son intrigue, ressemble beaucoup au fond, à la morale & à l’intrigue de l’Ecole des Bourgeois, comédie en trois actes & en prose, de d’Allainval.
Cet enseignement, qui devient sérieux presque jusqu’au tragique, se retrouve tout comique, mais non moins formel, dans le dévouement de Mme Jourdain pour son fou de mari515 ; et certes c’est elle, si peu gracieuse qu’elle soit, qui a le beau rôle, quand elle dit à la belle marquise Dorimène, qu’elle trouve en partie fine chez son mari : « Pour une grande dame, cela n’est ni beau ni honnête à vous, de mettre de la dissension dans un ménage, et de souffrir que mon mari soit amoureux de vous516. » Il n’y a pas à hésiter sur l’opinion ni sur l’influence de Molière en fait de mariage : le mariage est une chose sainte à laquelle sont obligés les honnêtes gens qui s’aiment ; c’est un lien honnête : — Mais doux ?
Cette partie du titre ne se trouve pas dans toutes les éditions ; je le donne d’après une fort ancienne que j’ai sous les yeux.
C’est celui qui, n’ayant pas connu l’indigence, n’a pas été contraint à cette parcimonie qui dégénère aisément en lésine ; qui, ayant toujours possédé plus d’or qu’il ne lui en fallait, est incessamment dévoré du désir d’en posséder davantage, et n’en possède jamais assez ; qui, au lieu d’en jouir, l’entasse et l’enfouit ; qui emploie les moyens les plus bas, les plus honteux pour en amasser, en amasser encore, et qui craindrait d’en détourner la moindre partie pour satisfaire aux besoins des siens et à ses propres besoins. […] La partie essentielle de l’ouvrage, les caractères et les mœurs appartiennent à Molière ; il les avait trouvés dans la société qu’il observait sans cesse, et dont il ne détournait sûrement pas ses regards, pour aller chercher dans les livres ce qui se présentait à lui de toute part.
[Les femmes dans Molière] Dans le tableau si vrai et si varié que Molière a tracé de la comédie qui se joue en ce monde, les femmes, qui forment la plus belle et, dit-on, la plus capricieuse ou, si l’on veut, la moins raisonnable partie de l’espèce humaine, devaient nécessairement avoir leur part dans les rigueurs de notre grand poète dramatique.
Chez les Grecs le Prologue étoit une des parties essentielles de la comédie ; chez les Latins, un des acteurs avoit pour tout emploi celui de débiter des prologues, & il n’étoit pas le moins occupé.
. — Molière s’applique à rendre les hommes meilleurs. » — Laharpe, Cours de Littérature, IIe partie, liv.
D’autre part, il est bien difficile de penser qu’on risque une œuvre comme Tartuffe sans l’avoir en main tout entière, et qu’on s’en remette, pour en écrire les parties les plus fortes, sur le plus ou moins de succès des premières : et qu’il eût pu entrer dans la pensée de Molière de laisser Tartuffe incomplet, c’est ce que personne ne croira aisément. […] Le livre du prince 16, paru après sa mort (1666) courait manuscrit auparavant ; s’il ne s’attaque pas à Tartuffe, pas encore joué, il prend à partie l’Ecole des femmes et surtout le Festin de Pierre, école d’athéisme, « où après avoir fait dire au maître, qui a beaucoup d’esprit, toutes les impiétés les plus horribles, l’auteur confie la cause de Dieu à un valet, à qui il fait dire, pour la soutenir, toutes les impertinences du monde ».