« Cet enfant, dit-elle, ne mourra ni par le poison, ni par le fer de l’ennemi ; il ne mourra ni de fluxion de poitrine, ni de pleurésie, ni de goutte : ce sera un causeur impertinent qui le fera expirer tôt ou tard : s’il est sage, qu’il évite, quand il sera plus âgé, les grands parleurs ».
Stukéli finit l’acte en disant : Que des hommes formés d’une trempe commune, Esclaves de l’honneur, ennemis du repos, Achetent la richesse au prix de leurs travaux : Le fourbe bien plus vîte arrive à la fortune38.
C’est qu’après les charlatans qui ne savaient pas lui rendre la santé, les envieux qui lui disputaient sa gloire étaient ses ennemis les plus personnels. […] Il faisait plus ; il estimait, il affectionnait Molière, et il entrait avec vivacité dans ses intérêts, jusque là qu’il s’indignait des offenses faites à sa personne, lui commandait expressément d’en tirer vengeance, et l’autorisait à se prévaloir de cet ordre aussi mortifiant pour ses ennemis qu’honorable pour lui-même61. […] Après avoir fait représenter ses Frères ennemis et son Alexandre sur le théâtre de Molière, il autorisa les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne à jouer aussi cette dernière tragédie ; ensuite il leur donna son Andromaque ; et, afin d’en mieux assurer le succès, il enrôla pour eux mademoiselle Duparc, la meilleure actrice tragique de la troupe du Palais royal. […] C’est le propos d’un ennemi. […] Ses ennemis aimaient à attribuer le succès de ses pièces à la perfection de son jeu.
Du tems de Romulus c’était peut-être le seul terrain libre, ou, par superstition, il tint au terrain, ou il avait été exposé, où comme les Vénitiens, il choisit un terrain difficile, pour éloigner l’ennemi. […] Montaigne. » II, même page : V : « La conscience est la plus changeante des règles. » B : « Et partant les remords. » II, page 23 : V : « La pensée de la mort nous trompe ; car elle nous fait oublier de vivre. » B : « Les esprits poétiques dans leur jeunesse attendent toujours la mort et c’est ce qui fait la misère de leurs vieux jours. » II, page 30 : V : « On peut aimer de tout son cœur ceux en qui on reconnaît de grands défauts. » B : « Nous dominons nos amis et nos ennemis plus par nos défauts que par nos vertus. […] L’armée ennemie fait un pas. […] Ne serait-ce pas parce qu’un mari est un ennemi du public, qui retient un trésor qui devrait circuler. […] Faute de tactique de ce pauvre mari dont le Général ennemi profite sur-le-champ.
Tabarin aimoit les sacs, comme on peut le voir ; mais c’est particuliérement de sa derniere farce que Moliere a pris l’idée de la seconde scene du troisieme acte de ses Fourberies de Scapin, puisque Scapin conseille à Géronte de se mettre dans un sac, afin qu’il puisse le porter dans sa maison, sans qu’il soit apperçu de ses ennemis ; & que dans la farce Tabarin persuade aussi à Rodomont de se mettre dans un sac pour venir chez sa maîtresse, sans être vu des voisins. […] Mon maître est honnête homme & ennemi des procès.
Les ennemis de Molière ont raison quand ils lui reprochent Don Juan et Tartuffe, à la condition que de la critique froidement faite de ses pièces ils concluent, non que Molière était contre Dieu, mais qu’il n’y songeait jamais, que Dieu était complètement étranger à son esprit. […] La famille Corneille a flairé l’ennemi et sans tarder veut le décréditer dans l’opinion. […] C’est pour cela qu’il a été l’ennemi des fameuses régies, ou plutôt qu’il les a prises, et cela est une vue extrêmement juste, à mon avis, pour des avertissements d’un caractère tout négatif. […] La littérature, voilà l’ennemi. […] Tout pesé et considéré, la littérature, voilà l’ennemi.
Tel est ce placet ; Molière s’y met convenablement à sa place ; il faut que le roi choisisse entre lui ou ses ennemis ; sinon plus de comédies pour le château de Versailles, ce qui était une grande menace à faire à Louis XIV. […] Il est beau, sans doute, d’être entouré d’ennemis ; de jeter à pleines mains, le sarcasme et le ridicule autour de soi ; de flétrir les vices, d’arracher d’insolents masques, de forcer à la retraite la sottise qui se pavane, de châtier Cottin et Tartuffe jusqu’au sang ; mais peu à peu grandit l’envie, et grandit la haine, en même temps que se montrent les hommes et les vices à châtier. […] À quoi le seigneur Géronimo, changeant de système et renonçant à donner une leçon désormais inutile, et d’ailleurs peu jaloux de se faire un ennemi du seigneur Sganarelle, se met à répliquer : — Vous avez raison ! […] Nous sommes sous le règne, non plus des ministres, mais des avocats ; il n’est plus là le prince ennemi de la fraude, assez puissant, pour briser de sa volonté souveraine, le contrat inique qui donne les biens de M. […] Alceste, le nouveau débarqué de Versailles, ce beau gentilhomme qui est élégant malgré lui, cet homme honnête et sérieux, qui a pour ennemis tous les mauvais poètes, pour rivaux tous les fats de la cour ; Alceste représenté par un jeune fourrier de la garde nationale de Marseille !
Molière en était justement irrité ; et l’on peut croire que, lorsqu’il consentit à faire Le Festin de Pierre, le désir de tirer quelque vengeance de ses ennemis, rendit plus facile sa condescendance pour le vœu de ses camarades.
Apprends-moi, si je dois ou me taire, ou parler… Aujourd’hui vieux lion, je suis doux et traitable126… Mes défauts désormais sont mes seuls ennemis.
L’aïeule est devenue l’ennemie des petits-enfants ; le père se fait le tyran de sa fille. […] Comme Tartufe, il trouble toute la maison ; mais s’il y fait des dupes, il n’y manque pas non plus d’ennemis.
« Tout autre que Molière, en de pareilles circonstances, aurait sans doute beaucoup risqué, mais il savait trop de quelle manière il avait traité ses sujets pour ne pas compter avec raison que le public, en les reconnaissant, lui rendrait justice. » M. de Visé, constant ennemi des talents de Molière, a parlé de L’École des maris : voici le jugement qu’il en porte. […] On convient qu’il avait tort de vouloir justifier la tarte à la crème, et quelques autres bassesses de style qui lui étaient échappées ; mais ses ennemis avaient plus grand tort de saisir ces petits défauts pour condamner un bon ouvrage. » « [*]Molière n’opposa pendant longtemps que les représentations, toujours suivies, de L’École des femmes aux critiques que l’on en faisait, et ne songea à les détruire, du moins en partie, qu’au mois de juin 1663 qu’il donna au public sa comédie intitulée La Critique de l’École des femmes. […] « [*] La réputation naissante de Molière souffrit beaucoup de cette disgrâce, et ses ennemis triomphèrent. » M. de Visé en parla d’un ton méprisant ; voici ses termes : « * Le peu de succès qu’a eu son Dom Garcie ou le Prince jaloux m’a fait oublier de vous en parler à son rang ; mais je crois qu’il suffit de vous dire que c’était une pièce sérieuse, et qu’il en avait le premier rôle, pour vous faire connaître que l’on ne s’y devait pas beaucoup divertir. » [*].
Moi qui l’ai fait régner dès longtemps dans mon âme Sa qualité, son bien, ses serments et ses pleurs, Son langage flatteur et ses feintes douleurs, Ma jeunesse crédule et mon âme trop tendre, Ma folle vanité trop aisée à surprendre, Enfin tout ce que peut d’ennemis assembler La rigueur d’un destin qui voulait m’accabler, Favorisa si bien les efforts de ce traître, Que je ne puis l’haïr, quelqu’ingrat qu’il puisse être, Qu’il obtînt… mais, hélas ! […] Ses amis sont les nôtres, ses ennemis sont des ennemis pour nous. […] Ce passage fort intéressant n’a pas encore été signalé ; le voici, pour donner un diplôme de docteur de la Faculté à Le Boulanger de Chalussay : « Molière et ses partisans pourraient être mis au nombre des ennemis déclarés de la médecine, si ce comédien n’avait lui-même rétracté, ou si l’on veut interprété, en faveur de la médecine, tout ce qu’il avait écrit d’outré contre cette profession.
Cœur convaincu, il sut avoir de la dignité dans sa conduite ; il montra pour ses ennemis de la douceur et de l’oubli, ce qui vaut mieux que du mépris.
Jodelet duelliste, armé de pied en cap et s’excitant à avoir du cœur sans pouvoir en venir à bout, a certainement inspiré la scène où Sganarelle, couvert de fer et ayant tout ce qu’il faut pour se battre, hormis le courage, recule devant l’ennemi qu’il avait cherché.
La France agonise ; l’ennemi a envahi nos campagnes ; la famine, la misère les désolent ; les saisons y ajoutent leurs rigueurs, et c’est au milieu du lugubre hiver de 1709 que paraît Turcaret, le chef-d’œuvre du genre.